EDITORIAL

 

LE COMMUNISME, FLEAU DE DIEU

Du capitalisme au communisme

Au Portugal s'installe un régime de front populaire à dominante communiste; le Vietnam et le Cambodge s'alignent sur Moscou ou sur Pékin. La signification et la portée de ces faits se déduisent de l'exclamation proférée par des combattants américains en Indochine :

"Au nom de quelle idéologie sommes-nous ici

Ces représentants du monde "libre", fondé économiquement sur le capitalisme, ne considèrent pas ce dernier comme une idéologie, et ils ont raison. Faut-il se battre pour conserver la possession de marchés qui ne nous sont pas tellement indispensables ? Mais ce qu'ils ont peut-être senti obscurément est beaucoup plus grave; le capitalisme et le communisme ne diffèrent pas de nature. Djilas n'a-t-il pas démontré que le communisme n'est qu'un supercapitalisme d'Etat, et d'autres n'ont-ils pas rendu apparent le fait que les finalités du capitalisme sont communistes ? Impossible, penseront ceux qui sont habitués au thème obsessionnel du bon communiste acharné à la destruction du méchant capitaliste, du communiste sobre et chaste qui pourchasse le capitaliste repu et dépravé. Or, les oppositions que l'on prétend exhiber entre l'un et l'autre n'existent que pour ceux qui acceptent d'être dupes; voici comment

Le régime social selon le droit naturel et chrétien est fondé sur la propriété privée des moyens de production, conçue comme un service dirigé vers le prochain. or, l'attitude capitaliste consiste à remplacer la chose par son signe, la propriété productive par le signe de celle-ci : l'argent, les titres et autres papiers en mouvement perpétuel, ce qui liquéfie la propriété en un fleuve dont l'étiage se lit dans les bourses. Toute notre économie politique se fonde sur la convertibilité des biens en signes typographiques sur de nombreux papiers; il en résulte un dynamisme remarquable, au prix d'un équilibre toujours précaire. Certes, l'argent, la monnaie, les papiers sont indispensables à la vie économique, - dans ce sens, il y a un capitalisme acceptable - mais ces moyens sont devenus les fins; au lieu d'être au service de la propriété, ils l'entraînent et la dissolvent dans la circulation accélérée du capital. Le travail et la propriété, au lieu de s'unir pour se compléter, transfèrent ainsi anormalement leur substance au capital.

Détaché de la propriété par transformation de celle-ci en papiers divers et vulnérables, l'homme est mûr pour remettre tout ce qu'il a, même ses moyens privés de production, à cette grande société anonyme qu'est l'Etat; il aboutit à la propriété collective des moyens de production, c'est-à-dire au communisme marxiste, dont on voit clairement qu'il découle logiquement du capitalisme, et qu'il en représente un aboutissement. De plus, à la maîtrise capitaliste des ressources terrestres succède normalement la matrise communiste de celles-ci, puis la î des hommes considérés conne agents producteurs: un supercapitalîsme. L'individualisme capitaliste aboutit par concentrations successives au collectivisme total, au service de la Société comme telle.

Si tous les jeunes militants communistes savaient qu'ils ne tra~ vaillent que pour ce capitalisme qu'ils croient combattre !

Et cependant, le communisme constitue une idéologie puissante, qui séduit essentiellement ceux qui n'en ont pas subi les effets. Elle exige un acte de foi extraordinaire et enthousiasmant :

Se mettre au service de l'Humanité (déifiée), dont le Parti est l'avant-garde, noyau dirigeant de toutes les organisations, promoteur du bonheur universel, et chargé de dissoudre de l'intérieur et par la force tout ce qui s'oppose à lui.

Elle veut :

L'homme-dieu, maître de tout, transformateur et libérateur de toutes les énergies, tant matérielles que spirituelles.

Telle est cette idéologie, fallacieuse certes, mais tellement enivrante. Elle agit comme une drogue qui fait entendre les chants du futur, mais dont on se réveille paralysé : par le corset de fer d'un système concentrationnaire implacable. Vous avez l'argent pour maître ? Telle est la conséquence.

un juste fléau

Rendons grâces à Dieu qui nous châtie par un tel fléau, à la mesure de nos manquements. La Russie se christianise dit-on, et compte jusqu'à 75 % de croyants capables de témoigner de leur foi, tandis que l'Occident se déchristianise à 95 %. Fallait-il ce fléau pour que les peuples slaves se reconvertissent, et pour que les chrétiens tièdes fussent vomis ? Faut-il donc un tel fléau pour que cesse le gaspillage des choses saintes, que nous pratiquons en Suisse particulièrement ? Reconnaissons que notre drapeau chrétien ne recouvre qu'une dérision, et qu'il est parfaitement normal que Dieu nous abandonne à la Révolution, quand nous annihilons pareillement la Passion rédemptrice. Je connais des "chrétiens" qui font la grimace si on leur propose de méditer les mystères douloureux.

Cher lecteur, vous ne comprenez pas que les Passionîstes de Paul de la Croix consacrent leur vie à la contemplation du Christ souffrant Vous devriez savoir pourtant que si les fidèles ne s'unissent pas de tout leur être à leur Sauveur flagellé el, crucifié, ne le suiven pas dans son agonie, alors la terre se trouve à nouveau livrée aux

ténèbres. L'histoire ne peut être regardée que du haut de la Croix, en compagnie du Christ, à la manière du larron repentant.

La première chrétienté a traversé trois siècles de persécutions avant de surgir en plein jour; quelle "idéologie" merveilleuse que la sienne ! Le monde païen s'est écroulé sous les coups de boutoir spirituels des saints qui dans la solitude souvent rejoignaient l'Agonie. L'initiation chrétienne représentait alors quelque chose de sérieux. Un Nicolas de Flue n'a-t-il pas sauvé son pays dans la mesure où par sa claustration volontaire il est entré dans la Misère de son Maître ?

Ce même sérieux dans la préparation idéologique ne se retrouve aujourd'hui que dans l'éducation des militants communistes, qui emprunte même des méthodes spécifiquement chrétiennes. Les exercices spirituels ignatiens, quelle médecine amère et dépassée, pensent trop de fidèles; on a vu le clergé de tel canton refuser l'introduction sérieuse de ces exercices dans les paroisses et tout le consensus concourir à leur affadissement. Quoi de mieux cependant pour entrer dans l'oraison de l'Angélus : "... conduisez-nous par sa Passion et par sa Croix à la gloire de la Résurrection" ?

Hommes en recherche ! essayez loyalement de faire connaissance avec le charpentier de Nazareth. Voyez quel est cet Homme, à quel point il surpasse ce Marx qui tout jeune s'était livré à Satan, jurant de détruire le monde; à quel point il surpasse Lénine, cet initiateur de la terreur permanente en Russie. Sachez que là où la Révolution s'installe, le quart de la population est massacré au bout de quelques années, une partie importante fournit la main-d'oeuvre très économique des camps de travaux forcés, une faible partie jouit des avantages du régime et tout le reste subit contrainte policière et mouchardage, en attente de passer dans les camps. De plus, le communisme ne respecte que ceux qui lui résistent; ceux qui lui sourient sont écrasés. Ce sera votre sort, à moins que vous ne tombiez à genoux, aux pieds de cet Homme qui jugera l'Histoire à la fin des temps.

Se résigner au fléau, en essayant de se faire une petite place dans le monde qui vient, cela a-t-il un sens ? Ne risque-t-on pas, au plan temporel, le sort de l'unique édifice catholique en Suède, supprimé pour des raisons soi-disant économiques ? De toutes façons, le combat civique nécessite une action continue et persévérante, préparant dans le silence les assises d'un ordre social capable de dissiper le fléau, même si plusieurs siècles sont nécessaires.

JEAN DE SIEBENTHAL

VIE DES CER LES

LE STAGE DU SIMPLON

Du lundi de Pâques au samedi 5 avril, l'Office suisse a organisé, dans le cadre à la fois exaltant et austère du Simplon, un stage de perfectionnement qui a été suivi dans l'enthousiasme par une vingta ne de jeunes.

Une semaine de travail, d'approfondissement, de discussions, - comportant aussi des moments de détente, de sport, d'effort physique; une atmosphère de réflexion, de gravité devant la difficulté d'un combat civique chrétien dans la société d'aujourd'hui, mais aussi sérénité, la sérénité du croyant qui lutte pour la royauté sociale Christ : le Seigneur est "Voie, Vérité, Vie", et il a "vaincu le monde".

On ne saurait faire une présentation exhaustive d'un stage si dense et varié. Chaque journée comportait trois séances de formation ou d'information au cours desquelles les directeurs du stage, MM. J. Beaucoudray et A. Frament, ont abordé tantôt des points de doctrine, rappelant les bases d'une philosophie politique réaliste, tantôt des questions d'actualité, qui sont les lieux où cette doctrine, inspirée du droit naturel, doit s'incarner. Ont ainsi été traités les problèmes de la liberté, de l'autorité, des différents pouvoirs à l'oeuvre dans la société, de la famille, de l'entreprise de l'histoire, etc. Tous ces exposés ont vivement intéressé les jeu nes participants, qui n'ont pas manqué de poser de nombreuses questions, formulées lors de réunions par petits groupes, et de prolonger les discussions pendant les moments libres et surtout pendant les repas.

Tout ce travail de réflexion, de perfectionnement doctrinal et culturel, d'approche sociologique de notre temps, se déroulait dans un esprit de prière et de piété, et chaque jour les participants au stage assistaient au sacrifice de la messe. L'après-mid; une excursion à ski dans la beauté sévère de la montagne les aidait à se mieux connaître mutuellement et à approcher le Seigneur.

Notre monde moderne, marqué par l'orgueil de l'homme, sa démesure, sa prétention à se passer du Créateur, est en train de devenir de plus en plus inhumain. A rejeter la pierre d'angle on bâtit sur le sable : une société permissive, technicienne, matérialiste ne peut que se détruire elle-même; l'homme maîtrise certes les choses, tout la nature matérielle, mais il ne se domine plus lui-môme.

Cependant, une solution existe, que l'on voudrait oublier aujourd' hui. Le stage du Simplon l'a rappelée à ceux qui ont bénéficié pendant une semaine de l'accueil du célèbre hospice : si l'homme égard est devenu le singe de Dieu, il reste à jamais appelé à redevenir son enfant et à suivre l'enseignement de celle qui perpétue parmi nous la présence du Sauveur et nous aide à façonner une société humaine parce que chrétienne. C'est Chesterton qui le disait : "L'Eglise catholique est la seule chose qui épargne à l'homme l'esclavage dégradant d'être un enfant de son temps".

Un participant

Inscrivez-vous au Stage Montalza de Gérardmer dans les Vosges, du 2 au 7 septembre 1975.

 

 

 

 

 

ACTUALITE

LA HAUTE FINANCE CONTRE L'OCCIDENT

Se peut-il qu'une grave crise économique mondiale soit froidement calculée et non moins froidement provoquée par un petit groupe d'hommes qui détiennent de tout puissants leviers de commandes ?

Se peut-il que des centaines de millions de personnes voient leur standard de vie brutalement baisser par la volonté délibérée de ces quelques hommes ?

Se peut-il que le sort de tant d'hommes tienne totalement dans les mains de si peu ? Se peut-il enfin qu'en un temps où pécher contre la démocratie constitue le plus impardonnable sacrilège, quelquesuns possèdent pratiquement le droit de vie et de mort sur tous leurs contemporains ?

Pour répondre brièvement à ces questions, je me servirai de l'article d'Emile Lecerf, paru dans la revue de Décembre 1974 du "Nouvel Europe Magazine ".

Le scandale du Watergate, qui est le scandale de la conspiration contre Nixon, a démontré qu'un petit groupe d'hommes bien placés dans notre société technocratique peuvent impunément abattre "l'homme le plus puissant du monde". Il n'est dès lors pas impossible qu'une poignée d'hommes tout-puissants, poursuivant des buts à long terme que la masse ne saisit pas, plongent cyniquement le monde dans le chaos et la misère. Ainsi, le 22 décembre 1913, quelques grands banquiers internationaux, les Warburg, Kahn, Morgan, Rockfeller, Schiff, conclurent, aux U.S.A., le Federal Reserve Act, que le député Charles Lindberg qualifia comme suit

"Si le président signe cet acte, il légalisera le gouvernement invisible par l'argent ... La nouvelle loi provoquera l'inflation chaque fois que les Trusts voudront l'inflation".

On eut déjà un célèbre exemple historique du savoir faire des grands patrons de la Federal Reserve Bank. De 1923 à 1929, ils accrurent de 62 % le volume monétaire en circulation aux Etats-Unis. Puis, brutalement, en 1929, ils inversèrent leur politique financière et ce fut la très grave crise économique que l'on sait : un véritable effondrement des U.S.A. Les faillites se succédèrent en cascade, mais les banquiers internationaux y trouvèrent, eux, leur profit et ils accrurent davantage encore leur empire sur la nation américaine. De plus, ils n'eurent aucune peine à imposer, par Roosevelt interposé au peuple américain annihilé par la catastrophe, un puissant accroissement du pouvoir fédéral, qu'ils contrôlaient.

En 1974, il s'agissait d'effectuer un pas décisif vers ce gouvernement mondial qui imposera - au nom de la liberté et de la démocratie, bien entendu - la pire dictature que l'on ait jamais vue. Les inévitables mécanismes de la crise ne peuvent qu'aboutir à ruiner davantage l'entreprise privée au profit de l'étatisme, c'est-à-dire du pouvoir économique et politique concentré dans quelques mains.

Il est faux de dire que la crise du pétrole est responsable de la crise économique générale. Elle y joue certes son rôle, mais elle a été elle-même provoquée artificiellement. Dès mai 1973, réunis non loin de Stockholm, les"Bilderberger" avaient discuté avec précision de la crise pétrolière qui devait se produire cinq mois plus tard mais, bien que possédant pratiquement le pouvoir dans leurs pays respectifs, ils ne prirent aucune mesure pour en atténuer les effets.

C'est donc qu'elle servait bien leurs plans de gouvernement mondial.

Pour le réaliser, il convient d'affaiblir l'Occident : le gauchisme, la drogue, la débauche y travaillent, mais la crise économique est un moyen plus radical et plus efficace. On veut élever le niveau de Vie du Tiers-monde, ce qui est un bien certes, mais abaisser en mème temps celui de l'Occident. Et sur ce monde uniformisé, indifférencié, morne et monotone, raboté de ses diversités ê le go vernement mondial totalitaire qui, comme en URSS aujourd'hui, ne pourra tolérer nulle opposition.

Les maîtres mondiaux, en contrôlant le crédit, peuvent contrôler du môme coup les mass media et peuvent dès lors conditionner le troupeau humain plus ou moins comme ils l'entendent.

Dans l'optique "globaliste« de la haute-finance, il ne s'agit pas seulement d'égaliser le niveau de vie entre l'Occident et le Tiersmonde, mais aussi de sauver les pays communistes, en état permanent de chaos économique. C'est ainsi que David Rockfeller, président de la Chase Manhattan Bank et grand homme du Council of Foreign Relations, a ouvert une banque à Moscou, et, retour de Pékin, a introduit la Chine maolste sur le marché financier américain. Il a également établi des relations bancaires avec les Satellites de l'URSS.

Cette "Chase Manhattan Bankn est solidement actionnaire dans les sociâtés qui contrôlent les trois grandes chaînes de radio-télévision américaines ainsi que 29 autres chaînes de radio. Possédant ainsi le contrôle des mass media, la haute finance forme l'opinion comme elle l'entend.

Dans les pays où la radio-télévision jouit d'un monopole étatique, le contrôle est encore plus facile, en raison de la centralisation.

Il est bien plus facile de faire suivre la masse lorsqu'un gouvernement (un parti) a en mains les principaux leviers de commande.

N'oublions pas que Gérald Ford, Nelson Rockfeller et Henry Kissinger, appartiennent tous trois au Council of Foreign Relations, c'est-àdire à l'organisme qui traduit politiquement le pouvoir de la haute finance.

Que font les socialistes devant tout cela ? Disons-nous bien qu'ils sont de bons étatistes, et ne s'insurgent contre "le pouvoir de l'argent" que pour la galerie.

En fait, par leur politique d'hypercentralisation économique, ils servent très fidèlement les objectifs des grands patrons, de ces hommes qui, pour atteindre leurs buts, n'hésitent pas à provoquer la recession et la misère.

Tout cela a de quoi laisser songeur

YVES AUDIGIER

N.B. Le Biderberg Group : organisme rassemblant des personnalités politiques de différents pays pour construire l'unité occidentale apparemment contre l'expansion soviétique. La plupart des participants appartiennent à la Haute Finance et à la grosse industrie.

Le Council of Foreign Relations est une organisation semisecrète, bourrée de très gros financiers et disposant par eux de capitaux immenses; elle dirige toute la politique intérieure et étrangère de l'Amérique et pèse lourdement sur le destin du monde entier.

 

 

LIVRE DU MOIS

LES MEMOIRES DU CARDINAL MINDSZENTY

Aux Editions de la Table Ronde, 40 rue du Bac, Paris 7è.

En lisant ce livre merveilleux d'une grande richesse doctrinale et surtout plein d'une foi inébranlable, je pensais à cette phrase du Seigneur Jésus : "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haî avant vous; si vous étiez du monde, il vous reconnaîtrait pour siens..." Jean d'Ormesson, l'auteur de la magnifique préface de cet ouvrage, écrit du Cardinal :

"Il a été seul, ou presque seul. Quoi de surprenant, il y a quelqu chose de téméraire à tourner le dos à l'histoire et à ces combinaisons d'iniquité".

En ces temps de démissions, de compromissions, le Cardinal Mindszen incarne "tout ce qu'il y a d'indomptable dans la conviction et dans la foi". Un correspondant du journal Valaisan "Le Nouvelliste" étai au ler Consistoire de Pie XII en 1946, où 32 nouveaux cardinaux étaient créés ; il a vu entrer dans la Basilique St-Pierre le Prima de Hongrie; il en parle ainsi :

"Un autre prélat étranger me frappa par sa tenue martiale et par l'énergie des traits de son visage ; c'était le Cardinal Joseph Mindszenty, droit comme une épée; en fait, le Cardinal était une épée, avec une volonté d'acier".

C'était un vrai évêque qui défendait son troupeau, résistait de toutes ses forces au matérialisme athée et ne pactisa pas un instan avec le Diable.

S'il a écrit ses mémoires, dit-il, "C'est uniquement pour que le monde réalise quel sort le communisme lui réserve. Je veux seulemen démontrer qu'il ne respecte pas la dignité de l'homme".

Puis, il raconte sa jeunesse, sa première arrestation par les nazis et ensuite tout ce qu'il a lait pour l'Eglise : créateur d'écoles, amenant inlassablement les fidèles aux sacrements. Consacré évêque de Veszprem, il déploya encore plus ses activités, recherchant un contact étroit avec le clergé, encourageant les visites systématiques à domicile, les soins aux malades et aux mourants. Le communisme s'infiltrant toujours plus dans la nation, il écrit clairemen

"je me rendis très vite compte quel ennemi de l'Eglise nous avions en face de nous, et quelle était la terreur qui nous guettait" et il ajoute cette phrase suggestive de Lénine à Gorki : "Toute idée d Dieu est une abjection indicible, un immonde crachat qu'on se lan ce soi-même à la figure". Les études historiques du marxisme Léninisme lui "ont appris très tôt que tout compromis avec ce partenaire n'a presque toujours été utile qu'à lui-môme «.

Après la guerre le Cardinal redonne vie et courage à son peuple; c'est un récit passionnant de ses activités audacieuses pour faire affluer dans son pays les denrées alimentaires de base. il fait un peu plus loin une description très riche de l'idéologie marxiste; "la doctrine marxiste ne peut prendre dans les milieux chrétiens que lorsque la religion a perdu de son pouvoir dans la vie sociale".

Mais surtout, ce qui a été la cause directe de son arrestation, ce fut sa lutte acharnée contre la suppression de l'enseignement religieux et la nationalisation de toutes les écoles; il a décelé et mis au jour les mensonges et les machinations de l'Etat communiste pour ruiner le prestige catholique auprès de la population. Après que les associations catholiques aient été dissoutes, malgré tout le Cardinal continua de défendre ce qu'il y avait encore à défendre et qui est le plus sacré : la dignité humaine.

"L'idée que seules des cellules, des prisons et des camps bondés peuvent assurer le calme et l'ordre ne résiste pas à l'examen et est même diffamatoire pour notre police".

Il a défendu très énergiquement les 650.000 Hongrois vivant en Tchécoslovaquie, à qui on avait arraché collectivement sans jugement tous les droits de l'homme, leurs biens, leur langue maternelle, leurs libertés culturelles et religieuses. Tous sont déportés sous la menace des armes. On en arrive là, dit-il, parce qu'on rejette la foi et les valeurs morales et spirituelles, parce qu'on relègue la religion dans le domaine privé : "La religion, de par son essence même, a une influence sur tout l'être humain, elle guide ainsi ses activités publiques et sociales".

Enfin, l'enseignement obligatoire de la religion fut supprimé dans les écoles et de nouveaux manuels scolaires furent introduits. C'est ce qui a fait dire au Cardinal : "promettre la liberté de religion et introduire l'irreligion, c'est bien là le comble de l'hypocrisie"; et il ajoute après : "Le Parti communiste règne par l'illégalité, le mensonge, en éliminant les gêneurs, en enlevant le droit de vote à ceux qui,ne sont pas de leur bord !I'

Le Cardinal n'en avait que trop dit; le Prince des ténèbres n'aime pas être mis sous les projecteurs : c'est de nouveau l'arrestation, la prison, la torture ignoble pour lui faire avouer ses "crimes", le simulacre de procès, la condamnation à la prison à vie. Il s'agissait de le briser psychiquement pour arriver à lui faire faire des aveux selon les désirs des chefs communistes. "un état totalitaire ne s'intéresse nullement à la vérité, mais seulement au châtiment".

Le Cardinal Mindszenty connut donc l'ablme des prisons, puis l'exil, et enfin, l'abandon du Vatican, par "diplomatie envers le gouvernement hongrois".

Mais, c'est lui, malgré tout, le grand Vainqueur de cette tragédie. Il a été abaissé, mais le Seigneur l'a exalté; il nous est donné en exemple, pour toutes les générations à venir. Si tant est, un jour, que nous soyons dans de cruelles difficultés, pensons à ces mots du Cardinal Joseph Mindszenty :

"Nous sommes petits, mais nous pouvons grandir. Les saints sont toujours parvenus aux suprêmes hauteurs quand !la descendaient dans les plus profonds ablmes de la détresse et de la souffrance humaine'. Seigneur, donnez-moi seulement un peu de cette force des saints".

YVES AUDIGIER

S 0. S

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2) Frais-de secrétariat

3) Loyer

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5) Frais d'impression et de diffusion du bulletin

au total Fr. 3.000.- de dépenses mensuelles. Avec ce que nous recevons actuellement nous sommes loin de pouvoir équilibrer nos comptes.

Est-il cohérent de s'apitoyer sur Prague, le Biafra, le Vietnam, de craindre le péril révolutionnaire et de faire la sourde oreille à l'appel de ceux qui proposent des moyens efficaces pour faire pas en acte la seule doctrine qui permette à la société de résister à subversion et d'échapper au totalitarisme ? Plusieurs organisations de militants révolutionnaires exigent de leurs membres une contribution atteignant le 10 % de l'ensemble de leurs revenus ! Nous ne vous en demandons pas tant. Mais dites-vous bien qu'en consacrant, ne serait-ce que le 10 % de vos dépenses pour le superflu, au financement de l'Office suisse vous ferez peut-être le meilleur placement de votre vie. Car, la Révolution poursuit sans trêve sa conquête du monde. Et le jour où elle s'installera chez nous, vous aurez beau regretter amèrement votre aveuglement, votre argent ne vous servira plus à grand chose. Il sera trop tard.

Les ressources devraient être assurées en partie par les abonnements. LE RESTE DEVRAIT ETRE GARANTI PAR LES CONTRIBUTIONS VOLONTAIRES DE CEUX QUI ENTENDENT PARTICIPER SERIEUSEMENT AU COMBAT CIVIQUE CHRETIEN. IL S'AGIT DE VERSER REGULIEREMENT, CHAQUE MOIS, UNE CONTRIBUTION DE FR. 20.--, 50.--, 100.- OU PLUS, SELON VOS MOYENS. Quelques amis le font déjà. Joignez-vous à eux si vous voulez que nous puissions poursuivre l'oeuvre entreprise. LA SURVIE DE L'OFFICE SUISSE EST A CE PRIX.

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Le Comité financier

INFORMATIONS

L'AVORTEMENT : UN ACTE SOCIAL

"Une société vit ou meurt des principes qui la régissent"...

"A travers la question de l'avortement, c'est toute notre société qui se trouve en situation de choisir d'aller vers la vie au vers la mort, de durer ou de disparaître".

Oui à la vie No 34,

Avril 1975

Case postale 58, 1009 Pully

CCP 10-11078 Lausanne

PARADIS SUEDOIS

"Un ordre administratif émanant d'un fonctionnaire insignifiant suffit pour retirer un enfant à ses parents et le faire élever par toute personne ou institution jugée adéquate".

',... des parents parfaitement responsables vivent dans la peur constante de se voir retirer leurs enfants si leurs méthodes ne sont pas absolument conformes aux idées acceptées du moment".

.... En 1970, quelque 2.500 enfants furent retirés à la garde de leurs parents, soit environ 1 pour 3.000 habitants".

R. Ëuntford Le nouveau totalitarisme Fayard, Paris, 1975 (en vente au CDC, Fr. 25.-)

LA VIE CIVIQUE

"L'entrée dans la vie civique, pour un homme qui n'a pas été formé aux sciences humaines, ce n'est pas seulement une croissance dans l'ordre du courage, c'est encore une conversion de toute la mentalité, de tout le regard, (il faut comprendre : la façon de voir les choses) c'est une deuxième spécialité des années mûres, l'application de l'intelligence à un domaine négligé par les autres ... Quand les cas de ce genre restent superficiels, nous obtenons le dilettantisme; mais quand ils sont réussis, nous saisissons sur le vif la manière puissante et neuve des esprits originaux : ils ne sont pas encombrés d'a priori érigés en slogans; au van de la critique, ils séparent de la balle le grain lourd".

Soljenitsyne dans

"Le chêne et le veau"

p. 394

TROISIEME MILLENAIRE ROUGE

"Le troisième millénaire de la civilisation chrétienne, le succes-. seur de Pierre le voit rouge, uniquement... De min!-compromis en accord partiaux, de modus vivendi en protocoles de coexistence, le Saint-Siège essaie de s'introduire dès le présent dans le futur monde socialiste".

Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais. 9 mai 1975 p. 7

"Là où le-communisme a pu s'affirmer et dominer... il s'est efforcé par tous les moyens de détruire (et il le proclame ouvertement) la civilisation et la religion chrétiennes jusque dans leurs fondements, d'en effacer tout souvenir du coeur des hommes, spécialement de la jeunesse".

..."Le communisme est intrinsèquement pervers, et l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne".

Pie XI Divini Redemptoris

"il n'y a qu'un seul communisme, violemment antireligieux, dont l'un des objectifs essentiels est l'anéantissement de la foi".

"Le dialogue communiste-catholique est impossible absolument, radicalement. Penser le contraire est une illusion mortelle, génératrice de désastre F. Dufay, l'Etoile contre la Croix ' Paris, 1954 (Casterman)

LA SITUATION REELLE AU PORTUGAL

"Ce que nous vivons en ce moment au Portugal n'est pas une petite mutation. C'est une rupture totale, un traumatisme qui rompt avec cinq siècles d'histoire"...

1)Tout suspect aux yeux du PCP est rapidement privé de son emploi et jeté à la rue sans ressources, quand il n'est pas mis en prison;

2)des milliers de familles sont ainsi réduites à la famine;

3)les anciens ministres, députés, maires, juges, professeurs, etc. sont en prison, et leurs biens mis sous séquestre;

4)les occupations de maisons et de fermes se font avec la pleine approbation du premier ministre;

5)les arrestations (vers 3, 4 ou 5 heures du matin) sont effectuées par les nouveaux "policiers" : des civils dépourvus de tout mandat d'arrêt;

6)les visites des avocats aux prisonniers sont interdites;

7)les autorités, le ler ministre lui-même, invitent les gens à dénoncer les "fascistes";

8)certains commencent à réclamer l'installation d'une "justice populaire";

9)tous les partis autres que le PCP et ses satellites sont

l'objet de tracasseries et de persécutions.

Magistère-Information No 114, ler mai 1975 2, Square Charles Gounod F. 76240 Bonsecours CCP 2575 - 67 T Rouen (abonnements) FR. 24.

Cela pourrait se produire à Genève, à Lausanne, à Neuchàtel, à Fribourg, à Sion, à Bulle, à Martigny, à Vevey...

LE ROYAUME PARMI NOUS

"on se souviendra et on se tournera vers le seigneur.

De tous les confins de la terre.

Devant lui se prosterneront toutes les familles des nations.

Au Seigneur le règne et l'empire des peuples

Devant lui se prosterneront tous les puissants de la terre,

Devant sa face tomberont tous ceux que guette le tombeau".

Ps 21

Que votre Règne arrive.

CONGRES DE L'OFFICE SUISSE DU 5 OCTOBRE 1975

Au premier étage du Restaurant du Rond-Point à Beaulieu, avenue des Bergières 6, Lausanne.

Thème : Egalité et inégalités.

Réservez votre journée, et prévoyez d'amener vos amis.

SOIREES CULTURELLES DU CENTRE DE DOCUMENTATION CIVIQUE

Nous prévoyons l'organisation de belles soirées.

Qui peut nous offrir :

Un électrophone (tourne-disques), un lecteur de bandes, des cassettes disques ou bandes enregistrées sur des conférences de M. Clément, M. J. Ousset, etc.

LIVRES

en vente au Centre de Documentation Civique Fr.

Pour qu'Il règne (Jean Ousset) 20.-

L'Action (Jean Ousset) 15.-

Fondements de la cité (J.-M. Vaissière) 12.-

L'Amour humain (J.-M. Vaissière) 20.-

L'enjeu (sur la civilisation et les principes fondamentaux) 8 -

Le travail (Jean Ousset, Michel Creuzet) 15 )

La doctrine sociale du Cardinal Pie 20.-

A la découverte du Beau (Jean Ousset) 15.-

Enquête sur le nationalisme (Ploncard d'Assac) 10.__

Salazar (Ploncard d'Assac) 15.-

Les*corps intermédiaires (M. Creuzet) 15.-

L'enseignement (M. Creuzet) 15.-

Cléricalisme, lalcisme (M. Creuzet, F. Gousseau) 10.-

Le Marxisme Léninisme (Jean Ousset) 18.-

Patrie, Nation, Etat (Jean Ousset) 10.-

Diffuser la propriété (Louis Salleron) 12.-

Raisons d'être catholique (Père Boyer) 15.-

Le cheval de Troie dans la Cité de Dieu (Dietrich von 22.-

Hildebrand)

Carnet de préparation d'un cathéchiste (Chanoine Quinet) 20.-

St Nicolas de Flue (Cardinal Journet) 12.-

Le poème de la Sainte Liturgie (Père Zundel) 10.-

PLAQUETTES

en vente au Centre de Documentation Civique

Nos familles demain (M. de Penfentenyo) 2.--

L'alternative démocratique (M. de Penfentenyo) 2.--

La technocratie et les libertés 2.50

Ecole globale intégrée et école selon la nature humaine

(jean de Siebenthal) 9.50

Le permis légal de tuer 2.--

Economie concertée et corps intermédiaires 2.--

Révolution et culture syndicale (jean Beaucoudray) 1.--

Treize questions sur la propriété foncière 1.50

Pouvoir et propriété dans l'entreprise (Louis Salleron) 1.50

Le libéralisme (M. Creuzet) 3.--

Le socialisme ou l'anti-progrès (Jean de St Chamas) 3.--

ACTES DES CONGRES DE LAUSANNE en vente au Centre de Documentation Civique

1965 L'information 15.-

1966 Les lalcs dans la cité 15.-

1967 Politique et loi naturelle 15.-

1968 Le sens chrétien de l'histoire 15.-

1969 Culture et révolution 18.-

1970 Patries, nations, états 18.-

1972 Force et violence 18.-

1973 L'éducation des hommes 18.-

1974 Pluralisme et unité 20.-

ACTES DU CONGRES DE SION

1964 L'homme face au totalitarisme moderne 12.-