Tsunami

L'homme se glorifie souvent de sa puissance sur la matière. Il construit des bâtiments, des ponts, des routes : il modifie le paysage, l'environnement, etc., conquiert le globe, la flore, la faune, les planètes, la génération des espèces, etc. Certains affirment même qu'il s'est auto créé...Cependant, de nombreux secteurs échappent totalement à son savoir- faire : les facteurs climatiques, par exemple : les courants marins ou atmosphériques, le réchauffement abusif du globe… Tout ce qu'il peut entreprendre ici va dans le sens létal, vers la mort du globe. Fort heureusement, il ne peut s'en prendre au système solaire : M. Cosinus ne peut attenter à la trajectoire des planètes, à l'évolution des galaxies. Il ne peut maîtriser les mouvements des plaques sous-marines.

Ô homme, avoue donc ton impuissance, lorsque la croûte terrestre remue, que des vagues de dizaines de mètres de haut s'ébranlent, fauchant subitement les constructions les plus robustes, détruisant les familles les plus soudées, entassant les cadavres dans la puanteur et dans les épidémies, offensant les ''lumières'', les ''droits''- Que peut la laïcité dans ce contexte apocalyptique ? Bouddhiste, est-tu sûr de te réincarner ? Agnostique, seras-tu réduit à un fragment d'ADN dans une éprouvette ?

Touriste, tu as cru te procurer un séjour paradisiaque sur une plage où ta chair frémissante s'offrirait des délices comparables à celles des compagnons de la droite selon le Coran, déflorant des vierges à satiété, ou te frottant à des éphèbes, comme dans les orgies ''techno'' où périt l'Occident. Ah, les ''bienfaits'' de la démocratie individualiste et hédoniste, imitatrice d'un Hérode, initiateur du massacre d'innocents par milliards.

Sodome ! Les enragés du sexe y ont péri en masse dans de gigantesques colonnes de feu.

Mais le tsunami du 26 décembre 2004 a certainement pourvu au salut éternel ou temporel de tous ceux qui, au dernier moment même, ont espéré dans la miséricorde divine.

C'est le moment de se souvenir que rien ne Lui échappe, conformément à l'Écriture : Tout pouvoir m'a été donné, au ciel et sur la terre, et le Seigneur a confié ceci à une religieuse (Sr Marie de la Trinité) :

189. « Mon royaume n'est pas de ce monde », - c'est pourquoi je ne cherche pas à faire resplendir ma royauté sur ce monde de matière. Je domine la matière et je ne fais que me prêter à elle. C'est pourquoi je cherche de préférence un visage de pauvreté, où la matière est très peu honorée, ainsi je suis à la portée de tous, ainsi vous pourrez comprendre que c'est en vous dégageant de la matière que vous découvrirez le monde de l'esprit.

Reconnaissons avec gratitude l'ampleur des efforts humanitaires déployés dès le 26 décembre par toutes les nations en mesure d'intervenir, par des transports d'eau, de denrées, de logements, de fonds ; par cette aide dans la recherche d'enfants, de parents ; par ce courant de gestes de sympathie matérielle, physique, physiologique, médicale, psychologique, toutes actions si nécessaires, imitant celles de bons samaritains. Cependant passant à côté de l'essentiel : la préoccupation des besoins de l'esprit, de la vie éternelle. Cette vague gigantesque qui m'engloutit en une fraction de seconde me trouve-t-elle prêt face à l'éternité, prêt au sursaut vers le Sauveur, évitant in extremis la plongée dans les vagues colossales d'un feu perpétuel ? Ou prêt à subir une pénitence douloureuse et peut-être durable ? On pourrait paraphraser Victor Hugo dans Oceano Nox : Ô combien de touristes, combien de directeurs, qui sont partis joyeux, vers des paradis lointains, dans ces mornes vagues se sont engloutis…

Évoquons ici un oratorio composé sur ce texte : par Charles-Philippe Huguenin

L'œuvre " Oceano Nox ", pour alto solo, chœur et orchestre symphonique, doit son nom au poème de Victor Hugo " Oceano Nox ", titre d'ailleurs emprunté à l'Enéide de Virgile, et qui peut se traduire par " Nuit sur l'Océan ". Victor Hugo l'a écrit en juillet 1836, probablement à Saint-Valéry-en-Caux, près de Dieppe sur la Manche. Ce texte donne la vision d'une mer effrayante, sombre et sans fond, dans laquelle disparaissent les marins et leurs esquifs, sans espoir de retour ni sans même laisser une humble trace ici-bas. Charles-Philippe Huguenin a composé son œuvre au bord de la mer du Nord, à Westende, lors d'un voyage de quelques jours dans cette région, soit près de l'endroit où la mer inspira ce texte.

La musique traduit, comme le poème de Victor Hugo, un sentiment de tristesse pour les gens de mer, partis joyeux pour de lointains horizons, mais qui ne sont jamais revenus. La joie et la clarté du départ font peu à peu place au sentiment de solitude du marin face à l'immensité de la mer. L'isolement est rendu musicalement par l'opposition de la voix de l'alto solo face à la mouvance de tout l'orchestre, et augmente encore dans l'impressionnante partie chorale de la fin de chacune des trois strophes. L'accompagnement par de grandes gammes dans l'orchestre donne enfin cette impression d'impuissance qu'ont les marins devant les terrifiantes tempêtes que connaît l'océan. Le choral final est une prière qui demande pour les vivants et pour les marins sombrés dans les nuits noires le repos, l'oubli, la lumière et la paix.

Cette prière suscite une réflexion : l'épicentre du séisme se situe à proximité de pays qui n'ont pas connu une christianisation d'une profondeur semblable à celle de l'Occident médiéval, en Italie, en Espagne, en France, en Allemagne, en Scandinavie, etc., quelque dégénérées que ces nations soient devenues. L'Inde, l'Indonésie, le Sri Lanka, la Thaïlande restent majoritairement brahmanistes, bouddhistes, musulmanes et ce ne sont pas les élucubrations modernistes qui vont leur apporter les splendeurs étincelantes de l'Évangile, des cathédrales, du chant grégorien, de la musique polyphonique, et d'œuvres vouées à l'Esprit transcendant. Ces pays ont besoin de ces beautés, et il se pourrait que le Dieu Tout Puissant ait voulu leur faire comprendre par le tsunami que le moment était venu de reconnaître la majesté du Christ, au lieu de végéter sur de prétendues ''pierres d'attente''.

Motif pour un élan missionnaire ! L'Incarnation rédemptrice surpasse infiniment la triste série des réincarnations, les jouissances charnelles et bestiales des houris et des éphèbes. Debout les fidèles ! Les chrétiens n'ont guère voulu voir dans le cataclysme la main de Dieu, ce ne serait pas très oeucuménique ! Un prêtre a même osé affirmer en chaire que Dieu ne saurait être tout-puissant, vu l'existence de cet affreux tremblement.

En Indonésie, des chefs musulmans interprètent le raz-de-marée ayant frappé la ville d'Aceh le 26 décembre comme un avertissement pour les fidèles et un appel à observer étroitement leur religion, y compris l'interdiction de tuer d'autres musulmans. La province d'Aceh (Sumatra du nord) où la loi islamique ou charria a été introduite ces dernières années est depuis des décennies le théâtre d'une rébellion sécessionniste. (The Washington Post/Etats-Unis).

Selon l'UNEC, un lecteur de ses dépêches écrit de l'Alsace : "

1) Il y avait la tempête inouïe qui frappa l'Europe le 27 et 28 décembre 1999. Elle tomba surtout sur la France, fille aînée de l'Église ayant apostasié il y a deux siècles. Ses laïcards maçonnants sont plus virulents que jamais : l'avortement sanctifié, l'euthanasie bientôt obligatoire, et depuis peu la sodomie institutionnalisée.

2) Ensuite il y avait le tremblement de terre en Iran, le 26 décembre 2003, qui a fait 30.000 morts.

3) Le Tsunami du 26 décembre 2004 vient de tuer presque 180.000 personnes en Asie.

Ces trois catastrophes se sont toutes produites le lendemain de Noël. La dernière a tué des mahométans, bouddhistes, hindous tous adeptes de religions de plus en plus intolérants face à la seule vraie ; elle a aussi tué des touristes de nos pays déchristianisés, venus 'fêter Noël' en terre païenne et de façon païenne, ou même se livrer à l'abominable 'tourisme sexuel' avec des enfants, avec la complicité active ou tacite de tout le monde, y compris les couches pauvres de la population qui en tiraient bien leur misérable profit. La question angoissante qui se pose devant de telles catastrophes toujours plus spectaculaires est celle-ci : qui écoute encore ces ultimes avertissements du Ciel ?" - En fait, des responsables religieux du monde entier ont proféré de sages paroles au sujet du Tsunami.

Beaucoup semblent accuser le Ciel : "God is angry", s'écria le rabbi Shlomo Amar en Israël ; Amjad Mehboob, président de la Fédération de l'Islam en Australie, parla aux média d'une 'tragédie'; même à Rome on entend parler de "cette tragédie immense dans le monde". On ne s'étonnerait pas qu'ils aillent jusqu'à faire repentance de cet acte violent de Dieu. Quelle horreur, la violence ! Les évêques français vont encore plus loin : comme pour Auschwitz, il ne faut surtout pas mêler Dieu à cette affaire, il ne faut surtout pas y voir un avertissement ou une punition ! C'est une catastrophe naturelle, un point c'est tout.

Et il faut prier pour eux, et surtout envoyer beaucoup d'argent… - Seul un évêque catholique, à notre connaissance, a essayé de voir le Tsunami d'en haut, pour ainsi dire, et non pas d'en bas. Du niveau de Dieu, et non pas des 'droits de l'homme' malheureusement devenus l'arme suprême contre Dieu. Il s'agit de Mgr Alex Dias en Inde : "Je crois que le Tsunami est un avertissement de Dieu, afin que nous (!) réfléchissions profondément sur la manière comment nous (!) menons nos vies." On est loin de l'activisme 'humanitaire' qui remplit les sphères chrétiennes. Mgr Dias s'explique : "Nous sommes trop dans la hâte.

Nous fonçons ici, nous fonçons là. Tout est façade. Il y a plein de fissures et de déformations dans nos vies. Un désastre comme celui-ci est un Appel de Dieu pour nous faire réfléchir sur ces fissures et les réparer. Nous remplissons nos vies avec tant de choses qu'il n'y a plus guère de la place pour Dieu… Remettons Dieu à la première place dans nos vies !" - On est loin, très loin de la 'prière pour les victimes', dans le meilleur des cas. On change radicalement de point de vue. Le regard se dirige vers Dieu Lui-même, et de Lui vers l'humanité entière. Dans son Amour, Dieu a envoyé son Fils pour nous sauver. Mais les hommes, dans leur grande majorité, ne veulent pas l'accueillir. "Il venait entre les siens, mais les siens ne l'ont pas accueilli", dit Saint Jean. Pire, ils l'ont crucifié. Encore,

Amour qu'il est, Dieu essaye tout pour nous sauver, pour une dernière fois, par des avertissements toujours plus sévères, avant qu'il ne soit trop tard et que Justice se fera. Elle sévira sans faute pour faire justice pour 1,2 milliards de bébés massacrés dans le sein de leurs mères, et tant d'autres crimes dans lesquels nous sommes tous complices. Il ne s'agit donc pas de ces "pauvres victimes" à secourir et à commémorer pendant 3 minutes de silence, cette catastrophe vise surtout NOUS-MÊMES.

Il s'agit d'un dernier appel solennel à nous convertir, à mettre Dieu à la première place dans notre vie : "Dieu premier servi" (Ste Jeanne-d'Arc). "Omnia ad maiorem Dei Gloriam " (St Ignace de Loyola). "Vous seul" (Ste Thérèse d'Avila). En fin de compte il ne s'agit nullement d'une sourde 'tragédie', mais d'un drame passionnant entre deux 'personnages' : Dieu et l'humanité. -

Voici ce que dit Jésus à ses disciples qui l'interrogèrent au sujet d'une catastrophe survenue à Jérusalem, la tour de Siloë qui s'est écrasée sur la foule : "Ces dix-huit sur lesquels est tombée la tour de Siloë et qu'elle a tués, croyez-vous qu'ils aient été plus coupables que les autres hommes qui habitent Jérusalem ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne faites pas pénitence, VOUS PÉRIREZ TOUS DE LA MÊME MANIÈRE." (Lc 13, 4-5). Oui, il faut secourir les sinistrés, oui il faut prier pour eux, non pas parce que Dieu serait un Dieu féroce et qu'il faille réparer ses (mé) faits par nos misérables dons, mais parce que, en nous convertissant, nous devenons comme Lui : Amour. - (ru)

 

 

Quelle honte pour tous les commentateurs qui écartent le Seigneur de sa Création.. On peut tenter une explication naturelle de l'événement, en réfléchissant sur les ravages subis par les équipements touristiques des rives de l'Océan indien : en effet, l'intensité du trafic aérien est partout stupéfiante ; les Occidentaux notamment dansent frénétiquement la valse des déplacements, ce qui absorbe des quantités d'énergie fossile. Allez savoir si les plaques sous-marines restent insensibles à ces ponctions ! et si l'atmosphère terrestre peut digérer sans fin des débauches de déjections puantes.

Mais l'homme, capable de Dieu disent certains, se bouche les yeux et l'intelligence, pour cacher la Révélation par excellence : il est créé, non pas pour jouir, jouir, jouir, mais pour louer, honorer et servir Dieu, son Sauveur, sachant que la Création dans son état actuel, n'est que l'ébauche d'un Univers transcendant, en présence de la Sainte Trinité. Voir Dieu et la splendeur des plages éternelles, méritées au prix fort par la Rédemption (cf. La Passion, film de Mel Gibson).

 

 

Brèves considérations sur la dégénérescence des élites en Europe

 

"Les vrais déchus, écrivait René de La Tour du Pin, au XIXè me siècle, ce sont les rejetons qui n'ont conservé de l'héritage familial que le décor, mais pas les traditions; s é p u 1 c r e s b 1 a n c h i s que rien de ce qui fait la dignité morale ne distingue du déchet des autres classes, qu'un peu plus de frivolité et de besoin de paraître, sans être." (1). Aujourd'hui, la déchéance gouverne, parce qu'elle est générale, et touche toutes les classes sociales. On n'est pas seulement chevalier de Malte ou du Saint Sépulcre sans plus avoir la foi, ni se soucier de cette perte, on se cherche des diplômes universitaires en méprisant le savoir et la science ! Seul compte le papier. Situations et diplômes : voilà le décor, qui seul importe. Le magistrat ne protège plus l'honnête homme, il établit de manière discrétionnaire un équilibre faux entre celui qui viole la loi et celui qui s'adresse à lui pour lui en demander la protection... Et il appelle ce service frauduleux "justice" ou "objectivité" '

Sépulcres blanchis ! l'image a traversé les siècles, mais devient de plus en plus inusitée. Et pour cause ! Il y en a probablement beaucoup trop, et trop puissants !

Personne n'est en droit de demander à personne d'être sans dé fauts, d'avoir des limites même extrêmes. Là n'est d'ailleurs pas la morale, mais uniquement son point de départ. Où donc commence la morale ? Avec le bon sens, toujours voisin de la vérité. Nul n'est tenu d'être humilié pour ses défauts, qui ne refuse pas d'en être averti, ou pour ses limites, même extrêmes, qui est disposé à les reconnaître. Inversement, nul n'est en droit d'être honoré pour des qualités qu'il n'a pas, des services qu'il ne rend pas, de fausses compétences. Êtes-vous de bonne naissance ? Le décrier a priori est un indice certain de bassesse de caractère. Car la question n'est pas là, mais uniquement dans le fait que vous soyez à la hauteur qu'un préjugé justifié attache à cette qualité native, quels que soient vos talents ou votre absence de talent. Et si vous ne l'êtes pas, votre naissance elle-même tournera à votre confusion.

Dans aucune classe sociale, même les plus distinguées, la supériorité de l'esprit n'est exigible. Dans toutes, elle doit être associée à l'humilité, dont le défaut rend les grands tyranniques et odieux, les médiocres, ridicules et mesquins, méchants, et les petits, insolents et asociaux. Il y a des qualités morales propres aux différentes classes sociales, que l'on ne saurait rechercher et cultiver hors d'elles : la magnanimité n'est guère appropriée au pauvre, ni le goût du service méticuleux aux grands, qui n'a rien à voir avec la précision de l'attention à autrui. L'application régulière au travail coutumier est une qualité essentiellement bourgeoise; la propension à l'indépendance, à la création et même à une certaine désinvolture caractérise toutes les vraies élites. Un diplomate ne pratiquera pas la même forme d'ironie qu'un membre du clergé.

Il n'est pas interdit de juger, quoiqu'on dise souvent le contraire en se fondant, à tort, sur l'Évangile. Or celui-ci nous demande parfois de le faire, mais à bon escient., c'est-à-dire sans déroger à la charité et uniquement dans les affaires de notre compétence. il est bon de chercher à acquérir des vertus, non de montrer arbitrairement qu'on les a ! Il l'est aussi de rechercher l'excellence, mais certainement pas aux dépens des intérêts légitimes d'autrui ! Il est incontestablement juste de pratiquer le principe des préférences nationales ou religieuses, il l'est sans doute moins d'en faire une idéologie blessante pour l'étranger, ou les personnes d'une autre confession que la vraie. On doit favoriser les siens mais pas aux dépens de la justice, due à tous sans aucune distinction.

Toutes ces nuances de la morale "classique", l'homme moderne les rejette avec hauteur. Son esprit faux lui dicte une fausse morale qu'il fait passer pour vraie : il s'interdit de juger le mal, mais non le bien, qu'il rend suspect et auquel il trouve mille défauts et autant de dangers; il ironise sur l'acquisition des vertus mais ne manque jamais de flatter celle des vices !, il dénigre systématiquement l'excellence, "élitiste", mais impose à sa place la médiocrité, qui opprime et diminue les services. Il n'aime tant l'humanité en général que parce qu'il déteste ses compatriotes et ses proches ! Il exalte les fausses religions par haine de la vraie, qu'il combat avec acharnement. Il discrédite les préférences naturelles mais pratique avec passion la préférence clanique.

Cette fausse morale ramène l'Évangile à la superstition des sauvages, la pratique du culte à leur fétichisme, et les subtilités du langage et de la pensée à la brutalité des slogans adaptés aux sociétés de masse. Contre une telle poussée barbare, il n'y a d'issue que dans le martyre.

Michel de Preux

1) Vers un Ordre social chrétien, d. du Trident, Paris 1987, IVème Partie : La noblesse en France, p.. 294-

Le saviez-vous`?

1) Qu'en Suède, une agence gouvernementale parraine une "Conférence de solidarité palestinienne" dissimulant un groupe de pression cherchant à convaincre l'Union Européenne de retirer le Hamas de la liste des groupes terroristes ?

2) Qu'au Danemark, le Coran est désormais de lecture o b 1 i g a t o i r e pour tous les c o 1 1 é g i e n s.

3) Qu'en Norvège, le Pakistanais Qazi Hussain Ahmed fit l'éloge d'Oussama Ben Laden au centre islamique d'Oslo.

4) Qu'au Pays-Bas, la police a découvert 15 complots terroristes liés aux événements d'Irak.

5) Qu'en Espagne, les Marocains suspects d'avoir participé à l'attentat du 11 mars dernier à Madrid contrôlent leur propre prison; qu'ils y disposèrent des haut-parleurs diffusant continûment des prières musulmanes avec une intensité assourdissante sans que les gardiens de cette prison puissent s'y opposer, en raison du "respect" dû à toute religion.

6) Qu'en Grande-Bretagne, les organisations islamiques les plus fanatiques bénéficient de toute licence de propagande.

7) Qu'en Allemagne, la police a repéré des groupes terroristes t u r c s sans procéder à aucune arrestation.

8) Que l'Italie ne maîtrise absolument plus le débarquement sur ses côtes adriatiques d'Albanais expulsés de bateaux sciemment et délibérément coulés en mer par leurs propres équipages.

9) Que Jacques Chirac est favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.

10) Qu'en Algérie, par dizaines de milliers, des Kabyles passent au christianisme à la faveur de propagandistes évangélistes américains dans l'indifférence totale des prêtres et religieux catholiques autochtones.

11) Qu'une historienne juive de nationalité israélienne, Bat Yelor, dénonce la politique à courte vue de l'Europe face à l'Islam, observant que : "L'Europe a évolué d'une civilisation judéo-chrétienne, avec d'importants éléments liés aux Lumières et à la sécularisation, vers une société de dhmmitude (citoyens de second rang en terre d'islam), d'où les mœurs traditionnelles judéo-chrétiennes disparaissent", démission qu'elle qualifie de "d'abdication culturelle*.

12) Que la Russie et la Pologne font exception dans cette démission et cette capitulation ?

Michel de Preux Sierre, le 22 novembre 2004

 

La famille au XXIème siècle

Stratégie pour une renaissance

I La famille est voulue par Dieu et ses lois sont parties constitutives de la nature humaine :

« La communauté profonde de vie et d'amour que forme le couple a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur » (CS 48, § 1, CEC No 1603).

La vocation au mariage est inscrite dans la nature même de l'homme et de la femme. C'est une loi constitutive du rapport de l'homme et de la femme. Quand le rapport de l'homme et de la femme ne respecte pas cet ordre naturel, il y a péché " contre nature ". Le mariage n'est donc pas une institution purement humaine, quelles que soient les variations qu'il ait subies au cours des siècles dans les différentes cultures où il s'est manifesté. Il existe au-delà des manifestations sociales des fondements communs et permanents. Le Concile Vatican II, tout en reconnaissant que l'institution matrimoniale n'apparaît pas partout avec la même clarté, déclare justement qu'il existe cependant un sens commun de la grandeur de l'union matrimoniale :

« Car le bien-être de la personne et de la société est étroitement lié à la prospérité de la communauté conjugale et familiale. » (CS

Ainsi l'avenir d'une société est lié à l'avenir de la famille comme la prospérité d'une nation est liée à la prospérité de la communauté conjugale et familiale (CS NI 47).

On peut donc dire que la vocation au mariage est d'ordre naturel tandis que la vocation à la virginité consacrée ou au célibat sacerdotal est d'ordre surnaturel. Dans le premier cas la grâce du sacrement de mariage donne à la nature qui a été blessée par le péché originel la grâce nécessaire pour correspondre aux lois inscrites par Dieu avant la chute, et pour ce faire le sacrement élève le contrat naturel du mariage en sacrement surnaturel. Dans le second, les lois morales, bien qu'elles puissent être connues, sont difficiles à respecter, Dieu dans sa miséricorde et par le mystère de l'Incarnation de son Fils, a laissé aux hommes la grâce surnaturelle qui, soit à travers les sacrements, soit de toute autre manière, permet aux hommes de bonne volonté quel que soit leur "handicap naturel" de parvenir à leur fin dernière et d'entrer dans la Famille Divine comme fils de Dieu éternellement prédestiné.

Le CEC déclare : « Pour guérir les blessures du péché l'homme et la femme ont besoin de l'aide de la grâce que Dieu dans sa miséricorde infinie ne leur a jamais refusée (Gen. 3, 21). Sans cette aide l'homme et la femme ne peuvent parvenir à réaliser l'union de leur vie en vue de laquelle Dieu les a créés "" au commencement "" (N"1608).

Une première conclusion s'impose : la famille est construite sur le mariage de l'homme et de la femme. Le mariage est un contrat naturel entre un homme et une femme qui a besoin de la grâce sacramentelle pour permettre à chacun de correspondre à la vocation matrimoniale qui est de s'aimer l'un l'autre fidèlement pour accueillir les enfants que Dieu veut faire naître dans cette union. Il n'y a donc pas de famille authentique en dehors du mariage d'un homme et d'une femme comme il n'y a pas de mariage qui puisse réussir à correspondre pleinement au dessein de Dieu en dehors de la grâce sacramentelle.

 

II. La famille et la société.

L'idéologie progressiste a renversé l'ordre moral, elle est donc hostile au mariage et à la famille, pas seulement à la dimension religieuse du mariage mais également à l'institution naturelle (Karl Marx : « Familles, je vous hais »).

La prospérité des nations, le bien-être de nos sociétés comme le progrès de la culture dépendent fondamentalement d'une politique qui protège, valorise et promeut la famille. Le progressisme s'écroule à la mesure de l'épanouissement des familles qui composent la société. Le mur de Berlin s'est écroulé, non pas hélas à cause des efforts de l'Occident non communiste endormi dans sa torpeur hédoniste et de consommation, mais à cause de la contradiction fondamentale des lois naturelles qu'imposait la vision marxiste pour le développement de l'économie et de la société. Ainsi le progressisme dans notre civilisation occidentale fait s'écrouler les liens naturels de toute la société car on refuse de suivre l'ordre inscrit par Dieu dans la nature de l'homme et de recourir au surnaturel pour guérir la nature blessée.

Il ne s'agit pas d'ignorer les énormes difficultés que de nombreuses familles rencontrent aujourd'hui pour tout simplement essayer de survivre comme famille dans la tourmente contemporaine. Il serait faux de vouloir faire un discours idéaliste comme si la bénédiction matrimoniale permettait ensuite aux époux de ne rencontrer aucune difficulté soit dans leurs rapports personnels, soit dans leurs rapports avec leurs enfants ou avec la société. Une vision généralement trop utopique aurait pour résultat de faire rejeter une réflexion positive pour retourner à de sains principes et rendre possible une politique familiale contemporaine. Car si le modèle idéal de la famille est clair pour un chrétien il n'en est pas moins clair que la société tout entière est davantage sous l'influence de l'absence de Dieu voire de la haine de Celui-ci, que du désir de vivre en harmonie avec ses lois.

Ce qu'il faut retrouver aujourd'hui et c'est ce que demandent les jeunes générations, ce n'est pas d'éliminer les difficultés connues, c'est de donner un sens à un choix précis qui fait qu'à cause de lui on puisse accepter les difficultés qui ne manqueront pas de se présenter. L'erreur politique contemporaine est de vouloir donner des solutions de facilité aux difficultés présentes de la société sans d'abord chercher le sens profond de chaque situation afin de donner des solutions qui seront authentiques parce quelles correspondront à la nature des choses. La solution politique des problèmes de la famille contemporaine n'est pas dans l'anesthésie et encore moins dans la drogue des membres de ces familles en leur proposant des solutions qui immédiatement peuvent « faire plaisir », mais en cherchant la cause du mal et en proposant des thérapies dont on acceptera même la douleur car l'on saura qu'elles conduisent à la guérison.

 

III. La famille et l'Église.

Le Pape Jean-Paul II, dans son exhortation apostolique Familiaris Consortio déclare au N' 21 :

« Tous les membres de la famille, chacun selon son propre don, ont la grâce et la responsabilité pour construire jour après jour la communion des personnes, en faisant de la famille une « école d'humanité plus complète et plus riche » (GS n' 52), c'est ce qui se passe quand on s'occupe avec soin et amour des plus petits, des malades et des personnes âgées ; c'est le service réciproque de tous les jours dans le partage des biens, des joies et des souffrances communes.

Et le Pape poursuit :

« La communion familiale ne peut être conservée et perfectionnée qu'avec un grand effort de sacrifice… Aucune famille n'ignore combien l'égoïsme, le désaccord, les tensions et les conflits attaquent violemment et quelquefois mortellement la vie commune : de là naissent les formes variées et multiples de division dans la vie de famille ».

De là la nécessité de la vie sacramentelle pour tous les membres de la famille. Seulement la grâce surnaturelle permet de calmer les difficultés de caractère, les blessures psychologiques et de donner la force malgré les différences « 'naturelles » de chaque personnalité, de continuer à marcher vers la Famille Divine.

L' Église a besoin des familles :

Ce sont les familles qui offrent les nouveaux chrétiens.

Ce sont les familles qui donnent les saints et les martyrs.

Ce sont les familles qui préparent de saints mariages.

Ce sont les familles qui préparent de saintes vocations religieuses et sacerdotales.

La famille a besoin de l'Église

C'est le sacrement qui donne au mariage sa dignité surnaturelle.

C'est le sacrement de la pénitence qui donne la grâce de la réconciliation en famille.

C'est le sacrement de l'Eucharistie qui donne à la famille le Pain de la vie éternelle.

C'est le Sacrement du baptême qui fait de l'enfant un fils de Dieu.

C'est l'Église tout entière qui donne le trésor de sa grâce pour que les familles entre elles puissent vivre dans une famille plus grande comme celle de la nation à côté d'autres familles plus grandes, celles de la communauté des nations, non seulement sans se haïr mais comme l'instrument qui donne la note juste à tous les autres instruments afin que l'orchestre sans confusion ni rivalité puisse jouer la « symphonie des nations, » dans l'attente de la Jérusalem céleste.

Père Charlot Lausanne 11-12 Décembre 1999

 

Sur le spiritisme

"Esprit es-tu là ?".

Cette phrase a été et est encore prononcée des millions de fois par des millions d'individus en quête de sensations fortes. Des tables se sont alors mises à tourner, des ectoplasmes sont apparus, les verres ont bougé et les médiums ont fait "parler les morts". Car le spiritisme n'est rien d'autre que le fait de faire "parler les morts".

Naissance

De tout temps et dans toutes les civilisations, les hommes ont voué un culte très particulier aux morts. Le grand passage, ce voyage au long cours d'où dit-on l'on ne revient jamais, engendrait la crainte et le respect. Dans l'Histoire, on retrouve parfois des descriptions d'individus qui prétendaient communiquer avec les défunts. Mais ces pratiques n'avaient rien en commun avec le spiritisme tel que nous le connaissons encore actuellement. Il fallait plutôt parler de nécromancie.

Le spiritisme a vu le jour au XIXième siècle aux Etats-Unis. En 1847, à Hydesville (région de New-York), deux jeunes filles, les sœurs Fox, prétendaient rentrer en contact avec l'esprit d'une personne qui fut assassinée dans la maison familiale.

Les deux jeunes filles, âgées respectivement de quatorze et onze ans, lui posaient des questions et l'esprit dont il est question leur répondait par des coups sourds dans les murs. Elles mettront même au point un alphabet spirite (un coup pour la lettre A, deux coups pour la lettre B, etc.). La nouvelle va se répandre comme une traînée de poudre dans le voisinage d'abord puis dans tout le pays. On viendra de partout assister aux démonstrations des Fox. Elles deviendront rapidement très célèbres et seront invitées à faire des démonstrations dans tout le pays. Le spiritisme va rapidement trouver un nouveau canevas de fonctionnement. Les participants devaient se réunir autour d'un guéridon à trois pieds en alternant hommes et femmes. Ils devaient poser leurs mains sur la table petits doigts contre petits doigts. Les "esprits" se manifestaient alors en faisant bouge la table toujours selon le principe de l'alphabet spirite. Ce système fut connu sous le nom de tables tournantes. Le succès fut fulgurant et le phénomène s'exportera de l'autre côté de l'Atlantique. À la fin de leur vie, les sœurs Fox avoueront que cette affaire de communication avec les morts n'était qu'une vaste supercherie qu'elles avaient inventée par jeu. Mais le spiritisme était né et plus rien, jamais, ne devait l'arrêter…

En Europe, le succès du spiritisme fut foudroyant. Tout le monde, bourgeois ou simples citoyens, voulaient entrer en contact avec l'un de leur cher disparu et cela malgré les sévères mises en garde de l'Église et de la communauté scientifique. Des personnalités comme Théophile Gauthier, Guy de Maupassant et surtout Victor Hugo furent des adeptes acharnés du spiritisme qu'ils pratiquaient régulièrement. En Angleterre, le principal zélateur de la doctrine spirite fut l'écrivain Conan Doyle qui inventa le personnage de Sherlock Holmes. En France, ce fut Allan Kardec (de son vrai nom Hippolyte Rivail), qui propagea le spiritisme. Il se disait même capable d'écrire des livres entiers sous la dictée de ses amis les "esprits". Son Livre des Esprits est même devenu l'un des grands classiques de la littérature ésotérique. Au cimetière du Père Lachaise à Paris, la tombe d'Allan Kardec reste l'une des plus fleuries et des plus visitées avec celles de la chanteuse mélancolique Edith Piaf et du poète maudit du rock américain Jim Morrison.

 

Sur le spiritisme

"Esprit es-tu là ?".

Cette phrase a été et est encore prononcée des millions de fois par des millions d'individus en quête de sensations fortes. Des tables se sont alors mises à tourner, des ectoplasmes sont apparus, les verres ont bougé et les médiums ont fait "parler les morts". Car le spiritisme n'est rien d'autre que le fait de faire "parler les morts".

Naissance

De tout temps et dans toutes les civilisations, les hommes ont voué un culte très particulier aux morts. Le grand passage, ce voyage au long cours d'où dit-on l'on ne revient jamais, engendrait la crainte et le respect. Dans l'Histoire, on retrouve parfois des descriptions d'individus qui prétendaient communiquer avec les défunts. Mais ces pratiques n'avaient rien en commun avec le spiritisme tel que nous le connaissons encore actuellement. Il fallait plutôt parler de nécromancie.

Le spiritisme a vu le jour au XIXième siècle aux Etats-Unis. En 1847, à Hydesville (région de New-York), deux jeunes filles, les sœurs Fox, prétendaient rentrer en contact avec l'esprit d'une personne qui fut assassinée dans la maison familiale.

Les deux jeunes filles, âgées respectivement de quatorze et onze ans, lui posaient des questions et l'esprit dont il est question leur répondait par des coups sourds dans les murs. Elles mettront même au point un alphabet spirite (un coup pour la lettre A, deux coups pour la lettre B, etc.). La nouvelle va se répandre comme une traînée de poudre dans le voisinage d'abord puis dans tout le pays. On viendra de partout assister aux démonstrations des Fox. Elles deviendront rapidement très célèbres et seront invitées à faire des démonstrations dans tout le pays. Le spiritisme va rapidement trouver un nouveau canevas de fonctionnement. Les participants devaient se réunir autour d'un guéridon à trois pieds en alternant hommes et femmes. Ils devaient poser leurs mains sur la table petits doigts contre petits doigts. Les "esprits" se manifestaient alors en faisant bouge la table toujours selon le principe de l'alphabet spirite. Ce système fut connu sous le nom de tables tournantes. Le succès fut fulgurant et le phénomène s'exportera de l'autre côté de l'Atlantique. À la fin de leur vie, les sœurs Fox avoueront que cette affaire de communication avec les morts n'était qu'une vaste supercherie qu'elles avaient inventée par jeu. Mais le spiritisme était né et plus rien, jamais, ne devait l'arrêter…

En Europe, le succès du spiritisme fut foudroyant. Tout le monde, bourgeois ou simples citoyens, voulaient entrer en contact avec l'un de leur cher disparu et cela malgré les sévères mises en garde de l'Église et de la communauté scientifique. Des personnalités comme Théophile Gauthier, Guy de Maupassant et surtout Victor Hugo furent des adeptes acharnés du spiritisme qu'ils pratiquaient régulièrement. En Angleterre, le principal zélateur de la doctrine spirite fut l'écrivain Conan Doyle qui inventa le personnage de Sherlock Holmes. En France, ce fut Allan Kardec (de son vrai nom Hippolyte Rivail), qui propagea le spiritisme. Il se disait même capable d'écrire des livres entiers sous la dictée de ses amis les "esprits". Son Livre des Esprits est même devenu l'un des grands classiques de la littérature ésotérique. Au cimetière du Père Lachaise à Paris, la tombe d'Allan Kardec reste l'une des plus fleuries et des plus visitées avec celles de la chanteuse mélancolique Edith Piaf et du poète maudit du rock américain Jim Morrison.

 

Science et spiritisme

Lorsque le spiritisme fit son apparition, beaucoup de scientifiques s'étonnèrent qu'une telle chose puisse exister. Tout cela sortait du cadre de la pure raison et de la plus élémentaire logique. Les médiums et les adeptes du spiritisme croyaient eux dur comme fer qu'ils parvenaient réellement à communiquer avec les morts. Les scientifiques, eux, n'ont guère besoin de croyance. Ce qu'il leur faut, ce sont des preuves. Certains scientifiques assistèrent donc à des séances de spiritisme organisées par les plus grands médiums. Les noms de savants qui crurent vite à la réalité de ces phénomènes donnent même le tournis : Oliver Lodge, Camille Flammarion, Charles Richet, William Crooks, Ils assistèrent à des phénomènes bien étranges et a priori inexplicables : apparitions de fantômes, lévitation, bruits inexpliqués, messages de l'au-delà… D'autres scientifiques et non des moindres (Chevreul, Faraday) conclurent par contre à l'absence d'étrangeté et tirèrent des conclusions négatives. La communauté scientifique était donc partagée mais en général peu de scientifiques ont cru au spiritisme. On peut même dire que les scientifiques n'ont jamais pu démontrer de manière expérimentale la réalité de la communication avec les morts. Ils conclurent avec beaucoup de bons sens que toutes les expérimentations spirites semblaient se baser sur des trucages ou des illusions. En effet, à chaque fois que les méthodes de contrôle destinées à éliminer toutes fraudes étaient sérieuses, les phénomènes spirites disparaissaient. Pourtant, et cela va sembler curieux à beaucoup, le spiritisme a fait avancer la recherche scientifique. Il faut ici donc analyser ce phénomène extrêmement bizarre que les initiés appellent l'écriture automatique. Pour rester simple, certains médiums ou prétendus tels, affirment que les esprits sont capables de communiquer à travers leur personne. Il suffirait que le médium en transe se saisisse d'un crayon et les esprits prendraient le contrôle du corps du médium et écriraient des messages par son intermédiaire. Ce système rudimentaire fut ensuite remplacé par une planchette en bois (dite planchette oui-ja) à trois roulettes et sur laquelle est fixé un crayon. Les participants devaient poser leur main sur la planchette qui se mettait en mouvement sous l'influence des "esprits". Les esprits parvenaient ainsi à écrire des messages de l'au-delà. Beaucoup de ces séances de oui-ja étaient évidemment truquées. Mais pas toutes. Et c'est ici que la science entre en jeu. Plusieurs chercheurs dans les années 1850 comme le comte de Gasparin ou le célèbre Chevreul pensaient que ces phénomènes étaient dus à l'inconscient. Les psychiatres étudièrent cela avec beaucoup d'attention et les travaux se multiplièrent. L'ouvrage qui fit le mieux le point sur la question fut celui du Français Pierre Janet en 1889 (L'automatisme psychologique). Une partie importante de ce livre était consacrée au spiritisme. Selon Janet, les analyses des expériences d'écriture automatique étaient primordiales pour mieux connaître le psychisme humain. Il affina alors la notion de subconscient. L'écriture automatique et le oui-ja s'expliquerait uniquement par des actes inconscients. Les médiums souffriraient aussi du symptôme de dédoublement de personnalité les poussant à entrer dans la peau d'une personne décédée. Les autres participants aux séances de spiritisme, entraînés par le médium, ne faisaient que pousser inconsciemment sur le guéridon spirite ou la planchette.

 

Trucs et astuces du spiritisme

Il est très curieux de constater qu'au 19ième siècle, la plupart des médiums provenaient du music-hall où ils avaient tenté, en vain, de faire une carrière d'illusionniste où les rares places étaient chères. Houdini, le célèbre magicien, fut toute sa vie un adversaire coriace du spiritisme. Souvent, il dénonça les supercheries spirites en faisant par-là œuvre de salubrité publique. Car, inévitablement, on ne peut aborder le spiritisme sans parler d'illusionnisme (comme avec la parapsychologie d'ailleurs).

Trop de trucages en spiritisme ont en effet été réalisés avec l'aide de tours de magie souvent très simples. L'imagination des médiums n'avait aucune limite quand il s'agissait de berner les participants. Ceci explique pourquoi tant de brillants intellectuels et de vénérables scientifiques se soient laissés convaincre de la réalité des faits spirites. L'exemple le plus frappant de telles manipulations se déroula dans les années 1860. Les frères Davenport avaient mis au point une armoire spirite. Ils se faisaient attacher à l'intérieur de cette armoire et faisaient appel aux esprits. Le public, qui avait payé le prix fort pour assister à ces phénomènes, pouvait alors entendre le son d'instruments de musique sortant de l'armoire spirite. Ils furent cependant démasqués. Quelques années plus tard, le grand astrophysicien Zollner écrivit un ouvrage où il expliquait les phénomènes spirites par la quatrième dimension. Il avait été très impressionné par les capacités du médium américain Slade qui était capable de capter des messages spirites sur des ardoises. Slade fut finalement traîné devant un tribunal où il fut démasqué par un illusionniste connu : John Nevil Maskelyne.

Nous ne dévoilerons pas ici les grandes astuces des spirites pour ne pas malmener nos amis illusionnistes. Il faut cependant savoir que les fabricants d'accessoires de magie proposent tout ce qu'il faut pour organiser de diaboliques séances de spiritisme. Citons par exemple de minuscules projecteurs capables de projeter de menaçants fantômes, des accessoires capables de faire léviter une personne sur une chaise ou encore des guéridons télécommandés. Mais même sans ces trucs fort coûteux (qui ne devraient être employés que par des professionnels de la magie dans l'exercice de leur noble art), il était facile d'organiser une séance de spiritisme truquée. Une simple tige de métal (ou de bois) cachée dans la manche du médium et ensuite placée astucieusement sous une table permettait de faire la faire bouger d'un simple coup de poignet. Les séances de spiritisme devant se faire dans la plus grande obscurité, la présence d'un complice entièrement habillé en noir est bien utile pour provoquer divers phénomènes. Les vêtements des médiums recèlent souvent divers objets qu'ils peuvent saisir à n'importe quel moment (clochette). La liste des trucs qui peuvent être utilisés est longue.

Aujourd'hui, les séances de tables tournantes avec appritions d'ectoplasmes sont en voie de disparition. Il est cependant facile de démontrer que les esprits ne sont pour rien dans le mouvement de la table. Il suffit de placer sous les doigts des participants une feuille de papier très fine. Si les médiums appuient, consciemment ou inconsciemment, sur la table la feuille se déformera. C'est un test très simple à réaliser. Beaucoup de jeunes gens se livrent à la version moderne du "oui-ja". La planchette est remplacée par un verre retourné sur lequel les participants posent un doigt. Sur la table se trouvent les lettres de l'alphabet. À une question posée, le verre se dirige vers les lettres en formant des messages d'outre-tombe. Il n'est pas rare que Satan lui-même daigne se manifester. Pas de mystère dans cette pratique cependant. Beaucoup de participants s'illusionnent eux-mêmes en poussant inconsciemment sur le verre. D'autres utilisent cette méthode pour épater les copains et les filles en poussant volontairement sur le verre. Il existe ici également un moyen de contrôle fort simple. Il suffit de bander les yeux de participants. Le message des "esprits" devient alors incompréhensible… La pratique du "oui-ja" chez les jeunes est très dangereuse pour leur santé mentale. Des adolescents terrorisés par ces séances ont déjà dû subir une hospitalisation psychiatrique. Plus grave encore. En novembre 1990, en Suisse, deux jeunes adolescentes se sont suicidées après avoir pris l'habitude de "jouer" au "verre parlant". Les affirmations des esprits étaient en effet terribles : ils prétendaient qu'elles n'atteindraient jamais l'âge de 18 ans…

 

La transcommunication

Le spiritisme avait un grand besoin de se moderniser. Les tables tournantes étant passées de mode. Il fallait donc trouver autre chose. Aujourd'hui, les "esprits" parviennent, paraît-il, à communiquer avec les vivants par l'intermédiaire du téléphone, d'enregistreurs et même via… la télévision ! Ces différents procédés sont connus sous le vocable de transcommunication instrumentale (TCI) ou tout simplement transcommunication. C'est en 1959 que les premiers enregistrements de voix d'outre-tombe furent captés par un Suédois qui tentaient d'enregistrer des chants d'oiseaux. Les images obtenues sur téléviseur datent de bien après.

Comment expliquer de tels phénomènes ? A l'origine, il existe certainement une fraude menée par des individus qui n'avaient sans doute pas au départ de mauvaises intentions. Maintenant encore, on s'accuse mutuellement de tricherie dans les milieux très fermés de la TCI. Mais la fraude n'explique pas tout. Il faut savoir que les enregistreurs se compose de circuits électriques réagissant lorsqu'ils sont soumis à un champ électromagnétique. Il suffit simplement qu'un des composants du magnétophone joue un rôle de démodulation pour que cet appareil devienne un récepteur radio. C'est le principe du poste à galène. Il est donc possible d'enregistrer des bruits parasites ou des ondes radios parfois déformées. Dès ce moment, tout ce qui apparaît sur la bande peut être interprété par des personnes se livrant à de telles pratiques. On n'entend que ce l'on a envie d'entendre… Quant aux images obtenues via un poste de télévision (et qui circulent sur Internet), elles ne sont pas du tout convaincantes. Toujours l'interprétation…

Porte-parole de ce courant néo-spirite, le père François Brune, auteur de plusieurs livres sur le sujet. Cet ecclésiastique ne se prive jamais de répondre aux invitations des médias pour parler de sa passion pour le spiritisme. Il est même devenu l'invité obligatoire des émissions consacrées à la vie après la mort. Ce genre de croyance venant d'un prêtre a de quoi étonner.

Depuis l'apparition du phénomène spirite, l'Église, inquiète de l'amplitude du phénomène, a fermement condamné le spiritisme qu'elle tenait comme l'œuvre de Satan. Cette position n'a pas changé depuis le XIXième siècle. En outre, la Bible est particulièrement explicite par rapport aux phénomènes occultes. Par exemple dans le Deutéronome (18 : 10-13), il est écrit que : "Qu'on ne trouve parmi vous personne qui s'adonne à la magie ou à la divination, qui observe les présages et se livre à la sorcellerie, qui jette des sorts ou interroge les esprits des morts. Le seigneur votre Dieu a en horreur ceux qui agissent ainsi". Que penser de cet homme d'Église à ce point ignorant des écritures saintes ?

 

Que conclure ?

Après un examen attentif du dossier, il est raisonnable de classer les phénomènes spirites en deux catégories : trucages purs et simples ou (auto-) suggestion. Dans tous les cas, il semble difficile de croire que les phénomènes spirites soient provoqués par l'action d'esprits désincarnés ou par les pouvoirs parapsychologiques de "médiums". Il est triste de constater qu'encore de nos jours des charlatans sans scrupules puissent utiliser le désarroi de personnes touchées par un deuil dans un but strictement mercantiliste. La perte d'un être cher est une épreuve suffisamment dure. Elle devient cruelle lorsque des médiums se donnent le droit de propager une illusion qui n'apportent qu'un soulagement illusoire à ceux qui ont besoin d'un véritable réconfort.

XXX (Encyclopedia Universalis)