Corrompre l'innocence

Notre époque voit apparaître toutes sortes de productions , livres, œuvres d'art, films etc. qui étalent les misères et les beautés de la vie humaine de bien des manières. Le film célèbre consacré à Ben Hur est l'une d'elles, où l'on assiste à l'éclatante victoire d'un prince fougueux, victime d'une accusation injuste, mais où apparaissent deux épisodes dignes d'attention : l'un d'eux montre le héros sur le chemin des galères, assoiffé, mais recevant à boire d'une personne dont on devine en elle le Seigneur Jésus-Christ ; et l'autre présente ce même Seigneur, épuisé sur le chemin de la Passion, à qui Ben Hur lui-même tend à boire. L'innocence au secours de l'innocence.

Dans un autre film, Marie, Mère de Jésus, ce dernier déjà tout petit est poursuivi par le terrible Hérode, par les chefs juifs, par le lâche Pilate, par une foule ameutée, jusque sur la croix ; mais sa Mère le soutient constamment : Stabat Mater dolorosa, l'Innocence de l'Immaculée aux côtés de la Divine Innocence. La Passion dans le film de Mel Gibson ne nous est pas épargnée, et la Passion selon Saint Mathieu de Jean-Sébastien Bach nous plonge aussi dans ce Mystère.

N'27bCHOEUR Les éclairs, le tonnerre, ont-ils disparu dans les nuages? Enfer, ouvre ton abîme de flammes, détruis, écrase, dévore, brise avec une soudaine rage l'indigne, le traître, le bras criminel!

Le catholique à chaque Messe sait que, là, cette même Passion nous est rendue présente, Ceci est Mon Corps, sous le regard même de Dieu, pour notre salut. A côté de cela, les autres liturgies ne valent rien. Et dire que devant la majesté de ce Sacrifice, un Voltaire avec sa cohorte de philosophes des prétendues lumières, ne pense qu'à écraser cet infâme...

"Il est le cadavre le plus embarrassant de l'histoire de l'humanité. Depuis sa mort atroce, le monde ne cesse de tourner autour de l'immense écharde qui fouaille profondément les entrailles de la terre et marque sa peau lacérée. Il est l'axe nouveau. La grande roue a beau le renier, elle compte à partir de Lui, autour de lui. Depuis que les modernes ont voulu refaire naître notre humanité, cette fois-ci sans péché, sans églises et sans Lui, son absence devient étouffante, envahissante. Il est le grand absent. Celui qu'on n'attend plus. Celui dont il est interdit de parler mais sans qui rien ne peut être compris. Il est la clef d'explication. Le nœud. Il est le signe de contradiction." (2).

2) Nicolas Vimar : "Le grand absent", dans la revue "Immédiatement", no. : 23 février 2003 (adr. : 134 rue Montcalm F - 75018 Paris), p. 8 & 7; citons encore cet extrait de l'éditorial . "Nos sociétés ne sont pas seulement déchristianisées, elles sont antichrétiennes sans le savoir. Des païennes qui s'ignorent. Non pas qu'elles refusent le salut, -- elles le neutralisent et le rangent dans le tiroir plein des poussières de l'Histoire du fait Religieux.

Dieu est mort. L'homme est donc mort."

 

Et ce n'est pas fini, la liste des martyrs est interminable, les innocents à naître torturés et trucidés par milliards. Et les enfants malmenés par des pédagogies détraquées à la Rousseau ou à la Marx, privés des vérités qui font vivre, celles du Décalogue notamment, innocents livrés à la tentation de l'obscénité, de la drogue, de la délinquance.

Et cet innocent livré à la corruption, Louis XVII, le dauphin . Quelques extraits , En 1793, l'enfant Louis-Charles est confié à Simon, un séide de Robespierre, chargé de faire son ''éducation'', pour s'en défaire:

- Je suis ici pour te commander, animal! Je dois ce que je veux ! et vive la Liberté ! l'Égalité ! »

Au nom de l'Égalité, livres et plumes sont mis de côté, cahiers et joujoux éparpillés, cassés. L'intelligence si ouverte et active de Louis-Charles est livrée à l'oisiveté, au chagrin, à l'ennui. Les leçons d'histoire, les heures d'étude et de récréation sont remplacées par des hymnes révolutionnaires, des jurons, des plaisanteries grossières. La culture de l'esprit, l'ennoblissement du cœur, l'épanouissement du corps cèdent la place à l'abrutissement des facultés de l'enfant.

C'est à peu près l'état où est aujourd'hui rendue notre jeunesse, après cent ans d'éducation laïque et obligatoire. Tel est le fruit d'une révolution satanique, déjà préfiguré en ce malheureux enfant roi, mais en même temps réparé par ses souffrances....

C'est, de la part de Simon, la mise en œuvre d'un «apprentissage» programmé, une descente méthodique dans l'opprobre et l'outrage.

Il exige d'abord de l'enfant qu'il porte le bonnet rouge. L'enfant refuse net : pour rien au monde, il ne portera la coiffure des bourreaux de son père ! Alors, la femme Simon entreprend de lui couper sa belle chevelure blonde. Un commissaire qui passe par là en fait reproche aux Simon.

« Ne vois-tu pas, réplique la femme, que nous jouons au "jeu du Roi dépouillé" ? » Et tous de rire autour de la petite tête baissée, comme d'un esclave que l'on veut déshonorer, dégrader. Dans la soirée, on lui fait boire quelques verres de vin qui achèvent, avec la honte d'être tondu, de briser la résistance de l'enfant : il coiffe le bonnet rouge, ressemblant ainsi à Jésus revêtu du manteau de pourpre...

Le 7 août, la femme Simon, qui est allée au théâtre voir jouer Brutus, une tragédie de Voltaire, raconte à son mari l'intrigue et le jeu des acteurs. Louis-Charles semble absent.

«Sacré louveteau, tu ne veux donc pas écouter la citoyenne t'instruire et l'éclairer ? Tu veux donc toujours rester un imbécile et un fils de tyran ?

-« Chacun a des parents qu'il doit honorer. »

Un coup de pied accompagné de sarcasmes envoie le petit Roi à dix pas de là. Simon enrage. Car il n'a de cesse de faire disparaître ces vestiges de royauté et de religion qui rayonnent de la personne de son prisonnier. Les scènes de dérision et d'outrages deviennent alors quotidiennes.

N- 59 RÊCITATIF (ALTO) Ah Golgotha! funeste Golgotha! Le Roi de gloire doit ici mourir dans l'infamie; Lui qui est la grâce et le salut du monde, est mis en croix comme un brigand. Au Créateur du ciel et de la terre l'air et la terre sont soustraits. L'innocent doit ici mourir comme un coupable et mon âme en est bouleversée; Ah Golgotha! funeste Golgotha!

Ne peut-on pas redouter qu'aujourd'hui les écoles, sous nos yeux, soient génératrices de délinquance, des pourvoyeuses des prisons, montrant le mensonge de Victor Hugo, selon lequel une école qui s'ouvre, c'est une prison qui se ferme ? Disons-le crûment : l'euphorie du savoir engendre les orgies du vice et tend à la destruction de la civilisation. Seule la Sagesse des Écritures et le Savoir de la Somme théologique peuvent éviter la plongée dans l'abîme infernal.

La Sagesse Elle-même, la Vierge n'a-t-elle pas dit , «Déployant la force de son bras, Il disperse les Superbes, Il renverse les puissants de leurs trônes, Il élève les Humbles».

Jean de Siebenthal

Vers un espéranto religieux?

À propos d'une nouvelle méthode d'enseignement

interreligieux en Suisse romande

Les volumes 1 et 2 de la nouvelle collection Au fil du temps - A la découverte des religions aux éditions Enbiro ont été distribués en automne 2003 aux élèves de deux niveaux scolaires (8 à 10 ans) des écoles publiques du Valais, canton suisse à très forte majorité catholique. Ce moyen d'enseignement des religions est également utilisé dans les classes publiques par d'autres cantons catholiques et protestants de Suisse romande. La majorité de ses auteurs sont d'ailleurs protestants, même si des auteurs et des relecteurs catholiques y ont participé. Ses déficiences manifestes ont conduit deux mille personnes à signer une pétition qui a été remise au Grand Conseil (Parlement) valaisan en janvier 2004. Elle demande le retrait de cette méthode de l'école valaisanne. Enbiro livre en effet un christianisme standardisé et normalisé sur les canons de ce temps afin de pouvoir être dispensé par des enseignants de toutes croyances ou athées ; de sorte que, in fine, le christianisme de ce manuel ne satisfait même plus au plus petit dénominateur commun des confessions chrétiennes.

La méthode a été imposée en Valais par l'évêque de Sion et les autorités scolaires aux enseignants ainsi qu'aux catéchistes (intervenants ecclésiaux) chargés de donner l'instruction religieuse dans les classes de l'école publique. Vu les manques patents d'Enbiro, enseignants et catéchistes ont reçu un tout petit complément rédigé conjointement par les églises catholique et protestante du Valais (complément néanmoins très insuffisant dans son contenu pour corriger réellement le manuel). Suite aux nombreuses critiques contre ledit manuel, le lancement d'une pétition pour le retirer des classes et la bataille médiatique qui a fait rage entre pro et anti-Enbiro, l'évêque de Sion a demande deux expertises théologiques. Nous avons connaissance de l'une d'entre elles qui est très négative pour la méthode controversée. Malgré cela, le manuel a été maintenu comme moyen d'enseignement par les autorités scolaires et l'évêque de Sion. Ils ont cependant annoncé que des corrections seront étudiées et demandées à l'éditeur romand. Mais il y a peu de chances pour que celui-ci les accepte, d'autant plus qu'il y a presque tout à changer.. A noter qu'Enbiro n'a suscité apparemment aucune inquiétude à l'évêché de Lausanne-Fribourg-Genève pourtant concerné par ce moyen d'enseignement. .

La dernière collection d'Enbiro représente en effet une rupture profonde avec l'instruction religieuse pratiquée jusqu'ici. «Traditionnellement, l'enseignement de la religion se situait, explicitement ou non, à l'intérieur et dans la mouvance de la tradition judéo-chrétienne occidentale », reconnaît la méthodologie de la méthode à l'usage de l'enseignant. En rupture avec cette orientation, Enbiro dispense désormais des «connaissances », terme vague et interprétable de multiples façons. La «méthodologie pour l'enseignant » parle des «pièges à déjouer » et range parmi ceux-ci la « moralisation » qui « donne aux événements du texte (biblique) une interprétation précise au mépris de la complexité a. Et tant pis pour l'interprétation de l'Église catholique, pourtant importante même du point de vue de la culture générale... Cette même méthodologie met d'ailleurs en garde contre « l'interprétation » qui est « inévitablement subjective » et précise par exemple « que l'école ne peut pas enseigner la portée de la croix sur le salut de l'humanité ». C'est pourtant là le cœur de l'interprétation chrétienne des Écritures. Autrement dit, pour Enbiro qui écarte cette dimension, il ne faut pas expliquer aux élèves ce que « Sauveur » veut dire pour les chrétiens, ni que le Christ a une nature divine, car cela relèverait déjà d'une interprétation chrétienne trop poussée des Écritures ; comme on peut le constater dans les manuels 1 et 2 de l'élève, il n'est donc jamais dit explicitement et clairement que pour les chrétiens Jésus est Dieu ! Même s'il s'agit d'une première approche de Jésus, l'essentiel du christianisme est tu et l'approche culturelle minimale de cette religion n'est même pas réalisée. En fait, ce crypto-arianisme relève de la philosophie générale même de la nouvelle collection.

Post-christianisme

On part de la Bible et « sur ces bases attestées, il est ensuite possible de lancer un débat, de confronter des opinions, de marquer les différences d'interprétation », lit-on encore dans la méthodologie, qui pose à juste titre cette question : « L'ouverture des esprits à des points de vue différents conduit-elle au relativisme ? », avant de répondre : « Elle écarte d'abord l'impérialisme d'une pensée unique, qui se voudrait seule détentrice de la vérité ». Après une pareille profession de foi, il ne reste plus aux parents qui veulent inculquer des idées claires à leurs jeunes enfants qu'à les ôter des cours d'instruction religieuse pour les préserver d'un relativisme à tous crins. Enbiro ne propose, comme le précise sa méthodologie, qu'« une synthèse des diverses connaissances géo-historiques et socioculturelles ». C'est méthodologiquement assez grave, car écarter la tradition et l'interprétation chrétiennes revient à parler d'une religion post-chrétienne mais certainement pas chrétienne. On est en présence d'un christianisme pulvérulent. Dans le volume 1 de ce manuel, Jésus est ramené à sa seule dimension prophétique, désormais compatible avec la théologie musulmane qui ne voit en lui qu'un prophète. Un Jésus conciliable donc avec Mahomet et l'islam qui font l'objet d'une véritable instruction dans ce manuel, censé plaire à tous les « gens du Livre » (le but, ouvertement avoue en Valais, est que tous les enfants suivent les cours d'instruction religieuse et qu'il n'y ait plus motif à demander une dispense, même si cette dérogation reste possible). Dans le même volume 1, Mahomet et l'islam ont droit sensiblement au même nombre de pages que la personne du Christ et le christianisme. Autre problème: les déficiences pédagogiques de l'ouvrage qui n'est pas adapté à des enfants très jeunes. Des enfants devenus des analphabètes du christianisme et qui sont embrouillés par le fait que les volumes 1 et 2 d'Enbiro mettent sur un même pied toutes les religions chrétiennes et non chrétiennes ainsi que les confessions chrétiennes entre elles (protestantisme, catholicisme, orthodoxie, etc.), comme si les enfants concernés n'étaient pas issus d'une culture à prédominance chrétienne et catholique. C'est la culture hors sol...

2. Les deux volumes de la collection se gardent de faire apparaître la divinité de Jésus-Christ, se contentant d'utiliser l'expression « Fils de Dieu » dans un sens dont l'ambiguïté n'est jamais levée.

C'est une herméneutique purement historiciste qui sous-tend toute cette collection. La tradition chrétienne est presque totalement évacuée par une césure entre le Christ de l'histoire et le Christ de la foi qui ne se rejoignent plus dans la nouvelle théologie immanentiste, et ce pour des besoins académiques (approche avant tout historiciste et critique, et non dogmatique ou exégétique de la théologie). Rappelons si nécessaire qu'Alfred Loisy (1857-1940) a été à l'époque condamné par Rome pour avoir fait cette distinction arbitraire. Est-ce dû au fait que les auteurs d'Enbiro appartiennent essentiellement à la mouvance la plus libérale du protestantisme, si l'on en juge par le manuel ? Un syncrétisme religieux assez subtil ressort de la mise en page, des textes, de la méthodologie, etc. « juif, chrétien, musulman, le monothéisme prend des tonalités différentes », affirme le manuel. Jamais de Christ Dieu et sans cesse l'affirmation des monothéismes qui se rejoignent... On s'acharne à montrer aux enfants que les monothéismes se donnent la main, avec des titres du genre « Une même famille » ou « trois religions: des racines communes » et des développements qui vont dans ce sens comme si l'islam et le christianisme étaient des religions sœurs par exemple.

Il est d'ailleurs notable que la distance par rapport à l'islam manque singulièrement. Le manuel affirme par exemple à l'enfant sans distanciation : a Le Coran est le livre sacré des musulmans, comme la Bible l'est pour les chrétiens et la Torah pour les juifs. Ces livres sont sacrés parce que le message de Dieu y est transcrit. Pour désigner les croyants de ces trois religions, on parle parfois de gens du Livre. Bien qu'il ne s'agisse pas du même livre, il y a un message commun ». Tout est fait pour faire croire à l'enfant que Mahomet a bien eu une révélation (manque de distance du manuel et multiplication des références islamiques à des personnages de l'Ancien Testament, par exemple, alors que la logique des emprunts bibliques dans l'islam ne sert pas la même logique que le christianisme). L'ambiguïté ne peut être évitée, dans la mesure où le manuel s'acharne à montrer des convergences entre islam et christianisme, sans jamais montrer en quoi ils divergent et s'opposent dans un antagonisme radical et irréconciliable sur nombre de points essentiels. Mahomet est mis sur le même pied que Jésus dans le volume 1 et le reste du manuel, à part le judaïsme, n'a souvent pas grand-chose à voir avec la religion.

Le dogme du subjectivisme

Comment a-t-on pu en arriver là? Il faudrait faire une étude théologique et sociologique plus poussée de ces nouveaux manuels. Elle permettrait de mettre en exergue les liens de parenté entre l'inspiration de l'éditeur et certains mouvements de pensée à la mode, comme celui qui consiste par exemple à réunir tous les monothéismes dans une religion universelle, après les avoir débarrassés des dogmes qui divisent et avoir donné l'absolue priorité à la démarche subjective de chaque « croyant » (piétisme individualiste d'un certain protestantisme ?), afin de répondre aux enjeux de la modernité. La pensée qui correspond au modèle méthodologique de ce manuel (dans une démarche pas forcément consciente de ses auteurs) c'est qu'aucune religion ne détient la vérité, qu'elles n'en ont que des parcelles et qu'elles peuvent donc parfaitement coexister sans prétendre à aucune supériorité doctrinale (de leur foi) ou culturelle de l'une sur l'autre.

Le volume 1 d'Enbiro, A la découverte des religions, consacre par ailleurs de nombreuses pages à des thèmes d'un féminisme exacerbé et inadapté à de très jeunes enfants (avec des questionnaires grotesques). Ceux qui ont écrit pour Enbiro savent-ils comment fonctionne et réfléchit un enfant de 8-9 ans à qui l'on fait une relecture de l'Ancien Testament (en dehors du module sur David) qui présente les femmes de ce temps comme des esclaves sexuelles et laborieuses ? On raconte ainsi à trois reprises aux jeunes enfants comment Abraham a couvert Agar, la servante de sa femme. Quelle triste image donnée aux enfants de l'Ancien Testament... Des enfants à qui l'on demande par exemple: « Sara a-t-elle pu choisir le moment où elle aurait un enfant ? Agar, servante de Sara, a-t-elle pu choisir si elle voulait avoir un enfant de son maître Abraham ? Rebecca a-t-elle pu choisir son mari ? Rachel a-t-elle pu choisir un métier ? Léa a-t-elle choisi d'épouser Jacob ? »

Bien des enseignants disent avoir du plaisir à utiliser la nouvelle série d'Enbiro car ils ont l'impression de faire autre chose que de la religion (c'est en effet de l'histoire-géo mâtinée de sociologie des religions, avec un zeste de psychologie comportementale). Les six contes proposés aux enfants par le volume 1 n'ont aucun lien direct avec Dieu, quand ils ne prennent pas des accents panthéistes (« Écoute les voix de la terre » qui remplace la communion des saints et le dialogue avec Dieu par le chant des arbres: du pur New Age ... ). D'ailleurs, il s'agit bien d'un manuel du Nouvel Âge. Il propose un christianisme squelettique, aplati et horizontalisé, sans surnaturel, sans le discours sur la grâce, cette participation ontologique de l'homme à la vie divine qui est au cœur du christianisme et du discours paulinien en particulier. On parle aux enfants d'un christianisme vidé de sa substance, amputé du mystère du Salut qui passe par un Sauveur vrai Dieu et vrai homme. Même d'un point de vue culturel et dénué de visée catéchétique, on passe à côté du principal. Le manuel Enbiro relève d'un christianisme d'en bas, pour faire un rapprochement avec une formule utilisée par les historiens pour désigner l'arianisme.

Dans le volume 2, la priorité est donnée aux confessions chrétiennes (deux modules sont consacrés au christianisme, un troisième module à Moïse et un quatrième au bouddhisme). On doit cependant constater à nouveau dans ce deuxième volume la grande pauvreté des éléments sur la vie de Jésus, sur le contenu doctrinal du Nouveau Testament et sur l'enseignement chrétien (en particulier sur les dogmes professes par l'Église catholique). Il sera difficile de rattraper ce manque avec le cycle III d'Enbiro (pour les 11-13 ans), en cours d'élaboration, proposant une « approche transversale » de plusieurs thématiques, et avec le cycle IV (13-16 ans), qui nous promet une belle bouillie en annonçant « des sujets en prise avec l'actualité des religions ».

L'effet syncrétiste du volume 2 se retrouve avec un kaléidoscope de confessions chrétiennes (protestante, catholique et orthodoxe) qui sont mises sur le même pied entre elles à travers tout le manuel et placées sur le même plan que le bouddhisme. Ce catapultage et ce mélange de confessions chrétiennes ne peuvent qu'engendrer, dans la tête des jeunes élèves, un embrouillamini identitaire, d'autant plus que la très grande majorité d'entre eux n'a aucune instruction ou pratique religieuse à la maison. Il n'y a par ailleurs aucune ouverture sur le surnaturel et quasiment aucune sur la spiritualité, alors qu'ils constituent pourtant des éléments essentiels pour comprendre la culture (foi) chrétienne et les sacrements (même si l'on ne veut pas d'une visée catéchétique à l'école). Enbiro s'inscrit résolument dans le contexte des « sciences de l'homme et de la société ». Cette approche plus sociologique que théologique est confirmée par l'introduction méthodologique: « [ ... 1 l'école a la mission de transmettre des connaissances et de mettre en évidence des points de vue ». Ladite méthodologie demande d'ailleurs, tout au long du manuel, aux enfants d'exprimer leur opinion, leur expérience, leur ressenti et elle recommande aux enseignants de rechercher avant tout ce dialogue, sans imposer une « interprétation ». Le but prioritaire n'est ainsi plus de transmettre des connaissances culturelles ou de foi prises objectivement dans les doctrines religieuses, mais de développer le respect des idées des autres, sans porter de jugement de valeur (conformément au nouveau relativisme éthique et religieux, alors qu'on peut contredire l'autre tout en respectant sa liberté de pensée et sa personne). L'enfant ne reçoit plus des connaissances, il devient un centre d'accueil autonome. Le but fixé à l'enseignant pour ses élèves est « d'exercer sa curiosité (de J'élève) et mobiliser des connaissances nouvelles pour affiner ses représentations et développer son esprit critique » (méthodologie). On inocule aux jeunes élèves les outils logiques du subjectivisme... La méthodologie parle encore de « l'accent mis sur le christianisme d'aujourd'hui ». Est-ce à cause de ce parti pris que le manuel ne fait par exemple plus référence au pêché, qu'il soit originel ou individuel ? Le brassage voulu des religions et des confessions chrétiennes se trouve résume dans le volume 2 par l'étape 5 et le slogan « Une religion, plusieurs Églises » (méthodologie). La formulation n'est pas totalement fausse, mais elle n'est pas exactement en rapport avec les énoncés de foi.

Le manuel insiste d'ailleurs principalement sur les convergences entre les confessions chrétiennes (croyances, rites, pratiques, fêtes « communes », etc.) sans dire clairement qu'il y a des divergences au sens d'oppositions. La méthodologie explique ainsi, pour donner l'orientation du module sur les chrétiens d'aujourd'hui, qu'il « s'agit de dégager les points communs à tous les chrétiens et quelques particularités de chaque confession », page 1. On ne parle plus d'opposition, mais de « spécificités des confessions chrétiennes » (ibid.). Cette phraséologie lénifiante laisse croire aux enfants qu'il n'y a pas vraiment d'importance à être dans une confession plutôt que dans une autre, puisque les différences ne sont pas primordiales mais secondaires, réduites à des « particularités ». Enbiro veut-il faire prioritairement de l'œcuménisme ou dispenser d'abord des connaissances ? Il est à relever en passant que cette approche de « connaissance » relève plus du mode de pensée des gnostiques que de celui des croyants .

L'approche du dogme est également fausse. La méthodologie explique par exemple: « Le Nouveau Testament connaît des formules liturgiques mentionnant le Père, le Fils et le Saint Esprit, mais il ne développe pas à proprement parler de doctrine de la Trinité. C'est au cours des siècles et particulièrement lors des conciles des IVe et Ve siècles - que se développe et se définit une théologie trinitaire. » Cette formule laisse à penser qu'on a inventé après plusieurs siècles une doctrine de la Trinité, méconnaissant le principe de l'évolution homogène du dogme catholique. Mais, de manière générale, le catholicisme n'est pas traité ici avec suffisamment d'équité.

Il faudrait d'ailleurs consacrer une longue analyse à la manière dont ce manuel tend à déformer la doctrine catholique, qu'il s'agisse de l'eucharistie, des sacrements en général, de l'histoire des dogmes. En voici quelques exemples. « Les chrétiens expriment par des gestes et des paroles leur communion avec Dieu: ce sont les sacrements. » « Le baptême [ ... ] marque l'entrée d'une personne dans la famille des chrétiens. » Plus insidieusement, au détour de la partie sur le protestantisme : « Les protestants ne reconnaissent que les deux sacrements établis par Jésus lui-même : le baptême ... et la sainte cène». Cela veut dire que, selon Enbiro, - et pour les enfants catholiques qui en recevront l'enseignement -, les autres sacrements reconnus par le catholicisme n'ont pas été institués par le Christ. D'autant plus que dans les chapitres du manuel et de la méthodologie consacrés aux sacrements chez les catholiques et les orthodoxes on ne dit pas si leurs sept sacrements ont été institués par le Christ ou non. Et ainsi de suite.

La religion néo-laïque

En définitive, religions et confessions chrétiennes sont mises sur le même plan, et l'élève est invité à déambuler dans cette galerie des religions où l'on réduit la foi à un courant d'opinion (l'enseignant étant d'ailleurs invité à inciter les enfants à dire ce qui leur passe par la tête). Cette approche motivée par un prétendu souci scientifique est d'autant plus désinvolte, intellectuellement parlant, que ce manuel ne présente pas suffisamment les religions telles qu'elles se définissent (surtout le catholicisme qui est présenté de manière gravement lacunaire et approximative sur des points très importants). Ce n'est pas ainsi qu'on fait découvrir la culture religieuse du lieu et du pays où l'on vit. Le concept multireligieux rigide d'Enbiro veut imposer aux enfants des écoles primaires la symphonie des religions qui est l'un des dogmes du syncrétisme néo-laïc. La très grande majorité des jeunes enfants touchés par cet enseignement n'a pourtant pas d'« anticorps » suffisamment efficaces pour résister à cette manipulation subtile des esprits, car ils dont aucune instruction religieuse en famille ou en paroisse. L'absence d'une vraie méthode comparative, qui est pourtant très importante dans la science des religions, apparaît également dans le module sur le bouddhisme. Enbiro aurait pu dire par exemple que certaines choses distinguent fondamentalement christianisme et bouddhisme : pas de réincarnation pour les chrétiens qui croient par ailleurs en un Dieu personnel, etc.

La Vérité majuscule (celle qu'on apprend sur les genoux de sa mère) s'éclate en vérités éparpillées. Si le but inconscient de la théologie laïque de ce manuel est d'inculquer aux enfants l'idée que l'appartenance à une religion plutôt qu'à une autre est assez secondaire, car toutes se valent et qu'il ne faut pas faire de jugement de valeur, il sera sans doute atteint. Il sacrifie en effet au relativisme philosophico-religieux, dans un monde qui considère que seules les sciences apportent une connaissance objective. Dans la tête des jeunes élèves, les frontières entre les religions seront rendues encore plus indistinctes. C'est peut-être bon pour la tolérance (et laquelle d'ailleurs ?), mais insuffisamment rigoureux sur le plan intellectuel, sans parler du domaine de la foi ! Tocqueville disait que seul le débat public sur les valeurs permettait de faire rempart au totalitarisme. Enbiro, en tout cas, en brouillant le positionnement des valeurs, ne fera pas rempart au totalitarisme idéologique qui s'impose peu à peu dans la société en matière d'approche du fait religieux (« toutes les religions se valent » ... ).

Mais ce qui paraît le plus incompréhensible dans cette affaire, c'est que l'on oblige les catéchistes valaisans à utiliser ce manuel pour enseigner dans les classes, même si on leur donne un complément qui d'autre part les légitime.

 

A propos des Carnets de

Soeur Marie de la Trinité

Clarisse d'origine vaudoise (Malines 1948)

J.M.J.A.T. PATRIARCHATUS LATINUS

JERUSALEM Noël 1942 P.O.B. 1171- Tel., 3460 N. 104/42

Très Révérend Père,

En lisant attentivement le manuscrit de ce livre, avant d'en autoriser la publication, j'ai dû admirer de travail merveilleux de la grâce dans une âme.

Travail progressif qui, tout d'abord écarte les obstacles, puis trace les grandes lignes et conduit, enfin, vers les cimes élevées de la perfection. Toutes choses, Très Révérend Père, que Vous avez si bien exposées.

En substance, Dieu ne demande rien de vraiment extraordinaire à Sœur Marie de la Trinité; toutefois, il voulut d'elle une correspondance fidèle à Ses saintes inspirations, et la générosité à ne rien lui refuser de ces petits sacrifices qui se présentent le long d'une journée.

Il reste toujours vrai que la grâce ressemble au soleil, et l'âme est l'habitation qui le reçoit : il suffit qui les volets s'ouvrent, alors, même sans les y inviter, les rayons solaires s'y précipitent en faisceaux.

Tel fut le cas de Sœur Marie de la Trinité à laquelle, en toute vérité, on peut appliquer les paroles du Roi prophète : « In simplicitate cordis mei laetus obtuli universa. » (1)

Dieu veuille, Très Révérend Père, que ce livre apporte le plus grand bien aux âmes, en leur faisant comprendre que par la simplicité et la générosité on va droit à Dieu qui, alors, ne met plus de limites à sa propre munificence.

En Vous bénissant, je me recommande à Vos prières. Tout à vous en Notre Seigneur, t Louis, Patriarche de Jérusalem

Au Très Révérend P. S. S. Sauveur Jérusalem

 

 

L'E U R 0 P E

L'homme n'obéit qu'à deux lois, qui se suppléent toujours, celle de la conscience ou celle de la force: et même avant le Christianisme, il ne connut que la seconde, celle dans laquelle il retombe dès que l'autre s'évanouit.

Et qu'est-ce d'ailleurs que l'Église, sinon le droit de Dieu introduit chez les hommes ? et la Révolution, sinon le droit de l'homme affranchi du contrôle de Dieu ? Et qu'est-ce qu'un tel droit, sinon le retour à la barbarie ?

Antoine BLANC de Saint BONNET : L'Infaillibilité, Avant-Propos.

 

Détachée de ses racines religieuses, l'Europe n'est que le cap de l'Asie et, virtuellement, le champ privilégié de ses conflits, comme déjà nous le vivons avec celui opposant Juifs et Palestiniens. Au moment même où elle prétend se construire des institutions politiques et se forger une Constitution écrite, l'Europe est déjà terre d'invasion et chaos politique et social. Son personnel politique ne tolère une interrogation sur ses racines et son identité qu'à la condition d'y donner la réponse la plus insipide possible. L'Europe se construit un cadre qui n'encadre que des débris de civilisation. Le cadre lui-même est fictif et dissimule le consen-tement à la mondialisation. Il ne sert qu'à l'entretien d'une nomenclature vivant en parasite sur des sociétés livrées à l'affrontement exclusif de la spéculation financière et des idéologies factieuses. Ni les souverainistes ni les partisans d'une fédération européenne quelconque n'offrent le moindre sens, le moindre crédit à cet édifice qui est, en réalité, une très réelle déconstruction programmée de l'Europe !

Les peuples commencent à sentir confusément ce mensonge. Ils réagissent par l'abstention. C'est le langage de l'impuissance. Ils n'en ont pas d'autre. La démocratie de masse n'est en rien dans la tradition de l'Europe historique, ne correspond pas davantage à sa culture propre qu'à celle des peuples d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique. La démocratie de masse n'est pas même une invention moderne. Elle n'est que l'aboutissement d'un refus. Elle n'a germé et prospéré sur notre continent que par la Révolution, ou plutôt les Révolutions : la révolution religieuse d'abord, que représente en Occident le protestantisme; la révolution politique ensuite, dont le modèle est français; la révolution sociale et culturelle enfin qu'est le socialisme. Au-delà du socialisme, il n'y a plus rien, car le socialisme, c'est la mort, c'est la politique de la mort, lente mais assurée, douce mais tenace : la mort de la personne comme entité spirituelle et charnelle autonome confrontée à d'autres entités semblables à elle-même. C'est de cette libre confrontation que naît, naturellement, toute société, privée et publique. Le socialisme abolit la société comme ensemble composé d'unités personnelles libres mais hiérarchisées pour lui substituer des mécanismes collectifs détruisant systématiquement toute autonomie réelle et en particulier celle de la conscience morale, à la base de l'autonomie des personnes.

Pour faire passer dans l'opinion publique cette déstructuration et la réaliser dans les faits, pour l'imposer aux consciences, le socialisme se sert des valeurs morales, qu'il manipule dans un sens parfaitement immoral, à seule fin d'égarer et d'étendre la puissance de l'État. Le socialisme fonde la puissance de l'État sur l'anéantissement de l'autonomie des consciences et sur la démoralisation collective. Le socialisme tue l'âme. Il se confond, sur le plan institutionnel, avec la démocratie de masse. Face à lui, aucune opposition structurée et séculière ne subsiste. Toutes sont mensongères et vivent de lui. Ces oppositions ne vont pas jusqu'au bout de son nihilisme et de son matérialisme, mais toutes en adoptent les mœurs, s'efforçant vainement de freiner la marche générale vers la mort collective. Sous le régime du socialisme, la culture n'est plus rien, sinon une affaire d'État, un investissement touristique, un marché. Le livre subit sous ce régime plus que sous aucun autre, la loi d'airain du marché. La religion elle-même, suprême outrage, n'est qu'une superstructure en sursis destinée à l'entretien de cadavres vivants hors du catholicisme, et à tenir en captivité des imposteurs et des intrus à l'intérieur d'une hiérarchie d'apparence catholique et romaine. Tout y est faux, mais tout doit y apparaître vrai. Ce mensonge institutionnalisé est nécessaire à la survie du socialisme.

Il est plus que certain que ce décor s'effondrera sur lui-même. Aucun mensonge ne tient, à la longue. L'antiquité païenne s'est effondrée parce que les religions païennes cachaient leur athéisme secret sous leur idolâtrie, qui entraînait néanmoins toute l'humanité vers la mort. Le mystère chrétien est venu sauver cette humanité in extremis. Il fut l'aurore d'un essor sans précédent de la civilisation, d'une reviviscence de la culture et des cultures. Qui ne voit pas, aujourd'hui, que le principe même de la vie lui est, plus que jamais, lié, que sa disparition, son rejet même sont désormais une question de vie et de mort pour toute l'humanité. Le chaos des religions néo-païennes n'est qu'un leurre. L'anéantissement réel de l'humanité est le corollaire du rejet du seul christianisme. La seule question pratique qui importe n'est pas celle de savoir si nous aurons, demain, un passeport européen, une constitution européenne, un droit de libre circulation sur notre continent. Ces questions ne sont mises en avant que pour dissimuler le chaos qu'une classe politique intéressée à sa seule survie entend maintenir et accroître sur des peuples énervés et asservis. La seule question pratique qui ait aujourd'hui de l'importance, est celle de savoir si nous avons un Pape ou si nous n'en avons plus. Pourquoi cette question est-elle si décisive ? Tout simplement parce qu'en l'esquivant, en la fuyant, la question même de l'identité de l'Europe n'a plus aucun sens. Dans le marasme actuel, notre classe politique a besoin, encore, d'un pape fictif et faux. Ce type de pontife romain est l'alibi démocratique temporaire de la tradition religieuse européenne. Jean-Paul II est en quelque sorte l' "idiot utile" de l'instinct religieux des peuples d'Europe.

Réfléchissez : l'œuvre du salut de l'humanité n'appartient en définitive qu'au Christ. Le prestige de ses témoins des premiers siècles, les martyrs, est encore tel que nul n'oserait combattre ouvertement la foi en l'Homme-Dieu, ni son Église actuellement, en Europe. Mais il reste possible de corrompre l'Église de l'intérieur afin de corrompre la foi des fidèles. A ce prix, mais aussi à cette fin, doit servir la liberté religieuse, dont l'œcuménisme n'est que le corollaire purement confessionnel. Par ce moyen sera définitivement obstruée la voie d'autorité surnaturelle seule habilitée à éclairer infailliblement les consciences. Laissée à ses seules ressources naturelles, la raison humaine sombre irrévocablement. Nous sommes sur cette pente, bien peu le savent, encore moins s'en inquiètent. Et c'est la raison pour laquelle les classes politiques, dans leurs parlements, s'autorisent à légiférer librement sans souci de leur compétence, en vue de la destruction programmée de tout ordre naturel, niant par principe et malicieusement l'origine divine de tous les droits humains fondamentaux.

Ils peuvent le faire à loisir tant qu'aucun Vicaire du Christ ne se placera en face d'eux comme instance spirituelle et morale supérieure à l'ordre social et politique mais agissant sur ces ordres distincts de l'ordre spirituel et religieux par son autorité propre sur les consciences personnelles, dénonçant leur complot se manifestant dans de multiples domaines du droit séculier, en particulier dans celui qui consiste à nier purement et simplement l'institution fondamentale du m a r i a g e, entraînant à sa suite la négation effective de la propriété privée et familiale, qui est l'appui économique et social le plus ferme des libertés personnelles. Le droit, qui devrait servir d'appui et de protection à la conscience morale droite, est devenu son adversaire déclaré, le plus déterminé et le plus implacable. Ce droit n'a ni légitimité ni fondement. Il ne s'impose que par les silences complaisants de faux Vicaires du Christ successifs taisant volontairement cette illégitimité morale et cette absence de fondement par un ralliement abusivement attribué à l'Église romaine de celle-ci au monde et à la civilisation moderne, depuis Vatican II.

Par ce pseudo concile est stérilisé et rendu caduc t o u t l'enseignement magistériel de l'Église, qui s'opposait et s'oppose toujours avec la même autorité morale et spirituelle infaillible à la subversion en cours, dressant contre elle un barrage absolument infranchissable. La révolution du nihilisme triomphe à ce point en Europe qu'elle a pénétré jusque dans les minorités traditionalistes du monde catholique, par les œuvres de la Fraternité Saint Pie X, dont la seule utilité présente et future consiste à maintenir aussi longtemps que possible le crédit et l'audience de faux pontifes romains, au plus grand préjudice des consciences s'égarant dans les méandres de tant de mensonges. Ce clergé schismatique et apostat maintient à travers toutes les nuances du vrai et du faux, peu vérifiables pour le commun des fidèles, une absence concertée de repères généraux certains soit quant à l'incidence de la morale et de la religion dans l'ordre politique, soit quant à la nature et à l'identité de l'autorité infaillible de l'Église. Cela suffit à la confusion générale. Le Christ n'est plus nié par personne, officiellement. Ceux qui veulent encore croire à sa divinité peuvent évidemment le faire. Mais cette foi ne doit être d'aucune conséquence sociale ou morale. En sorte que n'est toléré à Rome qu'un "Vicaire du Christ" pactisant avec les dogmes démocratiques et la nouvelle morale publique. Au prix d'une occultation de la mémoire au sujet non seulement du christianisme mais de son rôle essentiel dans la formation de toutes les nations européennes.

L'Europe politique est une création indirecte de la papauté. Le schisme d'Orient a rejeté la papauté, et les peuples qui en furent les victimes sont tombés sous le joug de l'Islam pendant des siècles ou, pour la Russie, d'un athéisme officiel à la cruauté inégalée dans l'histoire des tyrannies connues. Si, à son tour, les chrétiens d'Occident, après toutes les grâces reçues depuis deux mille ans, se montrent indifférents à l'institution divine et centrale du christianisme fondateur de l'identité de leurs peuples, il est normal qu'ils sombrent à leur tour dans une nouvelle tyrannie, peut-être aussi implacable sinon plus que le communisme marxiste. Cette tyrannie est déjà en place. Elle hésite encore à montrer son vrai visage. Qu'est-ce donc qui la retient encore ? Le souvenir, toujours présent dans une petite minorité éclairée, des libertés anciennes. On hésite à les interner ou à les tuer. On pense que l'oubli couvrira leurs voix définitivement. La peur aussi des régimes concentrationnaires récents, qui ont dominé le XXème siècle européen. Mais déjà ce souvenir s'estompe, et ces peurs se transforment en délire, voire même en complicité, comme on peut le constater par les silences de l'Europe politique sur les crimes de guerre des Etats-Unis d'Amérique en Irak, ou ceux de sociétés privées occidentales en Afrique centrale, qui firent des millions de victimes.

Sans tête spirituelle et morale i n f a i 1 1 i b 1 e, l'Europe politique court au suicide. Et c'est ce qu'elle fait...

Sierre, le 18 juin 2004

Michel de Preux

NDLR À vues humaines, ces affirmations s'appliquent à la situation actuelle...Dieu en tirera-t-il quelque bien?

 

Constitution européenne

SAVIEZ-VOUS QUE

le projet de constitution pour l' Union européenne

• a été élaboré sans aucun mandat démocratique

• ne pourra en aucun cas être soumis au peuple en Allemagne

• établit une sorte d'Etat-mammouth signifiant l'extinction de l'autonomie des anciens Etats-membres

• place la constitution de l'UE et le droit européen au-dessus des droits nationaux et même des constitutions nationales

• prévoit que des décisions pourront être prises contre l'avis des Etats membres ( donc augmentation de la perte de souveraineté et de démocratie )

• enlève aux Etats la possibilité d'avoir leur propre politique étrangère et de sécurité

• encourage l'armement et la militarisation de l'UE et prend à son compte le traité Euratom et mise ainsi sur l'énergie atomique y compris en matière militaire

• érige la globalisation comme principe constitutionnel

• donne le pouvoir politique européen aux partis politiques

• ignore les droits populaires au niveau européen

• ne prévoit pas de séparation des pouvoirs et de contrôle des organes dirigeants qui devront travailler dans la loyauté

• donne de nouveaux sens à d'anciennes idées positives ; quand elle dit Europe elle pense UE ; quand elle dit démocratie elle pense domination de l'exécutif ( Commission et Conseil des ministres); quand elle dit liberté elle pense globalisation ; quand elle dit subsidiarité elle pense centralisation

• se veut un modèle exemplaire pour un nouvel ordre mondial ?

Tract d'un groupement citoyen d'Allemagne du sud contre la constitution de !'UE publié par Zeitfragen du 14/6/04

Traduction : Denis Helfer

Dix arguments contre Harry Potter

 

1. Harry Potter est un projet global et à long terme pour modifier la culture . On veut détruire dans la jeune génération la réticence pour les pratiques magiques . C'est l'irruption dans la société des forces jadis vaincues par le christianisme .

2. Hogwarts , 1'école de magie et de sorcellerie est un monde clos de la violence , de 1 'horreur, de la malédiction et de l'ensorcellement , de la répulsion du sang ,de la démence et de l'idéologie raciale Il y règne un climat constant de menace qui se reporte sur le jeune lecteur

3. Harry Potter ne combat pas le mal. De volume en volume apparaît plus clairement sa parenté, avec Voldemort , le vrai méchant. Au cinquiéme tome il est lui-même possédé par Voldemort et sa personnalité est détruite .

4. Le monde des humains est-humilié, le monde des sorcières et des magiciens est glorifié

5. Il n a aucune transcendance positive Les symboles divins sont pervertis . Le surnaturel est exclusivement démoniaque

6 Harry Potter n'est pas un conte moderne . Dans les contes les sorcières sont nettement des créatures du mal et le héros se défait de leur pouvoir en pratiquant les vertus , Chez Harry Potter personne ne veut le bien

7.Une manipulation émotionnelle et une confusion intellectuelle ne permettent plus au lecteur de distinguer le bien du mal

8. C'est une grave faute contre la jeune génération : on veut la séduire et la détourner vers la magie. On veut remplir son imaginaire d'un monde régi par le mal, un monde à la fois sans issue et digne d'efforts

9. Quiconque tient à la diversité d'opinion doit se défendre contre cette entreprise médiatique , contre cette dictature des illusions.

10 La foi en un Dieu tout pur est systématiquement détruite

L'endoctrinement scolaire avec Harry Potter est donc intolérant et est en contradiction avec l'esprit de notre constitution ,

On peut donc, au nom de sa foi et pour des motifs de conscience, refuser de participer à des activités scolaires sur le thème de Harry Potter .

Tiré de Harry Potter -bon ou mauvais ?

Paru dans ZEITFRAGEN du 6 septembre 2004

Traduction : Denis Helfer

Les cellules-souches: des personnes.

Pourquoi voter NON le 28 novembre.

Exposés et échanges sur les cellules-souches

le dimanche 21 novembre, de 14h00 à 19h00, au buffet 1ère classe de la Gare de Lausanne, salle des Vignerons

 

Dr Joachim Huarte, chercheur en embryologie à Genève,

Cellules-souches, l'avenir des 1'500 embryons congelés ?

 

Prof. Dr Jean de Siebenthal

Les cellules-souches et l'éternité.

 

Lic. HEC et lic. ès iur François de Siebenthal

Les cellules-souches, pourquoi voter NON et les protéger de la torture de la recherche.

 

Ouvert à d'autres conférenciers. RSVP 021 616 88 88

Débat.

 

Loi votée le 28 novembre 2004