Mémoire et éternité

La fécondation humaine engendre une vie, d'abord cellule, puis organisme progressivement complété jusqu'à la stature d'enfant, d'adulte. Il y a dès le départ un corps doté d'une âme, c'est-à-dire d'un principe animateur immortel. Certains savants prétendent que lorsque les fonctions vitales apparentes , coeur, respiration, etc., cessent, il n'y a plus rien qu'un corps, qui se décompose, que rien ne subsiste.

En somme, il y a négation de l'invisible : ce qui échappe aux appareils n'existe pas. La science au sens devenu courant ne traite que du visible. Evidemment, les très nombreux vieillards qui se traînent dans les asiles ne sont là croit-on que pour attendre la mort: comme le disait ce vieil homme dans un home, je l'ai entendu de mes propres oreilles : il n'y a plus qu'à attendre de crever. Lors de l'exposition nationale en 1964, on nous montrait à Lausanne un film où une foule de décharnés gémissaient dans cet esprit. Rendons hommage à tout le personnel soignant, prêt à adoucir les derniers instants, à aider le dernier souffle de vie, sans l'arrière-pensée d'une mort nécessaire.

Aux congélateurs où s'entassent des embryons inconscients répondent les homes où soupirent de pauvres personnes, attendant la mort. Terrible, cette maladie d'Alzheimer, lorsque les pétales de la vie s'en vont un à un, que les souvenirs s'estompent, se voilent, lorsque les facultés les plus remarquables deviennent impuissantes, que le sens de l'environnement disparaît. Que seules les fonctions élémentaires : la ciculation, la respiration subsistent, végétativement, des années durant, peut-être.

Honneur à tous ceux qui s'efforcent de faire revivre de pauvres activités, d'entretenir une animation, faisant s'agencer des formes et des couleurs, vibrer des sons agréables. Ils réalisent une vraie pratique de la charité.

Est-ce là la seule attitude ? Nous savons que non. Le poète voit les yeux qui scrutent les horizons :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;

Ils dorment au fond des tombeaux,

Et le soleil se lève encore.

Les nuits, plus douces que les jours,

Ont enchanté des yeux sans nombre ;

Les étoiles brillent toujours,

Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard,

Non, non cela n'est pas possible !

Ils se sont tournés quelque part

Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants

Nous quittent, mais au ciel demeurent,

Les prunelles ont leurs couchants,

Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent.

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

Ouverts à quelque immense aurore,

De l'autre côté des tombeaux,

Les yeux qu'on ferme voient encore.

Sully Prudhomme (1839-1907)

 

LE LONG DU QUAI

Le long des quais les grands vaisseaux,

Que la houle incline en silence,

Ne prennent pas garde aux berceaux

Que la main des femmes balance.

Mais viendra le jour des adieux ;

Car il faut que les femmes pleurent

Et que les hommes curieux

Tentent les horizons qui leurrent.

Et ce jour-là les grands vaisseaux,

Fuyant le port qui diminue,

sentent leur masse retenue

Par l'âme des lointains berceaux.

(Stances et Poemes)

Sully Prudhomme (1839-1907)

 

Rien n'empêche de charger ces poèmes de significations en rapport avec le problème des cellules-souches. Ces grands vaisseaux font penser aux laboratoires gigantesques, pendant que de pauvres femmes s'accrochent au bébé qui ne vient pas.

Chaque enfant qui surgit est comme un commencement extraordinaire auquel on peut appliquer la vision d'un Charles Péguy dans son poème Eve , cette sorte de cathédrale aux mille-neuf cent onze quatrains ...

Ainsi l'enfant dormait dans son premier repos. Il allait commencer quel immense travail. Ainsi l'enfant dormait dans son premier bercail. Il allait commencer quel immense propos.

Ainsi l'enfant dormait au fond du premier somme. Il allait commencer l'immense événement. Il allait commencer l'immense avènement. L'avènement de l'ordre et du salut dans l'homme.

Perdu, l'enfant dormait dans ce frêle vaisseau. il allait commencer le grand embarquement. Car il allait lancer sur l'énorme Océan L'impérissable nef, ce fragile berceau.

Ainsi l'enfant dormait dans son premier oubli. Il allait commencer quelle immense mémoire. Il allait commencer quelle éternelle histoire, L'histoire de tout homme en terre enseveli.

Oui, toute cellule souche peut marquer le commencement d'une trajectoire humaine incroyable, et vous, monsieur, allez la torturer, en vue d'un progrès aléatoire.

C'est le moment d'évoquer le film de Mel Gibson, où l'agonie du Christ s'impose aux regards les plus sceptiques, suggérant celle de cet homme-souche sous le scalpel impitoyable. Oui, le portement de croix, aux plusieurs stations, avec ses chutes, les aides d'une Véronique, d'un Simon de Cyrène, nous sont rendues présentes, lorsqu'un proche agonise devant nous.

C'est le moment de rappeler que l'histoire a une fin inéluctable, décrite avec force dans le prodigieux poème du Dies Irae, si malencontreusement supprimé aujourd'hui dans la cérémonie des funérailles chrétiennes, et qui n'est qu'un commentaire du Jugement dernier rapporté par Saint Mathieu.

...Quelle frayeur pour le pécheur Quand surviendra notre Seigneur Pour tout scruter avec rigueur!

Du cor dernier l'étrange voix Par les grands champs plantés de croix Nous poussera devant le Roi.

La Mort surprise, et la Nature Verront s'ouvrir les sépultures Pour la suprême procédure.

Le Livre alors sera cité, Où faits et gestes sont notés Dont répondra l'humanité.

Le juge assis pour l'audience Explorera les consciences; Et rien n'échappe à sa sentence.

Hélas! Quelle misère alléguer? Pour moi, quel patron invoquer Quand les plus saints devront trembler?

Juge effrayant, Maître absolu, Salut gratuit de tes élus, Source d'amour, sois mon salut!

0 bon Jésus, tu t'en souviens, Pour moi, tu t'es mis en chemin: En ce jour là, garde-moi bien!

Me poursuivant à perdre haleine, Tu dus t'asseoir. Que tant de peines, Que Ta Passion ne soient pas vaines!

juste Seigneur de la vengeance, Témoigne-moi ton indulgence Avant le jour de l'audience!

je suis coupable, et je gémis; De mes péchés mon front rougit: 0 Dieu, pardonne, entends mon cri!

La Madeleine et le Larron Ont obtenu ton saint pardon: J'espère aussi l'absolution.

Si ma prière est bien mauvaise, Pourtant, Jésus, à toi ne plaise Que me consume la fournaise!

Mets-moi au nombre des brebis, Sépare-moi des boucs maudits, Qu'à ta main droite je sois mis!

... Jour formidable où l'homme, en deuil, Se lèvera de son cercueil Pour le procès de son orgueil.

Mon Dieu, pardon pour les pécheurs, 0 bon Jésus, notre Seigneur, Ton grand repos accorde-leur! Amen.

Ce n'est pas la vision ordinaire des cérémonies actuelles, ou d'office tout le monde est béatifié, avec chant des Béatitudes. N'y a-t-il vraiment aucun risque ? Vous monsieur l'avorteur ?

Revenons à la maladie d'Alzheimer, marquée par une agonie progressive, et essayons d'y apporter quelques réflexions. En face d'un tel malade, on dit : Il a des pertes de mémoire. C'est bien la mémoire qui est atteinte, cette faculté fondamentale de l'homme, avec l'intelligence et la volonté. La mémoire étant déficiente, c'est tout l'édifice de la personnalité qui s'écroule. Seule la physiologie subsiste.

Les hommes de science vont se mettre à étudier les altérations subséquentes du cerveau, avec des atrophies étranges, aujourd'hui inexplicables, atteignant toute espèce de personne, si douée soit-ell e. Un Président Reagan, ou tel Conseiller fédéral romand. Or il est connu que tel muscle, privé d'exercice, s'atrophie. Est-on sûr qu'un exercice soutenu de la mémoire, cultivé dès la jeunesse, ne conférerait pas au cerveau une vitalité durable ? Gustave Thibon, mort à 97 ans savait par coeur dit-on tous les poèmes de Victor Hugo ! Et les musiciens qui ont, non pas la tête dans la partition, mais la partition dans la tête ? Madame, Monsieur, peut-être allez-vous vous mettre à apprendre par coeur des passages de la Bible, de votre Missel, ou du livre à votre disposition sur l'une de nos tables.

Et ces moines dont parle Daniel Rops, rendant visite à des collègues, se mettant à réciter de joie par coeur les cent cinquante psaumes? Meubler la mémoire de façon continue empêche peut-être la dégénérescence de la fonction mémoire. Heureux l'homme dont toute la vie a pu investir la mémoire d'un flot de souvenirs impérissables, transfigurant même les pauvres restes d'un cerveau débilité.

Le trépas des malheureux devrait les plonger dans la splendeur de l'au-delà, avec une musique frémissante de beauté : chant grégorien, oratorios de Bach, Händel, Vivaldi ... en toute discrétion. En visitant certaines églises romanes en France par exemple, l'environnement grégorien vous saisit. Rien ne rend l'éternité palpable comme le Requiem de Fauré. Et si la Présence réelle est là, le Seigneur en personne vous assiste, avec la Mère des Miséricordes.

Bien entendu, les soins paillatifs médicaux restent indispensables, mais pourquoi ne pas les enrichir, leur donner une portée transcendante ? Nier l'au-delà au seuil de la mort, quelle cruauté ! Allons, M. le Docteur, une larme...(morale au moins).

Mais dira-t-on, et la Résurrection ? Historiquement, il est parfaitement vain de la nier, attendu que le Christ est un témoin particulièrement irrécusable. L'apôtre Jean a vu que le Corps avait traversé le linceul dans le tombeau, et plus tard qu'il traversait les murs, par une quatrième dimension transcendante

Oui, la résurrection fait partie de toute trajectoire humaine, de la nôtre comme de celle de n'importe quelle cellule souche embryonnaire. J'emprunte ici un passage de Romano Guardini : (Les fins dernières)

En christianisme, il ne s'agit ni de l'idée ni de l'essence seules, mais de la réalité de l'homme, de sa responsabilité et de sa dignité, de ses œuvres et de ses destinées, en un mot, de son histoire. Tout cela est indissolublement lié au corps. La résurrection du corps préserve le caractère personnel et historique de l'homme, et délimite l'existence chrétienne, aussi bien du côté de la nature que du côté de la métaphysique et du mythe.

Allons plus loin et posons immédiatement ceci : le principe de l'existence corporelle de l'homme, c'est le Christ. La résurrection n'est pas une phase ultérieure du déroulement de la vie comme si, après la mort, l'une des possibilités internes de cette vie allait prendre consistance, mais elle est la réponse à un appel qui vient de la Souveraineté de Dieu. Il a voulu l'homme en qualité d'homme. Or l'esprit est homme pour autant qu'il s'exprime et opère en un corps de chair. L'organisme corporel est homme en tant qu'il se tient dans la sphère d'opération de l'esprit personnel et reçoit de lui une structure et une efficacité qu'il n'eût jamais pu conquérir de lui-même; en tant qu'il est le lieu même où l'esprit, en sa dignité et en sa responsabilité, est posé dans l'histoire. Ressusciter signifie donc que l'âme spirituelle redevient ce que son essence veut qu'elle soit, c'est-à-dire l'âme d'un corps. Oui, c'est alors seulement qu'elle est pleinement libre et capable de vivifier ce corps. Ressusciter signifie, en outre, que cette matière privée d'âme redevient le corps d'une personne vivante et pétrie par l'esprit; bref, un corps humain - corps de chair qui n'est plus soumis, il est vrai, aux conditions de l'espace et du temps...

...

Il n'y a plus aucune possibilité de vouloir le mal. Dieu rendra le bien si évident que l'homme ne pourra plus se fermer vis-à-vis de lui. Le bien remplira son regard et le transpercera jusqu'au fond de son être; l'homme ne pourra faire autrement que reconnaître que seul le bien a droit d'exister. Du mal, au contraire, il apparaîtra qu'il n'est ni nécessaire ni riche en expérience ou en vitalité, ni héroïque ou quoi que ce soit d'autre, tout simplement vain et superflu.

Exactement dans la mesure où une chose est vraie et bonne, elle sera réelle, vivante, belle et bienheureuse. La vérité et le bien feront irruption, se confondront avec la puissance pour prendre le pouvoir et étendre leur domaine sur toutes choses. Le faux et le mal ne seront pas seulement punis, mais, par la toute-puissance de la sainteté, refoulés hors de l'être, sans pouvoir toutefois s'évanouir dans le néant; et ce sera la damnation.

A-t-on réfléchi une seconde à l'impact que pourrait avoir un discours authentiquement chrétien ayant retrouvé son indépendance par rapport au monde ? En 1940 déjà, Romano Guardini avait parfaitement conscience de l'impasse qui n'a cessé de s'aggraver depuis : "Une des plus terribles armes que le monde brandit contre le chrétien, c'est de lui arracher la foi en l'enracinement de notre existence dans l'infini et l'éternel ! Il lui suggéré que sa propre attitude en face de la vie est la seule valable, dont celle du chrétien n'est qu'une variété. Il lui enlève les deux pôles de son existence chrétienne, la sainteté divine et la déchéance du péché. Si le chrétien se laisse faire, s'il renonce à ce qu'il y a de sublime et de profond dans sa foi, de tendu et de dramatique dans sa vie de croyant, aux normes mêmes de son existence, alors il tombe au-dessous de l'homme du monde pur et simple." (Ibidem).

Puisse le savant face à une cellule-souche, se souvenir de telles considérations.

L'Europe chrétienne Mythe ou réalité?

1 Présentation

De quelle Europe parle-t-on?

Les limites géographiques en sont bien définies, que ce soit au nord (Océan glacial) à l'Ouest (Océan Atlantique) au Sud (Méditerranée) ou à l'est (Oural). Tout au plus peut on hésiter à la prolonger jusqu'au Caucase ou à couper par le Don, ce qui permet au Mont Blanc de rester le plus haut sommet de l'Europe! Comme on le disait au temps des Romains et comme l'a mentionné Saint Jean dans l'Apocalypse (1-4) - la -- Turquie reste l'Asie (mineure), le Bosphore est une frontière au même titre que le détroit de Gibraltar, celui de Behring ... ou que l'isthme de Suez.

Si l'Europe actuellement en question n'était qu'une expression géographique, il n'y aurait nul besoin de referendum!

Alors, de quelle Europe parle-t-on?

D'un État? Mais on peut être d'Europe et refuser la monnaie commune. D'une nation? Cela suppose un passé commun et un projet d'avenir, mais le passé fut tumultueux et sanguinaire, et les projets d'avenir ne sont guère évidents comme le montre la différence des points de vue sur l'Irak.

Ne s'agit-il pas plutôt d'une famille? En Europe, on est chez soi; on se sent "à la maison" dès qu'on prend l'avion qui vous ramène d'un autre continent quand cet avion appartient à une compagnie aérienne européenne. L'Europe a un "air de famille". Une famille suppose seulement une origine commune et cette origine, c'est le christianisme dont les valeurs les plus caractéristiques sont l'amour du travail et la liberté des enfants de Dieu.

 

 

 

L'héritage chrétien

Il reste évident, en dépit des assauts des idéologies fumeuses et des puissances d'argent (Vous ne pouvez servir deux maîtres ...)

On peut distinguer cinq directions, dont les trois premières sont communes avec le Judaïsme.

1 - Le côté irréversible de l'histoire

Pour le christianisme, il n'y a nulle réincarnation, encore moins d"éternel retour" comme le supposaient d'anciennes civilisations -et comme le reprennent certains rêveurs contemporains .-La vie d'un h homme est linéaire et l'homme est responsable de ses actes. Les tentatives actuelles pour le persuader qu'il n'est que le jouet du destin sont des mensonges. Certes l'homme est conditionné dans bien des domaines mais il lui reste toujours une liberté, celle de dire "Abba" comme l'a prouvé le Père Kolbe au fond de son cachot, ses actes l'engagent, ce qui constitue sa dignité. Cette tension vers l'avenir a fait de l'Européen un être 'actif ' et entreprenant qui a parcouru et souvent dominé le monde.

2- La valeur de l'homme, de tout homme

Pour les penseurs de l'Antiquité, certains hommes étaient fi esclaves par nature" comme le pensait Aristote. Les idéologies modernes ont fabriqué à l'envi des "sous-catégories" basées sur la race, le clan ou la, classe sociale et pour ces régimes, l'homme "non conforme" n'a aucun droit, aucune valeur. De la terreur, avec son sinistre "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté'' aux génocides africains en passant par les camps de concentration, les goulags et les massacres du type stalinien ou maoiste, les exemples sont innombrables. Rien de tel pour un chrétien. Déjà l'Exode dans son chapitre 21 fixe les droits des esclaves, lesquels ne le sont que pour six ans. Le prophète Elie s'intéressait à de pauvres veuves chargées d'enfants. Le Christ a assuré que même les cheveux de notre tête étaient comptés-Saint Paul-s'adressant à-Philémon i mon au-sujet de son esclave fugitif lui a dit.: "Tu as perdu un esclave, tu as retrouvé un frère" (Phil 16)

3- La valeur du travail

Lorsque des inventeurs comme CTESIBIOS proposaient aux Anciens des -pompes ou d'autres appareils astucieux pour soulager les efforts des hommes, on leur. répondait "A quoi bon puisqu'il y a des esclaves ?-" Le terme de négoce vient de "nec otium", le non-repos comme le rappelle Littré. A l'opposé la Genèse a apporté ses lettres de noblesse au travail" Remplissez la terre et la soumettez" (Gen 1-28). Ce n'est qu'après la faute originelle que Dieu a dit: Ce n'est qu'au prix d'un travail pénible que tu trouveras ta nourriture tous les jours de ta vie" (Gen 3-17). Saint Paul mentionne plusieurs fois la noblesse de.l'activité humaine: "Mettez votre point d'honneur à travailler ~de vos mains ft (I Thess 4-11) ou: "Si quelqu'.un ne veut pas travailler, il n'a pas non plus le droit de manger" (,II Thess 3-10). C'est à l'opposé du marxisme qui considère le travail comme une aliénation, et même de l'économisme qui n'y voit qu'une activité lucrative. Concluons par la devise de St Benoît, patron de l'Europe: "Ora et Labora".

Il reste deux valeurs typiquement chrétiennes.

4- La miséricorde

-Le célèbre exégète juîf Chouraki auteur d'une traduction de la bible hébraïque avait entrepris une étude de l'évangile de Saint Jean à l'issue de laquelle il a déclaré: "Il n'y a rien dans ce texte qui ne figure déjà dans l'Ancien testament" (il oublie simplement que le christianisme est avant tout la rencontre avec le Christ, Dieu incarné pour nous!) ... sauf une phrase: "Aimez vos ennemis". Comme a ajouté le Père M.D., Philippe qui a rapporté cette phrase: "ce n'est déjà pas si mal". La compassion qu'Aristote disait être réservée aux femmes est une dimension essentielle de l'âme européenne qui a inventé les hôpitaux, les hospices, les oeuvres de charité et aussi la considération due aux vaincus: une fois la paix signée, on passe l'éponge. Nous sommes loin de ceux qui s'identifient au Bien en lutte contre le Mal, conception manichéenne qui témoigne d'un joli culot et d'une naïveté insondable: "Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton oeil, et ensuite tu t'aviseras à ôter la paille de 1-l'oeil de ton frère" (Luc 6-42). Nous sommes loin de l'horrible'' reddition sans condition" qui fait du vaincu un esclave dépouillé de tout droit.

5- La liberté

Elle est résumée dans la célèbre phrase de Saint Augustin, souvent bien mal comprise: "Aime, et fais ce que tu veux''. Evidemment, elle suppose que l'on aime du plus profond de soi-même et . que l'on mesure les conséquences de ses actes. Après la bataille d'Eylau, une horrible tuerie, Napoléon aurait dit: "je n'ai pas voulu cela"... c'était un peu tard. La liberté chrétienne c'est d'être fidèle à l'esprit plutôt qu'à la lettre. Le Fils de l'homme est maître, même du sabbat (Lc 6-5). Sans négliger de faire son examen de conscience à la lumière des dix commandements, le Père M.D. Philippe déjà cité propose de le faire à partir des corrections que Saint Jean adressait aux, sept églises d'Asie dans les 2e et 3e chapitres de l'Apocalypse. Ephèse:. Tu t'es. relâchée de ton premier amour"; Smyrne: "Ne crains pas les épreuves"; Pergame: "Ne te complais pas dans ta propre science"; Thyatire: "Garde toi des compromissions avec le monde"; Sardes: "Ne t'imagine pas être riche, tu es pauvre"; Philadelphie: "Ne crains pas d'être pauvre, tu es riche" et Laodicée: . "Malheur aux tièdes". Tout est ordonné à l'amour, nous sommes loin de l'inventaire du Pharisien!

C'est ainsi que l'Europe chrétienne a proposé un homme idéal -actif, responsable, respectueux de ses semblables et tendu vers le véritable amour qui est Dieu. Dire que cet idéal a toujours été atteint serait stupide, mais prétendre qu'il n'a pas contribué à faire lever quelque peu la lourde pâte humaine serait nier la réalité.

III Le témoignage apporté par l'Europe chrétienne

A première vue, et sans aucune prétention à l'exhaustivité, on peut citer sept directions dans lesquelles l'apport de l'Europe chrétienne a été spectaculaire.

1- Les paysages

Il ne s'agit pas des curiosités naturelles qui abondent sur toute la surface de la terre car le Bon Dieu est un grand artiste, mais de la touche que l'homme y a apportée. Un paysage européen se reconnait entre mille. On y trouve une église, un château et des maisons de notables décorées avec soin, -mais tant que l'uniformisation moderne n'a pas frappé-,on constate que la maison la plus humble a son cachet, un signe caractéristique comme pour rappeler que chaque homme a une valeur en soi. Les petites villes s'organisent autour de placettes, souvent ornées d'une fontaine, même quand l'eau est rare. On y voit des fleurs, des statues et des arbres à l'ombre desquels jouent les enfants et somnolent les vieillards. Les styles sont d'une variété surprenante mais gardent le même air de famille ponctué par le tintement des cloches.

2 La gastronomie

Libérée de tout interdit, la variété de la gastronomie européenne semble sans limite. Le thème de toutes ces variations reste toutefois le désir de sublimer le goût de chaque élément: viande, poisson, légume ou fruit. Un cuisinier chinois se vantait, dit-on, de pouvoir donner au poisson le goût de viande et vice-versa, grâce à quelques condiments. Rien de semblable chez nous. Sur le plan des innovations, l'Europe a inventé le fromage (ailleurs il n'y a que du fromage blanc). Si la cuisine mijotée est générale, l'Europe a inventé le rôti et les gratins. Et, puis il y a la bière et surtout le vin, cette boisson-reine. Certes ces deux breuvages ont pris leur essor chez les Egyptiens et les Sumériens, c'est-à-dire hors d'Europe, mais les Européens en ont fait des chefs d'oeuvre: que l'on pense aux bières belges, allemandes , irlandaises ou tchèques et aux innombrables crus qui égaient pratiquement la moitié de l'Europe. Il faudrait aussi citer les alcools depuis le marc - dont le nom- diffère dans chaque pays - les armagnacs, cognacs et tous les alcools blancs, qui changent tellement de l'uniformité des alcools de riz ou de palme. Les tenants de la "nouvelle civilisation" voudraient bannir l'usage de l'alcool, qui pour eux commence à la bière et même au cidre! Quelle aberration! Plutôt que d'interdire de boire, il faudrait apprendre à boire, en particulier aux jeunes. Un vin ou un armagnac cela se contemple, se hume et se déguste à petits traits, "Et après? - Après, Monsieur, on en parle!" Brillat Savarin affirme: "Seul le barbare vide son verre d'un trait". A moins d'être l'un de ces barbares venus de pays lointains, on ne s'enivre pas au Meursault ou au Sauternes, et encore moins tout seul. Le vin est le signe de l'amitié, de la fête ... Ce n'est pas en une espèce de soda chimique que Notre Seigneur transforma l'eau à Cana !

 

3- La politesse, l'art de la conversation

La politesse européenne consiste à s'effacer, non à se mépriser et à se déclarer "le très indigne serviteur du vénérable seigneur" ... Serviteur très indigne qui ne regrette rien de plus que de "perdre la face"f Le même Brillat-Savarin précise que recevoir quelqu'un, c'est prendre en charge son bonheur pendant le temps qu'il passe chez vous. Il ne s'agit pas d'éblouir son invité, de l'écraser. sous sa richesse mais de se mettre à son service. En Europe, on s'efface devant les dames, même le vieux général devant la fiancée de son petit-fils. A table, on sert les dames d'abord. C'est en Europe qu'est né le baise-main envers les dames, on le pratique encore en Europe centrale. L'art de la conversation reflète toutes les nuances de ce respect- sans esprit servile. Les Européens ont inventé la danse en couple.

Du côté de la vie de tous les jours, il faudrait parler du mobilier, c'est l'Europe qui a inventé le tiroir et toutes les variétés de petits meubles ... et aussi la fourchette. Il faudrait parler du vêtement: alors qu'ailleurs la mode reste stable pendant des siècles, en Europe elle change à chaque génération.- On date statues et tableaux d'après la coupe des habits. Citons aussi les chapeaux, des multiples coiffes -plus séduisantes les unes que les autres aux plus extravagantes: du henin aux bateaux du XVIIIe, sans parler des espiègles petits bibis des années folles. D'ailleurs aujourd'hui le monde entier s'habille à l'européenne. Espérons que l'offensive actuelle de la muflerie et du débraillé cédera vite la place à une renaissance aux mille paillettes.

4- L'art.

L'art est congénital à l'homme. Avec les rites funéraires, c'est même la pierre de touche- qui permet de reconnaître que les débris de tel site ont une origine humaine. Mais la liberté d'esprit a permis à l'art européen une autre dimension. D'abord l'importance de l'art profane: tous les domaines de l'existence ont été concernés. Libérés des contraintes iconoclastes qui ont quelque peu bridé les arts judaïques et musulmans, les arts décoratifs ont pris une grande extension en Europe : sur la vaisselle et les vêtements comme en Extrême- Orient,, mais aussi sur les bibelots, en particulier les luminaires. L'Europe a inventé la peinture sur chevalet qui figure chez nous dans les intérieurs les plus modestes, ne serait-ce que par quelque reproduction de tableau de maître. Le développement de l'architecture au Moyen Age reste saisissant. A Sainte Sophie (qui ne doit rien à l'Islam puisque édifiée plusieurs dizaines. d'années avant la naissance du prophète) ont succédé les arts romans et gothiques qui ont fait trôner des nefs à 47 mètres au-dessus du sol ... et les surprenantes réalisations techniques que sont les ponts, de Garabit au viaduc de Millau en passant par le récent pont sur le Péloponèse. -

Un des triomphes de l'art européen est la musique. Non seulement l'Europe a inventé l'art polyphonique avec ses ''cathédrales sonores" mais elle a su saisir les trouvailles des autres continents pour les porter à un haut degré de perfection. On. dit que le violon a pour ancêtre un monocorde encore usité aux Indes ou en Chine, devenu le rebec à trois cordes au XIIe, mais c'est l'Europe qui en a fait l'alto, le violoncelle, la contrebasse ... et le Stradivarius. Le hautbois aurait son origine au Dahomey, mais les Européens en ont fait l'instrument que nous connaissons et, de surcroit, le cor anglais, le basson auquel ils ont ajouté toute la famille des saxophones. Les prostituées de Rome se servaient paraît-il d'un petit orgue portatif, mais l'Europe en a fait sortir les merveilleux orgues baroques des XVIIe et XVIIIe, ainsi que les somptueux Cavaillé-Coll qui emplissent nos cathédrales. L'Europe a inventé l'accordéon, l'harmonium et le piano. Simple indice de la primauté européenne en matière de musique, dans tous les grands hôtels du monde, y compris au Japon et en Corée, la musique d'ambiance est toujours signée Chopin ou Vivaldi!

 

5- La science

Déjà les Grecs avaient pris l'habitude d'étudier avec précision les phénomènes de la nature. Ne citons que la découverte par Archimède du principe qui porte son nom. Le Moyen- Age chrétien vit un développement considérable des sciences dans tous les domaines comme en témoigne le livre "La révolution industrielle au Moyen-Age" de l'Anglais GIMPEL. L'Europe a inventé le joug qui permet aux boeufs de pousser par la tête et non par le cou. Elle a su atteler les chevaux. Sous Saint Louis on a, commencé à utiliser la houille sous le nom de "charbon de terre". On inventa et perfectionna les moulins à eau et à vent. Gerbert d'Aurillac qui devait être le Pape de l'an mil a inventé l'horloge à poids, grand progrès sur les clepsydres. La pratique de l'assolement date de cette époque. A partir du XVIe, la science fut pratiquement une exclusivité européenne, relayée par les Etats-Unis au XXe. Toutes les inventions qui font notre vie de tous les jours, de la vapeur à l'électricité en passant par le train, la voiture, l'avion, le cinéma, l'informatique, l'astronomie ... et la médecine ont vu le jour en Europe. Il suffit d'ouvrir le dictionnaire à l'article "sciences" dans lequel les principales découvertes sont mentionnées avec leurs auteurs, pour le constater.

6-La philosophie et la théologie

Les sages des anciens temps délivraient des pensées sous forme d'adages plus ou moins profonds qui modelaient les habitudes de pensée, soutenues par les mythes sur l'origine du monde. Socrate fut le premier à se donner pour but de faire ''accoucher" chacun des vérités qu'il porte en lui. Aristote porta cet effort de l'esprit sur lui-même jusqu'à la recherche de la philosophie première qu'il appela métaphysique. Le MoyenAge chrétien prit appui sur la philosophie pour asseoir la théologie, . un magnifique programme. Malheureusement, la scolastique décadente voulut transformer ce service en esclavage, ce qui causa la révolte de la philosophie (et parallèlement celle de la science pour des raisons analogues) et l'arrivée d'athéismes plus ou moins radicaux. Puisse le XXIe remettre les choses à l'endroit! Au delà de ces faits regrettables, il est certain que l'habitude de débattre des sujets les plus divers constitue pour les Européens une véritable gymnastique intellectuelle qui en fait de véritables athlètes en la matière. Comme tous les hommes, l'Européen est intelligent, mais en plus il s'exerce! Puisse le règne de la pensée unique ne pas le condamner au crétinisme qui a entrepris de dominer le monde ...

7- La place de la femme

C'est certainement le domaine où le christianisme a le plus apporté :créée par Dieu comme moitié du genre humain, la femme est la gardienne de la vie et la gardienne de l'amour, en somme c'est elle qui a le rôle essentiel! La femme n'est pas cette aide que l'on achète contre quelques pièces de troupeau ... Un chef africain s'étonnait de la coutume de la dot: "Vous donnez votre fille qui est une puissance de travail à la maison, et en plus vous devez fournir de l'argent". Mais la dot n'est pas le solde d'un compte, c'est la part que la femme apporte pour l'entretien du ménage. N'ayant pas les mêmes posssiblités que l'homme pour le financement du foyer en raison de son rôle domestique (il faut bien s'occuper des enfants!) sa contribution se fait sous forme "d'apport personnel" comme le diraient les économistes. Il est surprenant que les fanatiques de la "parité" ne militent pas férocement en faveur du système de la dot. Si les femmes européennes n'ont pas hésité à assurer le cas échéant des rôles politiques (Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Catherine de Russie), ni même militaires (Jeanne Hachette, Catherine Ségurane et surtout Jeanne d'Arc) elles ont toujours été les inspiratrices, les gardiennes des bons usages, les muses des poètes et les "dames de pensée" des chevaliers. Nombre d'hommes célèbres n'auraient rien pu faire sans leurs épouses. Et surtout l'Europe a inventé la "jeune fille". Non pas la vierge nubile destinée à un homme qu'elle ne verra que la nuit de ses noces. Mais cet espiègle et délicieux qui a éclairé notre littérature depuis Aucassin et Nicolette au XIIIe. Citons les soubrettes de Molière, les personnages de Goldoni et de Marivaux, leurs homologues plus mélancoliques, de la Charlotte de Werther et de la Solveig de Peer Gynt jusqu'aux héroïnes de Giraudoux. Dans sa pièce "Intermezzo" il en a chanté le charme, jusqu'à ce que l'homme arrive "debout sur ses pattes de derrière, la poitrine en avant pour recevoir les décorations". Effectivement, si la quincaillerie des décorations peut combler l'homme, on ne peut que constater que la poitrine de la femme est bien autre chose qu'une vitrine. Dessinée pour la séduction, elle est là pour alimenter la vie à ses débuts .... Il n'y avait qu' unEuropéen pour le dire avec autant de délicatesse. La femme n'a décidément rien à voir avec l'essaim de ces vieilles hyènes raccornies assoiffées de pouvoir ou avec ces pauvres filles qui ne recherchent que la séduction immédiate et se conduisent en définitive comme des poupées gonflables.

Une vingtaine d'années de

Une vingtaine d'années de déplacements m'ont rendu évident le substrat chrétien de l'Europe. Il est aujourd'hui un peu endormi, mais à la manière de braises qui, sous la cendre, forment un substrat brûlant.

Le 8 septembre en la fête de la Nativité de Notre-Dame

Parlottes et fêtes

(Divertissements pour accompagner le désastre français)

UN NOUVEAU LIVRE DE MICHEL DE PONCINS

CHEZ FRANCOIS-XAVIER DE GUIBERT (en librairie: prix 19 euros) &emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;&emdash;

Avant l'élection présidentielle de 2002, Michel de Poncins, dans son livre « Thatcher à l'Elysée», avait respectueusement invité Margaret Thatcher à se présenter et avait décrit la faisabilité de cette opération et la véritable « Libération » qui s'ensuivrait.. Les circonstances ont fait qu'un autre est venu ou plutôt revenu : les parlottes et les fêtes ont donc pu continuer.

Dans ce nouveau livre, Michel de Poncins, avec son habituel talent d'analyse met en scène en quelque sorte le désastre français. C'est une véritable promenade dans ce désastre à laquelle il se livre grâce à une succession de tableaux très vivants où l'on voit les Hommes de l'Etat s'affairer à leurs activités quotidiennes, colloques, cocktails et autres fêtes, tout en répandant autour d'eux « l'effet de ruine. »

Très loin, très loin des fêtes et parlottes, vous verrez les «simples contribuables » qui alimentent, comme ils peuvent la machine infernale. Ces « moujiks » méprisés cordialement sauf en période électorale, c'est la « France d'en bas. » Elle est condamnée à souffrir la faillite de l'éducation, l'inquiétude lancinante du chômage, les retraites menacées, un système de santé à bout de souffle, l'insécurité grandissante, la désorganisation accélérée des services publics... .

Pourtant, il n'y a rien dans cette liste interminable qui ne soit insurmontable, pour peu qu'on veuille bien répondre par autre chose qu'une indifférence ennuyée ou des effets d'annonce.

Critique libéral dérangeant, Michel de Poncins avait déjà, dans son essai, Le Chômage, fils du socialisme, mis en lumière les mécanismes pervers de l'étatisme. Dans ce nouvel ouvrage, il montre comment l'interventionnisme échevelé de la fausse droite et de la vraie gauche réunies a comme objectif, conscient ou inconscient, et finalement pour seul résultat certain un transfert d'argent gigantesque du peuple français vers de fausses élites.

Optimiste malgré tout, il montre que les Français, qui ont su se libérer de situations bien plus dramatiques, trouveront un jour le chemin de leur libération et il suggère des pistes.

Mais pour cela il faut analyser, comprendre et informer sans cesse ce qu'il fait avec une véritable allégresse.

 

Propos après un été chaud

 

La pédérastie religion d'Etat

Au lendemain de la visite en Suisse de Sa Sainteté le pape Jean-Paul Il (5 et 6 juin 2004), des voix se sont élevées pour discréditer ce passage qui ternissait, selon eux, le quarantième anniversaire du très glorieux 6 juin 1944, jour du débarquement des forces alliées en Normandie, bien que ce 6 juin 2004 soit dit en passant, était d'abord celui de la fête de la très Sainte Trinité, gloire autrement plus importante que celle d'un haut fait d'armes.

Dans la presse pourtant peu encline à célébrer la papauté, on pouvait lire le lendemain, photos à l'appuis, des commentaires étonnamment enthousiastes à propos de cette visite.

Mais ce même 7 juin, quelques pages plus loin, on pouvait admirer sous un gros titre « Mamère persiste et signe » deux pédérastes se donner le baiser nuptial sur la bouche. Ce même 6 juin en effet le Maire de Bègles (F), Noël Mamère, très ému, au point d'en avoir les larmes aux yeux (24 Heures), violant sciemment le code civil français, mariait MM Chapin et Charpentier.

Curieusement personne ne s'est élevé pour dire que la médiatisation scandaleuse de ce viol civique ternissait le quarantième anniversaire du très glorieux 6 juin 1944.

Ainsi va la vie en cet anarchique début de XXI è siècle, pourri et pollué plus que jamais par l'idéologie maçonnique de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité.

On sait pourtant que cette mascarade de mariage a non seulement bafoué la loi civile, mais surtout une vérité anthropologique, en transgressant la différence des sexes. L'homosexualité ne peut participer à la définition du couple, du mariage et de la famille. Elle en est la négation bien masquée sous des arguties juridiques de mauvaise foi. En effet, le lien social et le mariage reposent sur l'altérité sexuelle dont la société a besoin, et non sur une orientation particulière, ni sur un attrait sentimental de deux personnes de même sexe. La société ne peut s'organiser qu'à partir du sexuel objectif (l'homme et la femme). Le «mariage homosexuel » est une erreur anthropologique et une transgression symbolique ; il est « culturicide» (Tony Anatrella).

Une fois de plus, la dépravée idéologie maçonnique et «soixante-huitarde » a triomphé. Liberté : fais ce qu'il te plait, alors que la liberté chrétienne nous dit: fais librement ce que tu dois, ce doit ayant été défini une fois pour toutes par l'enseignement du Christ. Si chacun peut faire ce qu'il lui plait, alors tout se vaut. Il n'y a plus de vrai ou de faux, de bien ou de mal de beau ou de laid etc. (Egalité). En pareilles circonstances, on est dès lors tous frères (Fraternité).

Même si l'homosexualité est un dissolvant social qui brouille les repères élémentaires et altère le sens de la loi (Tony Antrella), qu'à cela ne tienne ! Il faut vivre « IN » avec son temps.

 

En 313 après Jésus-Christ, dans un édit resté célèbre, l'empereur romain Constantin accorda enfin au christianisme son droit de cité: « Lorsque moi, Constantin Auguste, et moi Licinius Auguste, venus sous d'heureux auspices à Milan y recherchions tout ce qui importait et convenait au bien public, entre autres choses qui nous paraissaient devoir être utiles à tous à beaucoup d'égards, nous avons décidé, en premier lieu, au premier chef et donné ordre en conséquence d'assurer le respect et l'honneur de la divinité; c'est a dire, nous avons décidé d'accorder aux chrétiens et à tous autres citoyens le libre choix de suivre la religion qu'ils voudraient, de telle sorte que ce qui existe de divin et de puissant au ciel puisse nous être bienveillant à nous et à tous ceux qui vivent sous notre autorité ».

 

Seize cent quatre-vingt-onze ans plus tard, c'est exactement le contraire qui se passe pour le malheur de notre temps. A l'occasion de la « Pride » (dont les fils des ténèbres ont habilement voilé l'aspect pédérastique et lesbien de la célébration) on a pu entendre Madame la « Cheffe » du Département de justice, police et sécurité de la République et Canton de Genève (CH) s'exprimer comme suit en public:Quel message veut-on faire passer aujourd'hui à l'occasion de cette sympathique manifestation, sinon celui de démontrer qu'avec une forte détermination et des actions non violentes, on réussit à se faire entendre et par conséquent à briser des tabous, malheureusement toujours d'actualité dans notre société ».

« De quoi l'homme a-t-il peur, sinon de ce qu'il ne connaît pas ? C'est en allant vers l'autre, en échangeant nos opinions que nous lutterons contre les peurs qui engendrent les discriminations et causes de grandes souffrances à une partie de nos concitoyens. »

« La déclaration universelle des droit de l'homme dit dans son article 7: «Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi... ».

« Il y a dans la créativité de votre mouvement quelque chose de tonique »

« Par essence, la démocratie ne saurait craindre la contradiction car elle repose sur le respect des autres. Il nous appartient donc de consolider une société ouverte et prête à vivre avec toutes ses différences.

« Une société qui progresse est une société qui sait disposer sur sa palette toutes les couleurs, du rose vif au rouge passion. En sonnant l'alerte rose, vous faites coup double contre la morosité, mais aussi pour une démocratie haute en couleur ».

« Au nom du gouvernement genevois, c'est dans cet esprit que je salue avec plaisir la venue de la Pride à Genève ».

 

Cet aberrant panégyrique maçonnique prononcé le 10 juillet 2004 dans la cité de Calvin laisse l'honnête citoyen pantois.

« Nous vivons enfin la société voulue par la Révolution française, affirmait un sociologue de la fin du siècle passé et qui ajoutait, et force est de constater qu'elle est invivable ». C.Q.F.D.

 

Comment les chrétiens peuvent-ils se retrouver dans un pareil chienlit ? Heureusement, Le Christ nous a averti. Lorsqu'on voudra faire taire la vérité au nom du mensonge ce sont les pierres du chemin qui la crieront. Et qui sont ces pierres, sinon les innombrables et merveilleux édifices sacrés surgis sitôt après l'édit de l'empereur Constantin. Seize siècles d'architecture sacrée nous rappellent et nous révèlent notre devoir d'enfants de Dieu, car « l'architecture, écrivait C.F. Ramuz, est l'expression de la société elle-même, de ce qu'elle croit, de ce qu'elle pense, de ce qu'elle sent. Ainsi, bien avant les (Gay) « Pride », les tympans des églises romanes et gothiques nous mettaient en garde, à leur manière de ce dont Saint Paul nous avait largement entretenu: «Ne devenez pas idolâtres, comme quelques-uns d'entre eux. Le peuple s'assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour se divertir. Ne nous livrons pas à l'impudicité, comme quelqu'un-uns d'entre eux s'y livrent ».

Au travers de l'abominable chienlit de ce début de XXI ê siècle, le droit naturel et chrétien trace un sentier lumineux le long et sur lequel notre foi, notre espérance et notre charité trouvent de quoi suivre et s'orienter. « Deo gratias » !

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Libérez l'école ! -

Les libertés scolaires, mode d'emploi

Le modèle politique d'un enseignement géré par un monopole d'État est à bout de souffle. Il est donc temps de libérer l'école en prenant en compte l'évidence d'une demande toujours plus variée. C'est ce que relèvent Jean-Daniel Nordmann et Jean-Philippe Chenaux dans un ouvrage de 120 pages intitulé Libérez l'école ! - Les libertés scolaires, mode d'emploi, paru ce jour dans la collection Études & Enquêtes du Centre Patronal. Selon les auteurs, il s'agit de redéfinir le rôle de l'État en tenant compte du principe de subsidiarité et d'inscrire les libertés scolaires dans un cadre de responsabilité permettant une diversification harmonieuse et maîtrisée de l'offre pédagogique. Plusieurs pays et quelques cantons suisses ont déjà rénové avec succès leur politique éducative.

Il est sans doute banal de parler de crise de l'école. Les médias, pourtant, en évoquent régulièrement la réalité. Même si le débat porte souvent sur des questions d'ordre technique - les notes, par exemple -, chacun sait que, derrière tel problème particulier, pointent des interrogations beaucoup plus fondamentales. Comment peut-on restaurer la confiance des parents et de leurs enfants envers l'école ? Comment les enseignants surmonteront-ils le découragement que plusieurs études viennent de mettre en lumière ? Même le récent rapport « Pisa » a suscité plus d'inquiétudes et d'insécurités qu'il n'a stimulé les imaginations créatrices. C'est ici l'efficacité même de l'école qui est interrogée.

Les auteurs proposent de réfléchir aux fondements de la politique éducative. Sur ce point précis, la pensée se heurte à des tabous fondés sur la croyance que seule l'école unique et étatique est en mesure d'assurer l'égalité des chances. Il s'agit donc de renoncer au monopole scolaire. Certes, ce monopole ne revêt pas, dans nos régions, le caractère totalitaire - « l'État, c'est l'école » - qui le caractérise dans des sociétés moins soucieuses de la personne humaine. Reste que, dans les faits, « l'école, c'est l'État », d'autres écoles étant alors tolérées pour autant qu'elles s'occupent des élèves dont le « monopole » ne sait que faire. Les auteurs s'insurgent en particulier contre le fait que le choix d'une école « différente », souvent indispensable au succès de l'enfant, est réservé aux familles qui en ont les moyens financiers.

Une des raisons principales de la -faillite du monopole scolaire- est le caractère utopique d'un modèle qui vaudrait pour tous ou, à défaut, servirait l'élève « moyen ». Ce centralisme scolaire, imposant à toutes les écoles l'uniformité des méthodes, des systèmes d'évaluation, voire des conceptions de l'Homme - la fameuse « pensée unique » -, n'a plus sa place dans une société qui a cessé d'être homogène. Le système scolaire aurait tout intérêt à accueillir , comme une chance l'émergence des diversités, auxquelles il répondrait lui aussi par la diversité, en permettant aux écoles de se distinguer les unes des autres par des projets pédagogiques originaux. Entre les différents établissements, le lien serait assuré par une charte qui fixerait quelques modalités générales à l'exercice de la liberté et de la créativité.

Le rôle de L'État doit aussi être examiné : il doit agir à titre subsidiaire, c'est-à-dire là où les parents et les écoles elles-mêmes requièrent son appui et non pas dans la prestation scolaire proprement dite. Un des domaines d'intervention subsidiaire de l'État est le financement de l'école, qui serait organisé de manière à permettre à chaque famille d'exercer le « droit de choisir l'école », droit reconnu dans les instruments juridiques internationaux. Des applications concrètes de ces principes existent : les auteurs décrivent et évaluent plusieurs expériences menées à l'étranger, récentes ou anciennes, les confrontant aux tentatives, souvent avortées, de faire évoluer l'école dans nos cantons.

Les auteurs proposent des pistes concrètes à étudier en vue d'une réforme rapide et efficace du système scolaire. Leur analyse prend également en compte les risques d'une telle démarche, des risques dont ils démontrent, notamment à la lumière des expériences à l'étranger, qu'ils peuvent être aisément maîtrisés.

L'ouvrage, disponible en librairie (ISBN 2-940089-15-9), au prix de Fr. 19.-, peut aussi être commandé au Centre Patronal, case postale 1215, 1001 Lausanne (tél. 021 796 33 00, fax 021 796 33 82, courriel: jpchenaux@centrepatronal.ch .

Paudex, le 29 septembre 2004

Renseignements complémentaires:

Jean-Daniel Nordmann, tél. 021 72140 50, fax 021 721 40 55, courriel bratzlav@garanderie.com

Jean-Philippe Chenaux, tél. 021 796 33 00, fax 021 796 33 82, courriel jpchenaux@centrepatronal.ch

 

Réflexions après 30 ans d'activité

Le présent numéro porte le numéro 300, et l'éditeur, ainsi que tous ceux qui l'ont soutenu, remercie chaleureusement les lecteurs, particulièrement tous ceux qui, fidèles depuis le début, nous ont aidés, Vaudois, Valaisans, Genevois, Fribourgeois, de toute la Suisse romande, italienne, alémanique, de la France et d'autres pays aussi. Plusieurs n'ont pas manqué d'apporter un appui substantiel, bien nécessaire. Ceux qui ont bien voulu livrer des articles nous ont grandement honorés.

Consultez le site www.finality.ch, où vous trouverez notamment la liste de presque tous les articles parus, avec les noms de leurs auteurs. Le soussigné, occupé à mettre dans l'ordinateur le contenu des années 1972 et suivantes , y constate une vigueur bien nécessaire à la défense correcte du droit naturel et chrétien, par exemple des lettres à des jeunes, qui n'ont rien perdu de leur actualité. Nous espérons mettre tout cela sur CD-Rom. Si quelque aide nous était proposée...

Voyez la situation de l'Europe aujourd'hui, avec à l'UE un parlement comportant une majorité d'homosexuels..., la recrudescence des meurtres commis scientifiquement sur des milliers d'embryons ou de cellules souches embryonnaires, sous couleur sociale ou thérapeutique, par avortement ou par expérimentation aléatoire. On dépasse en horreur les pratiques des camps de la mort de 1939-1945, et celles des Molochs carthaginois ou aztèques. Cela ne nous empêche pas de tenter de faire sursauter les esprits réalistes, en les incitant à tenir. Notre revue, petite par son format, réagit comme elle peut, et bien mieux si votre présence y contribue.

La rédaction

 

Finances

Cette livraison contient un bulletin de versement destiné à l'abonnement ou au réabonnement :

Fr 50.-(Euros 30)

Fr 100.- soutien (Euros 60)

ou plus (fondation)

(AVS, apprenti, étudiant 15.- euros 10.-)