ÉDITORIAL

Érotisme et avortement

La dégradation de l'amour.

C.P. Ramuz dans son journal affirme avec raison que les thèmes permanents de l'histoire des hommes sont la mort, l'amour et Dieu. Ces trois réalités s'interpénètrent et reçoivent leur vrai sens dans le Sacrifice de la Croix; elles éclatent avec une grandeur incomparable dans des tragédies telles que l'Antigone de Sophocle ou dans des poèmes tels que l'Ève de Péguy.

Dieu, clé de voûte étant aujourd'hui évincé, l'amour se dégrade et mène à la mort, au néant. L'érotisme affecte l'Occident sous l'aspect d'une luxure qui atteint même les écoles par le biais d'une littérature douteuse et de l"Information sexuelle." Il en résulte des unions physiques multipliées et malgré la contraception, si "scientifique" soit-elle, des conceptions nombreuses, dont on ne veut pas. L'amour, dégradé, mène au meurtre. On ne veut plus savoir que, selon la loi naturelle, le plaisir de l'amour est ordonné à la vie, et à l'éducation longue et difficile du fruit de l'amour, au sein de la famille, en vue de la vie éternelle.

L'attitude de ceux qui s'abandonnent au plaisir de l'amour tout en chassant son fruit normal fait penser à ces Romains qui, trouvant longue et laborieuse la digestion d'un repas fin, passaient au vomitorium, après quoi, soulagés, ils recommençaient à satisfaire leur gourmandise. Or au vomitoire répond l'avortoire, et la montée de l'érotisme nécessite l'aménagement des maternités et cliniques en abattoirs de fœtus.

Le "chantage aux fœtus".

Le sang de ces victimes crie vers Dieu, comme jadis le sang d'Abel, et les yeux de la conscience regardent sans cesse chacun des Caïn, jusque dans la tombe. De quelque façon qu'il tente de s'endurcir chaque avorteur ou avortée ressent en lui le poids de son crime, et le petit qu'il a rejeté de la vie crie au fond de lui-même ; seul le Christ pourrait lui pardonner et lui rendre la paix. La conscience collective du peuple ressent aussi l'horreur du génocide, du "Suisside" et sait qu'entre Auschwitz et les "maternités" de certains cantons, il n'y a qu'une différence d'aspect ; nos mass-média n'expriment guère cette réalité.

Rappelez à ces malheureux la présence des fœtus entassés dans les poubelles des services hospitaliers et leur conscience se révulse. Pour se couvrir, ils appellent cela "chantage aux fœtus". Ils en viennent à considérer ces petits, hommes dès leur premier instant, comme des verrues que l'on peut arracher, voire comme des tumeurs cancéreuses, ou encore comme les chats d'une portée trop nombreuse que l'on peut sans autre lancer contre un mur (la chatte au moins, n'est pas mutilée).

Lutter contre les injustices déclarées telles par les tireurs de ficelle des mass média parait normal ; mais s'accuser soi-même de l'injustice commise contre un être que l'on a porté, voilà qui hérisse la sensibilité et fait crier au chantage. Pauvres "femmes cimetières", pauvres bourreaux en blouse blanche.

Dans la seule ville de Tokyo, au moins huit entreprises se chargent d'évacuer chaque jour une masse quotidienne de fœtus vers les crématoires. Un bonze a construit un temple où l'on trouve des dizaines de milliers de pochettes en plastique renfermant chacune les cendres d'un fœtus. De nombreuses femmes y viennent de nuit pour demander pardon à leurs fœtus avortés et prier pour apaiser les âmes de ceux-ci.

"Faire l'amour", c'est faire la guerre.

Le slogan "Faites l'amour, pas la guerre" glorifie l'érotisme, qui prétendrait supprimer la guerre. Or, en dépit des contraceptifs, toujours dangereux pour la santé, et toujours lacunaires, tout accroissement de la pression érotique entraîne un accroissement de la pression abortive. "Faire l'amour" signifie ainsi, globalement, faire la guerre aux fœtus. "Faites l'amour".et vous mobilisez le commando des avorteurs avec leurs pompes, scalpels, ... tout de suite prêts à exterminer les innocents (sans risque de riposte). Faire l'amour, au sens du slogan, c'est effectivement mener une certaine guerre.

Bien sûr, l'amour est délicieux la chair est faible, et la pierre, qui pourrait la lancer ? Mais qu'au moins le tout petit caché soit considéré comme égal en dignité à sa mère et qu'on lui donne la possibilité d'épanouir son être dans une famille. Au jugement dernier, le Christ ne dira-t-il pas aux mères restées coupables :" J'étais prisonnier dans ton sein, et tu m'y as massacré"? Ainsi, pour lutter contre l'avortement, il faut s'en prendre à l'érotisme notamment, travailler à assainir la culture et les lois, en demandant d'abord à Dieu de régner sur la société. Certes, luxure et crime ne peuvent être supprimés, mais qu'au moins la civilisation donne aux hommes de bonne volonté le secours de mœurs et de lois dignes, de manière à leur permettre de vivre ici-bas déjà selon la béatitude : "Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu".

Jean de Siebenthal.

ACTUALITÉ DOCTRINE

Page économique et sociale.

Dans notre dernier propos nous laissions entendre qu'après avoir esquissé l'essentiel de la vaste fresque des enseignements de l'Église nous traiterions de problèmes plus concrets de l'actualité économique et sociale. optimiste, nous anticipions, car des expériences encore chaudes nous ont appris depuis que ces enseignements ne sont connus que par les spécialistes des questions sociales, la majorité des autres n'en ayant que vaguement entendu parler. Dès lors, avant d'aborder l'actualité brûlante qui va sans peu porter la question sociale à l'avant-scène, il convient d'éclairer plus complètement les préposés à la formation civique pour bien les convaincre de l'utilité de leur mission. Elle consiste essentiellement à prouver que l'Église de hier comme celle d'aujourd'hui, avec une lucidité extraordinaire et un sens analytique profond de la psychologie humaine, n'a rien à envier aux meilleurs sociologues profanes.

Le document fondamental le plus récent sur la question sociale reste l'encyclique Populorum Progressio que nous ne pouvons que citer dans ses parties principales et sous forme d'extraits, sans y ajouter de commentaires personnels autres que ceux introduisant les thèmes traités par Paul VI.

Universalité de la question sociale et aide au développement.

Sur cet aspect du problème sociale, pris généralement trop à la légère ou délibérément négligé sans prétexte d' ampleur malaisée à appréhender dans son ensemble ou décevant par les abus auxquels il donne lieu de la part de ceux des gouvernements appelés à bénéficier de l'aide au développement, voici ce qu'en dit l'encyclique Populorum Progressio ;

Aujourd'hui le fait majeur dont chacun doit prendre conscience est que la question sociale est devenue mondiale. Jean XXIII l'a affirmé sans ambages et le Concile lui-même lui a fait écho par sa Constitution pastorale sur "l'Église dans le monde de ce temps". Cet enseignement est grave et son application urgente. Les peuples de la faim interpellent aujourd'hui de façon dramatique les peuples de l'opulence. L'Église tressaille devant ce cri d'angoisse et appelle chacun à répondre avec amour à l'appel de son frère."

Après avoir évoqué ses voyages à l'étranger et la création d'une Commission pontificale chargée d'encourager tout les chrétiens à participer à la promotion des peuples pauvres, un chapitre consacré au développement intégral de l'homme pose les données du problème social dans l'optique de ses aspirations.

"Être affranchis de la misère, y est-il dit, trouver plus sûrement leur subsistance, la santé, un emploi stable ; participer davantage aux responsabilités, hors de toute oppression, à l'abri de toutes situations qui offensent leur dignité d'o mme s ; être plus instruits; en un mot, faire, connaître et avoir plus pour être plus telle est l'aspiration des homes d'aujourd'hui, alors qu'un grand nombre d'entre eux sont cond ann és à vivre dans des conditions qui rendent illusoire ce désir légitime. Par ailleurs, les peuples parvenus depuis peu à l'indépendance nationale éprouvent la nécessité d'ajouter à cette liberté politique une croissance autonome et digne, sociale non moins qu'économique, afin d'assurer à leurs concitoyens leur plein épanouissement humain et de prendre la place qui leur revient dans le concert des nations."

Ayant reconnu les bienfaits de la colonisation dont le Père Charles De Foucauld a été un exemple admirable et signalé les abus commis par certains, l'encyclique s'en prend au déséquilibre croissant des niveaux de vie qui ne devrait pas nous laisser indifférents en tant que chrétiens :

"Ce déséquilibre reconnu, il n'est que trop vrai que l'équipement des régions pauvres est insuffisant pour affronter la dure réalité de l'économie moderne. Laissé à son seul jeu, son mécanisme entrains le monde vers l'aggravation et non l'atténuation de la disparité des niveaux de vie ; les peuples riches jouissent d'une croissance : certains produisent en excédent des denrées alimentaires qui manquent cruellement à d'autres, et ces derniers voient leurs exportations rendues incertaines. En même temps les conflits sociaux se sont élargis aux dimensions du monde. La vive inquiétude qui s'est emparée des classes pauvres dans les pays en voie d'industrialisation gagne maintenant ceux dont l'économie est presque exclusivement agraire ; les paysans prennent aussi conscience de leur misère imméritée. S'ajoute à cela le scandale de disparités criantes, non seulement dans la jouissance des biens, mais plus encore dans l'exercice du pouvoir. Cependant qu'une oligarchie jouit, en certaines régions, d'une civilisation raffinée, le reste de la population pauvre est dispersée, est privée de presque toute possibilité d'initiative personnelle et de responsabilité, et souvent même placée dans des conditions de vie et de travail indignes de la personne humaine. En outre le heurt entre des civilisations traditionnelles et les nouveautés de la civilisation industrielle brise les structures qui ne S'adaptent pas aux conditions nouvelles. Leur cadre, parfois rigide, était l'appui indispensable de la vie personnelle et familiale, et les anciens y restent attachés, cependant que les jeunes s'en évadent comme d'un obstacle inutile, pour se tourner avidement vers de nouvelles formes de vie sociale. Le conflit des générations s'aggrave ainsi d'un tragique dilemne: ou garder croyances ancestrales et institutions mais renoncer au progrès ; ou s'ouvrir aux techniques et civilisations venues du dehors, mais rejeter avec les traditions du passé toute leur richesse humaine.

Dans les conclusions de ce premier chapitre de l'encyclique on lit entre autres : "Dans ce désarroi, la tentation se fait plus violente qui risque d'entraîner vers les messianismes prometteurs mais bâtisseurs d'illusions. Qui ne voit les dangers qui en résultent, de réactions populaires violentes, de troubles insurrectionnels et de glissements vers les idéologies totalitaires ? "

Par ces citations on voit que le scandale, n'est pas dans l'abstention de l'Église à promouvoir en réaliste la question sociale, mais dans l'indifférence des chrétiens à prendre leur part concrète à l'allégement des conditions des déshérités de ce monde.

Denis Favre.

LIVRE DU MOIS

Doctrine Sociale de l'Eglise par Mgr. Guerry (fin).

La deuxième partie du livre de Mgr Guerry nous donne la conception chrétienne de l'économie sociale, qui, nous dit-il, peut se reconnaître aux caractères suivants c'est

1) une économie humaine,

2) une économie du bien commun,

3) une économie organisée,

4) une économie dynamique, animée par le principe vital des vertus de justice et charité sociales.

5) en résumé une économie soumise à la Loi morale et pour que cette économie soit humaine, il faut qu'elle soit au service de l'home, alors qu'en contraire on dirait que tout doit être sacrifié à la production.

"Le technique est ordonnée A l'homme et à l'ensemble des valeurs spirituelles et matérielles qui concernent sa nature et sa dignité personnelle."

Pie XII (radio message Noël 1953) or que voyons nous ? une économie de faux besoins, artificiellement créés par des propagandes réclames, une économie de lucre et de luxe, purement quantitative.

Et pour que l'économie soit celle qui met ses bienfaits à la portée de tous les homes, et dans tout ce qui les spécifie, il faut avoir une idée exacte du Bien Commun, qui est suivant l'expression dense de Pie XII : "la réalisation durable de ces conditions extérieures nécessaires à l'ensemble des citoyens pour le développement de leur vie matérielle, intellectuelle et religieuse ".

Au fond le but du Bien commun c'est de "mettre d'une façon stable, à la portée de tous les membres de la société, les conditions matérielles requises pour le développement de leur vie culturelle est spirituelle."

Et au-dessus des éléments d'ordre matériel, économique et social, ce qui fait la prospérité d'un peuple, ce sont ses familles fécondes, unies, ouvertes aux autres, à la vie, aux problèmes de leur temps... c'est sa jeunesse ardente au travail, c'est une atmosphère de paix sociale et de sécurité, de collaboration loyale entre les diverses professions au bien commun, c'est un climat favorable à l'épanouissement des valeurs intellectuelles, spirituelles et morales. Les Papes ont rappelé la place primordiale et l'influence bienfaisante des vertus morales parmi les éléments essentiels du Bien Commun : la loyauté, le courage, l'honneur, une conscience nationale, une conscience professionnelle et 11 amour du travail

C'est pourquoi, au-delà de la diversité des fonctions et de la divergence d'intérêts propres à chacune d'elle, le Doctrine Sociale de l'Église enseigne qu'il y a une communauté supérieure d'intérêts : pour voir ensemble, dans la stabilité, au Bien Commun et aux besoins de toute la communauté. Toute substitution d'un régime de droit à un régime de force marque une conquête de l'humanité.

"La lutte des classes doit être dépassée par l'instauration d'un ordre organique unissant patrons et ouvriers." Pie XII.

Aussi l'auteur du livre développe-t-il ce thème "d'économie organique" avec tous les bienfaits de l'organisation professionnelle.

Enfin, dans la fin de son ouvrage, Mgr Guerry nous montre assez que la Doctrine sociale de l'Église recommande de subordonner l'économie à la loi morale ; c'est pour cela, parce que ne voulant pas tenir compte de la justice et de la charité sociales, que la libéralisme économique, le capitalisme libéral et le communisme sont condamnés.

Pour clore cette présentation je souligne que la Doctrine sociale de l'Église contient des principes fondamentaux qui ne sont que l'expression du droit naturel et de la saine raison, éclairés par la révélation.

Yves Audigier.

LIVRES RECOMMANDES

H. van Straehlen, Avortement. La grande décision. Ed. Lethielleux, Paris, 1974.

Le prof. H. van Straehlen enseigne la philosophie moderne et la science des religions comparées à l'Université Nanzan à Nagoya.

(Homme nouveau 20.10.1974 : distribué par André Genilloud 1890 St Maurice CCP. 19-9055 Sion ; 1 an fr. 70.- FFr.)

Thomas Molnar, L'utopie Eternelle hérésie, Ed. Beauchesne, Paris 1973. "L'utopie va toujours aux mêmes excès, portant une vue pessimiste sur le monde présent et jetant sur l'avenir un regard d'un optimisme délirant". Utopie : le pays de nulle part.

Alexandre Soljenitsyne, L'Archipel du Goulag, Tome 2. Ed. Seuil, Paris, 1974. "Ce pays (l'URSS) a fini par devenir une sorte d'immense banlieue de ses propres camps".

VIE DES CERCLES

Stage de Veysonnaz

Du 26 au 31 décembre 1974 une douzaine de jeunes Valaisans ont organisé et réalisé un stage style Montalza à Veysonnaz au-dessus de Sion. Il convient de les féliciter pour cette initiative, survenant en dépit de la suppression peut être hàtive du stage prévu initialement à Lens. Ne pouvant s'appuyer sur la présence effective de permanents de l'office international, nos jeunes amis y suppléèrent par des bandes enregistrées lors du stage récent de St Christophe ; en outre le permanent de l'Office suisse et deux membres de l'équipe dirigeante purent se relayer pour assurer le contact et des entretiens. Nous espérons que nos amis français ne nous tiendront pas rigueur de cette situation, eux qui avaïent monté un stage dans la région grenobloise à la même époque, auquel les Valaisans ne pouvaient se rendre.

Stagirus.

INFORMATIONS

Oui à la vie.

Cette association suisse a élu le 9.11.1974 en qualité de président central M. Roger Bonvin, ancien Conseiller fédéral, qui a déclaré notamment : "Le droit à la vie de tout être humain est un droit naturel. La protection de la vie et le droit à la vie sont des valeurs auxquelles on n'a pas le droit de toucher". "Déjà au stade initial, il s'agit de protéger un nouvel être humain unique".

Adhérez et faites adhérer à cette association : Oui à la vie, case postale 58, 1009 Pully, CCP 10-11078, Lausanne. Lisez et faites lire le bulletin qu'elle publie chaque mois. Préparez une action vigoureuse en vue d'éviter le "Suisside."

Canada.

En 1969, la loi autorise les interruptions de grossesse thérapeutiques approuvées par une commission hospitalière. Résultat :

1969 : 542 avortements

1970 : 11200 "

1971 : 30949 "

1972 : 38905 "

Dans un hôpital de l'Ouest, dès 1971, le nombre des avortements dépasse celui des naissances. (Oui à la vie, novembre 1974). Le génocide légal.

Déclaration de Berne et Brésil.

La "Déclaration de Berne" (Case 226, 1000 Lausanne), édite une brochure d'une quarantaine de pages intitulée : "Les Églises face à la dictature brésilienne" qui commence par un extrait d'une lettre pastorale des évêques du Nord-Est du Brésil (1973).

Ce texte tel qu'il est présenté sent la Révolution. "L'espérance chrétienne, qui fait entrevoir une nouvelle humanité réconciliée avec elle-même et en communion fraternelle avec l'Univers, ne nous permet pas de rester sans rien faire dans l'attente soumise du moment de la restauration de toutes choses( ... ) mais elle exige de nous une présence attentive et agissante capable de faire naître dans le flot de l'histoire les signes de la Résurrection, les ébauches de la nouvelle humanité à venir." "La classe dominée n'a pas d'autre issue pour se libérer que de suivre le long et difficile chemin, déjà commencé, qui mène à la propriété sociale des moyens de production. C'est là le fondement principal d'un gigantesque projet historique de transformation globale de la société actuelle en une société nouvelle, dans laquelle il devienne possible de créer les conditions objectives permettant aux opprimés de récupérer l'humanité dont ils ont été dépouillés, de faire tomber les chaînes de leurs souffrances, de vaincre l'antagonisme des classes, et enfin de conquérir la liberté."

Il s'agit donc d'attaquer le régime actuellement au pouvoir dans le "colossal" Brésil. Qu'il y ait des améliorations considérables à apporter pour supprimer la famine la mortalité infantile et l'analphabétisme dans certaines régions, c'est certain. Ce qui est certain aussi, c'est que l'actuel gouvernement brésilien n'est pas dans le style voulu par les révolutionnaires et cela parce qu'il n'entre prend pas la collectivisation des moyens de production, parce qu'il n'est pas en marche vers l'Utopie promise vers le communisme. L'état misérable des pauvres au Brésil doit certes être rapidement amélioré, et les élites seraient coupables de ne rien entreprendre de sérieux en ce sens.

Mais ce qu'il y a de pire que le communisme, ce n'est pas l'anticommunisme, comme la "Déclaration" voudrait nous le faire croire, ce sont les fruits du communisme : les îles de l'Archipel. Comparez par exemple le statut des serfs de l'ancienne Russie et le statut actuel des "Zeks'' détenus dans les camps de travaux forcés de l'URSS ; patrie du socialisme : "Depuis sept siècles qu'elle avait connu l'esclavage asiatique, la Russie dans sa plus grande partie n'avait pas connu la faim. "Personne en Russie n'est jamais mort de faim", dit le proverbe. Et un proverbe n'est jamais inventé par blague. Les serfs étaient des esclaves mais ils avaient à manger. L'Archipel lui, des dizaines d'années durant, a vécu écrasé par une faim féroce, les zeks se crêpaient le chignon pour une queue de hareng trouvée dans une poubelle".

les crevards ... montent la garde, en surveillant jalousement leurs concurrents, près du perron de la cuisine attendant qu'on porte les déchets à la fosse à ordure. On les verra se ruer, se battre, chercher une tête de poisson, une arête, des épluchures de légumes. On verra mourir un crevard tué dans cette mêlée. On les verra ensuite laver les déchets, les faire cuire et les manger". (A. Soljénitsyne, l'Archipel du Goulag, t.2, Paris 1974, P. 118, P. 160). C'est cela, la conquête de la liberté, la récupération d'une humaine perdue ?

TRANSFORMATION DE FINALITÉS

Cher ami lecteur, c'est à vous de juger si le nouvel aspect de notre revue représente un progrès. Grâce aux informations permanentes rédigées en trois langues, l'Office suisse peut déjà justifier sa dénomination ; il espère en outre pouvoir insérer bientôt des articles en allemand et en italien. Nos amis du Tessin et d'outre-Sarine voudront bien nous communiquer leurs suggestions à ce propos.

Nous remercions chaleureusement tous ceux de nos amis qui ont bien voulu soutenir le bulletin sous sa forme initiale. Chacune des contributions nous a causé une vraie joie, et nous espérons bénéficier encore de cette aide. Un prix d'abonnement annuel de Frs. 20.(pour dix numéros) a été fixé : nous continuerons à livrer le bulletin à tous ; ceux qui n'ont jamais rien versé le recevront pendant un certain temps ; nous souhaitons naturellement que les situations se régularisent sans tarder.

N'oubliez pas que le développement de notre action est plus urgent que jamais, que les dangers se rapprochent ; que votre aide financière doit s'accroître substantiellement afin que nous puissions boucler un budget devenu très lourd du fait du traitement du permanent, du loyer du local, des mises de fonds nécessaires aux prochaines éditions de brochures, de l'organisation des stages de formation en 1975.

Renoncez à de coûteuses vacances dans tel archipel océanique, songeant à ceux qui sont en "vacances" forcées dans l'Archipel. Nous avons un besoin extrême de votre aide, non seulement au plan financier, mais encore au plan qui engage votre personne en même temps que votre argent. Êtes-vous lassé, blasé, enfermé dans un horaire bien réglé par la sauna, la gymnastique, la canasta, les cartes, le théâtre, et Dieu sait quoi ? Sacrifiez une heure hebdomadaire pour participer à un cercle et votre santé totale s'améliorera, Organisez chez vous des rencontres culturelles à l'aide de bandes ou de disques que nous vous indiquerons. Envoyez-nous des textes caractéristiques de l'accomplissement ou de la violation de la loi naturelle... Ceux d'en face travaillent ; allons-nous rester la tête cachée dans la tiédeur du sable ?

N.B. Verser l'abonnement à Finalités au CCP. 10-26139 Centre de documentation civique en spécifiant au dos : "Abonnement..." ou au CCP. 10-725 Banque cantonale vaudoise, C. 410 207.0 en spécifiant au dos "Abonnement".

Indiquez en outre ''OSFAC" s'il s'agit du soutien de l'Office (traitement du permanent, loyer du local, etc.).

Verser au compte indiqué tout ce qui a trait au soutien du permanent en tant que tel.

Cuba.

L'aide militaire et civile accordée à Cuba par l'Union soviétique s'élève par an à 750 millions de dollars. Une centaine de camps de formation de terroristes ou de guérilleros fonctionnent à pleins effectifs, cependant que, dès 1963 à Mines del Frio et à Pino del Agus, un entraînement très spécialisé forme des hommes à la "capture illicite d'aéronefs et aux actes de sabotage de tous ordres. L'Union soviétique entretient de 20.000 à 25,000 hommes dans ses bases militaires et fournit à Castro ses avions les plus modernes : Mig 17, Mig 19, Mig 21 et mêmes certains Mig. 23, pourvus d'équipages soviétiques.

J.G. Hoffmann

Eglise-témoin, 9.12.1974

Sint Jansber, 3930 Zélem.

Belgique