En souvenir de Henri Simon (1912-1973)

Lors du Congrès 1979 du Centre de documentation civique, le soussigné a présenté M. Gustave Thibon en des termes qui évoquent le curé Henri Simon, décédé il y a trente ans.

Le texte qui suit a paru dans Finalités no 50, de décembre 1979

Présentation de M. Gustave Thibon

"On ne présente pas Gustave THIBON, on le salue"

C'est par ces mots qu'en 1955 le curé Henri SIMON ouvrait la conférence

"L'hypocrisie du monde contemporain" aux temps où Gustave THIBON était invité à Lausanne chaque année.

Permettez-moi, cher Maître, de vous saluer bien simplement, et de profiter de cette circonstance pour rendre hommage à l'abbé Henri SIMON, votre ami, et maître à penser pour beaucoup de personnes dans le bassin lémanique.

Né en 1912 à Lausanne, originaire de Le Lieu, il commence ses études de théologie protestante. Sa conversion à l'Église survient alors ; il a reconnu dans la Sainte Vierge, la mère de l'Église et le chemin assuré de son Fils.

Sa voie, toute tracée, le conduit au Séminaire, et Mgr BESSON lui confère l'ordination sacerdotale. Vicaire à l'Église Saint-Pierre à Fribourg, il devient ensuite curé de Lutry.

Ceux qui l'ont connu l'ont aimé : pour ses homélies par exemple, où transparaissait une spiritualité profonde. Peu nombreux sont les prédicateurs si remplis de Dieu qu'ils l'interpellent en chaire et lui parlent comme à un ami présent. Le R.P. CARRE ne manquait pas de recueillir son enseignement, incognito dans l'assemblée dominicale lors de ses passages en Romandie. "Ce prêtre ne croit pas, il SAIT", disaient certains.

Le R.P. CARRE était impressionné aussi par son extraordinaire culture, et, qui pourrait ici en parler mieux que Gustave THIBON ?

Mais, si nous sommes rassemblés aujourd'hui, si ce Congrès a lieu, c'est parce que ce prêtre a béni nos débuts, et parce que nous avons eu le bonheur de recueillir une grande partie de sa bibliothèque, preuve sans doute partielle de cette merveilleuse culture.

Combien de bibliothèques de ce type hélas ont disparu dans la tempête postconciliaire, celle du regretté abbé Jean SCHMUCKLI par exemple ? Les banques de la culture attirent aussi les déprédateurs.

Face à l'auditoire, l'abbé Henri SIMON, présentant Gustave THIBON, savait donner à sa présence sa plus profonde justification. C'est lui qui, de l'au-delà, de la lumière de l'Ascension où il est monté le 30 mai 1973, vous situe, cher Maître, dans cette assemblée si attentive.

N'étant pas l'abbé SIMON, je ne crois pas inutile de présenter brièvement notre conférencier à ceux qui ne le connaîtraient pas suffisamment.

Né à Saint Marcel d'Ardèche le 2 septembre 1903 dans le Bas-Vivarais, presque en Provence, Gustave THIBON a passé son enfance dans ces villages du bord du Rhône, et n'a jamais quitté ce pays.

Il apprend seul le latin à fond, l'allemand et les mathématiques, lit les philosophes et les poètes : une impérieuse nécessité intérieure de connaître le pousse ; le voilà attiré encore par le provençal, l'espagnol, la biologie et la médecine.

La philosophie l'amène au seuil de la Foi :

Je veux garder simultanément le regard clair et le cœur brûlant. ;

Il découvre Saint Thomas, et juge de la psychologie expérimentale des années 1930 ; dès ce moment se succèdent les œuvres qui touchent le fond du cœur humain

Nietzsche ou le déclin de l'esprit Ce que Dieu a uni. Vous serez comme des dieux. L'échelle de Jacob. La crise moderne de l'amour. Retour au réel. Diagnostics.

et tant d'autres, par exemple

Simone Weil telle que nous l'avons connue. Notre regard qui manque à la lumière. L'ignorance étoilée. Équilibre et harmonie.

Ce dernier ouvrage, formé des billets édités par Henri de Lovinfosse peut très bien alimenter les réflexions d'une cellule.

Nous avons le devoir de nous imprégner de la pensée de ce Maître, qui a bien voulu traiter des Droits de l'Homme, sous le titre : "UNE CITE POUR LES HOMMES".

Écoutons-le

Note :

Nous regrettons de n'avoir pu disposer du texte cité.

Jean de Siebenthal

 

Sermon pour la fête de la Sainte Famille

C'est un sujet particulièrement grave qui est proposé à notre contemplation et méditation en ce dimanche, étant donné les difficultés d'aujourd'hui qui entourent cette réalité intangible de la vie humaine, du moins jusqu'à un passé récent. Et sans doute nous faut-il nous dire d'emblée, avant toute discussion, que le Christ fils de Dieu a voulu naître, comme tout être humain, dans une famille qui est à l'image de toutes les autres, de la nôtre aussi, et cela même si les nôtres ne sont pas aussi saintes que la sienne. Cette structure fondamentale de la société, Il l'a pour ainsi dire sacralisée en la vivant, dans le sillage de l'Incarnation qui fournit à tout le créé ses lettres de noblesse. Quand Dieu donne la vie, cadeau si précieux qu'il est à respecter toujours et absolument, Il donne aussi en même temps ce qui la rend possible, l'accompagne et la favorise. Il donne le moyens, les lieux, les possibilités qui rendent le projet viable, en tenant compte de la liberté et de la disponibilité de la réponse de chacun. La famille fait partie de ces dispositions complémentaires au don de la vie, et elle est mentionnée d'un bout à l'autre de la Sainte Écriture, culminant dans le modèle parfait de Bethléem et de Nazareth.

Comme chrétiens, nous ne pouvons donc pas emboîter le pas à ceux qui estiment aujourd'hui que la famille est dépassée, voire même, selon certains, vouée à disparaître. Heureusement, des voix puissantes et qualifiées &endash;pas seulement notre Saint Père !- s'élèvent à contre courant pour affirmer son importance naturelle. Ces scientifiques montrent que la famille est la meilleure parade aux totalitarismes qui menacent l'homme et la société, après ce terrible XXème siècle qui a vu tant de tentatives de l'asservir. En effet, les Etats modernes tendent à ne reconnaître que les individus et à se désintéresser de l'institution familiale, ou à ne la voir que sous un jour économique de rentabilité ou de non-rentabilité. Mais ce faisant, ils se voient obligés d'intervenir dans les funestes conséquences qu'ils ont créées et qui ont été provoquées par cet affaiblissement : foyers monoparentaux, marginalisation, assistanat... On se félicite des « libertés conquises », mais on ne sait comment faire face aux « fragilités nouvelles » engendrées par ces libertés illusoires.

Or, il y a toujours eu deux fonctions essentielles reconnues à la famille. La première est pro créative : la famille permet non seulement la perpétuation de l'espèce, mais elle permet à la société de durer. Elle est ainsi antérieure à la société politique et aussi lui survit et la dépasse. Les Romains disaient déjà qu'elle est « principium urbis » (origine de la cité) et « pusilla res publica » (petite république). Le christianisme renchérira en disant qu'elle est « ecclesiola », Église en réduction. En elle se forme l'enfant, accueilli d'emblée comme un être unique, différent des autres, et donc rendu capable d'accueillir chacun dans sa différence. C'est là que se forment les personnalités fortes et autonomes, donc capables de résister aux pressions aliénantes et à la colonisation idéologiques. Après la chute du communisme en 1989, il y eut une réaction éloquente des membres de la prestigieuse Académie des Sciences Sociales de Moscou, qui forme une bonne part des élites du pays. Ces gens cultivés avaient souvent conservé une lueur de foi et de liberté intérieure qui leur permettait des relations assez confiantes. Ils se sont demandé comment expliquer cette résistance qui avait traversé 70 ans de communisme ? La réponse fut unanime : « nous le devons à notre grand-mère ! ». Ce qui est confirmé a contrario par l'obstination des régimes totalitaires à détruire la famille ou à la subordonner strictement à l'État.

La deuxième fonction est unitive : les époux s'unissent et s'unissent sur le long terme, dans un amour durable non basé uniquement sur la superficie du sentiment. Il ne s'agit donc pas seulement d'un processus physiologique, mais d'un amour pleinement humain, avec tendresse et affection, engendrant une union féconde et stable. Cela s'oppose à la prétention de contrôler de l'extérieur le nombre ou la qualité des enfants. Or, le principe de subsidiarité est lui aussi fondamental : en dépendant l'un de l'autre, les conjoints sont les premiers bénéficiaires de l'institution qu'il ont fondée, et l'éducation est le fruit des interactions incessantes qui s'exercent dans la famille, à tous les niveaux. Ces bénéfices sont radicalement irremplaçables. Et la vie transmise, on le comprend, ne se limite pas au physique et au matériel : elle comprend l'affectif, l'intellectuel et le spirituel aussi.

Tout cela se retrouve à l'état parfait dans la Sainte Famille. Jamais amour conjugal ne fut plus pur et plus mûr, plus désintéressé, plus chaste et plus vrai. On aurait pu dire : heureux Enfant qui a bénéficié d'un pareil exemple et entourage pour son éducation ! Mais l'amour va ici jusqu'à l'inversion des sources de valeurs : c'est Jésus, Fils de Dieu, qui est le pédagogue de l'Amour : « Ne saviez-vous pas que je devais être aux choses de mon Père ?... », et en même temps : « Il leur était soumis. ». Certes, ils s'étonnent de ce qu'on dit de Lui, mais ils ne Le contestent pas. Au contraire, ils l'acceptent comme une chance inouïe et un cadeau précieux. Pas facile d'être les parents d'un tel Fils ! Pas facile, pour S. Joseph, d'être l'époux de la femme la plus extraordinaire du monde, et en plus de n'être pas tout à fait son mari ! Pas facile d'être le père le plus fier qui soit de son fils, et de n'être que son père adoptif ! La Vierge Marie a bien conscience d'être l'Élue de Dieu, mais nous ne savons pas comment elle vit ces merveilles et ses douleurs. Quant à Jésus, Il se sait Dieu, il prie son Père avec une intimité divine et un cœur d'Enfant. A Nazareth, on mène une vie contemplative. Est-elle cachée, comme on l'appelle en général ? Oui et non, car personne ne se cache, ni personne ne se montre : au fond, exactement comme toute famille qui vit naturellement sous le regard de Dieu... La Sainte Famille inimitable nous est donnée à imiter. Chacun entretient, dans la prière personnelle et commune, une vie avec Dieu, dont les plus proches n'ont presque pas idée, car aucun des trois ne prie de la même façon : S. Joseph s'ajuste à sa vocation, du mieux qu'il peut, la Vierge Marie déploie la sienne, en droite ligne, de plus en plus et de mieux en mieux. Et le Troisième est déjà Celui qu'on prie... Quelles exigences inouïes ! Oui, il est urgent de revoir nos familles à cette lumière là, pour que la société en soit quelque peu illuminée. Ne doutons pas qu'ils nous y aident si nous le Leur demandons.

Abbé François Clément

 

La force prophétique de la famille

Catholica no 78 Hiver 2002-2003, p.134-135

... Combattre le matérialisme signifie ouvrir le cœur des jeunes à une nouvelle éthique idéationnelle, qui se base sur une vision spirituelle de la réalité, dans laquelle le sacrifice et la solidarité ont l'avantage sur la recherche du profit et de l'exploitation de l'autre. En ce sens, revitalisation de la famille et changement social procéderaient de la même dynamique. Au reste, les deux objectifs nous paraissent indissociables : sans l'un il est impossible d'atteindre l'autre. C'est un saut qualitatif qu'il nous faut : celui d'un effort personnel, de l'engagement, du volontarisme moral. Rien ne viendra du haut, et il n'est pas nécessaire de le demander, comme devraient l'avoir enseigné les dégâts provoqués par des décennies d'inoculation intense d'individualisme de masse. Du reste, dans nos sociétés marchandes malades, il est improbable qu'un politique de haut rang puisse se lancer dans une bataille contre la consommation. Ce qu'il faudrait plutôt, ce serait une sorte d'Intifada morale en faveur de la famille, dans tout l'Occident, qui partirait des familles existantes elles-mêmes, avec tous leurs problèmes: en renonçant aux consommations inutiles, en changeant de style de vie, travaillant moins si on a un travail, réclamant comme il se doit un travail quand on n'en a pas, mais avec des horaires réduits, pour être auprès des enfants, non pas pour les corrompre (là entre en scène la sobriété) mais pour leur apprendre l'importance de la solidarité et du don. Autant de pierres qui pourraient enrayer le moteur de la mégamachine sensualisto-capitaliste. De là l'importance d'un mouvement social plaçant la famille au centre de ses préoccupations, partant des réalités inférieures, des groupes locaux, des petites communautés et associations. En voyant en ceux-ci les instruments d'une multiplication des initiatives, destinées, répétons-le, non pas à la gestion mécanique et plate de l'ordre existant, mais au changement créatif de la société sensualiste dans sa phase tardive.

Souvenez-vous des grandes manifestations spontanées d'il y a que quelques années en Belgique, à la suite de la tragédie de Marcinelle, où deux pauvres enfants tombés aux mains d'un réseau de pédophiles avaient perdu la vie. Le tardo-sensualisme capitaliste, avec son masque cynique et corrompu, enlève aussi les enfants, d'une autre manière, lors des folles courses automobiles du samedi soir, avec sa drogue, sa destruction des valeurs, la fuite qu'il organise vers un faux bien-être. Il est temps d'agir, de manifester si nécessaire, comme les pauvres familles belges qui demandaient justice (rappelez-vous les ballons blancs, symbole de pureté, qui s'élevaient des cortèges). Nous avons besoin de familles prêtes à sortir de la routine quotidienne, faite également, nous le savons, de peines et sacrifices, affamées de justice et prêtes à désobéir, à s'engager, en commençant par se réformer elles-mêmes, pour un monde finalement revitalisé, dans lequel tous, vraiment tous, pourront se sentir comme « une grande famille ».

Carlo Gambescia

 

 

 

 

 

 

De l'usage de notre cathédrale

 

En fin 2002 le député libéral au Grand Conseil vaudois Jacques André Haury a lancé l'idée d'ouvrir la cathédrale de Lausanne à toutes les religions chrétiennes. Un débat s'est immédiatement ouvert sur la place publique qui a révélé par sa superficialité les faiblesses d'un soi - disant œcuménisme prêché pourtant avec enthousiasme tant dans les temples que dans les églises. La question posée par le député a t elle été bien posée ? Tel n'est pas l'avis de l'auteur des lignes qui suivent publiées partiellement dans le courrier des lecteurs du journal 24Heures. Il nous a paru intéressant de les publier de manière complète pour les lecteurs de Finalités.

 

L'inculture de notre siècle en matière d'architecture est immense. Et quand il s'agit d'architecture sacrée c'est encore pire.

Essayons donc de participer au débat qui s'est ouvert à propos de l'usage de notre cathédrale par le biais de son architecture.

La tradition judéo - catholique veut qu'avant d'être construite pour les hommes, une église soit édifiée d'abord et prioritairement pour Dieu. C'est Dieu en effet qui par le biais du prophète Nathan demande au roi David de lui construire une maison de pierre. C'est Salomon qui finalement comblera ce souhait divin et il faut relire les pages de la Bible qui nous décrivent la remise du Temple à Dieu pour comprendre tout le mystère de la chose.

Dans la parfaite tradition judéo - catholique, notre cathédrale a donc été construite en priorité pour Dieu. C'est ce qui explique ses dimensions, son harmonie et sa splendeur par rapport à la minuscule et modeste cité qu'était alors Lausanne.

Notre cathédrale a été de plus mise sous la sauvegarde de Notre - Dame. Cela aussi est une tradition venue de la nuit des temps en matière d'architecture sacrée. Un saint patron est désigné pour chaque nouvel édifice, un peu comme un parrain subvient à la protection de l'âme toujours fragile d'un nouveau baptisé.

Au XVIe siècle, les réformateurs ont renversé les autels de notre cathédrale. Ils ont coupé la tête à la statue de Notre - Dame dans l'ancien porche ouest. Ils ont pillé le trésor et expulsé l'évêque du lieu.« Un temple ni aucune de ses parties n'est sacré - c'est à dire appartient à Dieu» affirme l'idéologie réformée. Ainsi Dieu et Notre - Dame ont été chassés de chez eux par des réformateurs qui ont fait de leur maison un édifice privé comme l'a si admirablement dessiné notre génial caricaturiste Burki.

Si l'on veut ouvrir le débat sur l'usage de notre cathédrale, il ne faudrait pas l'ouvrir en référence à l'idéologie éculée de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité, mais en fonction des grandes vertus théologales qui sont le fondement surnaturel de son inestimable architecture. La foi, qui est connaître Dieu. L'espérance, qui est vouloir Dieu. La charité qui, après la connaissance et le vouloir, est l'amour de Dieu ce qui lui vaut d être la plus grande des trois a dit l'apôtre Paul.

En partant sur d'autres bases que celles - là, on ne saurait aboutir sur quoi que ce soit. Et tout le reste ne sera que littérature disait un célèbre écrivain français.

Claude Nicod, architecte

40, Av. des Bergières, 1004 Lausanne

 

 

cathédrale

Saint Hilaire de Poitiers et l'arianisme

 

Saint Hilaire commence par dénoncer l'unanimisme qui règne chez ses collègues dans l'épiscopat, contre lesquels il se dresse, seul confesseur de la foi de Nicée :

« Le nom de la paix est certes séduisant, et admirable la pensée de l'unité. Mais qui peut douter qu'il n'existe d'autre paix et d'autre unité que celles de l'Église et des Évangiles, c'est-à-dire celles du Christ. Paix dont il a parlé à ses Apôtres après la gloire de sa Passion et qu'avant de s'en aller il a laissée en gage de son éternelle présence, cette paix, Frères bien-aimés, que nous mettons, quant à nous, tous nos soins à retrouver si elle est perdue, à restaurer si elle est troublée, à maintenir si elle est acquise.

«Mais de cette paix, ni les scandales de notre temps, ni les zélés précurseurs de l'Antéchrist tout proche n'ont permis que nous devenions les participants et les agents. Ils se prévalent de leur paix, mais c'est celle de l'unité de leur impiété, car ils se conduisent non en évêques du Christ, mais en ministres de l'Antéchrist.

« Et pour n'être point accusés d'invectives calomnieuses contre eux, afin que nul n'en ignore, nous ne nous tairons plus. Il existe plus d'un Antéchrist, l'apôtre Jean l'annonçait et nous ne l'ignorons pas. Car quiconque nie que le Christ est tel que l'ont prêché les Apôtres, est Antéchrist. Le nom d'Antéchrist le marque bien : le propre d'un Antéchrist est d'être contre le Christ. Et c'est cela qui se produit de nos jours. Sous la réputation d'une fausse piété c'est à cela que l'on travaille, sous l'apparence d'une prédication évangélique : tandis qu'on le croit prêché, Notre Seigneur Jésus-Christ est abjuré. »

... «Avant tout il n'est que trop normal de déplorer les malheurs de notre siècle et de s'affliger des folles doctrines qui prétendent défendre la cause de Dieu par des voies tout humaines, et selon lesquelles on s'efforce de protéger l'Église par des entreprises toutes profanes. »

« Écoutez encore un seul avis : Gardez-vous de l'Antéchrist! Sous le prétexte de la paix et de la concorde, vous vous rendez à l'église. Vous faites mal de tant aimer les murailles, de respecter l'Église dans ses bâtiments. Pouvez vous douter que l'Antéchrist ne doive s'asseoir un jour dans les mêmes lieux ? Il y a plus de sécurité pour moi au sommet des monts, dans la profondeur des forêts, au bord des lacs, dans l'horreur des cachots et au fond des gouffres. Car c'est là que l'Esprit de Dieu descendait aux cœurs des prophètes; c'est là qu'il animait leurs voix. Rompez, rompez tout pacte avec Auxence, l'envoyé de Satan, l'ennemi du Christ ! Avec cet homme qui porte la désolation dans le sein de l'Église, qui nie la foi, ou dont chaque profession de foi est un piège et qui n'a trompé que pour blasphémer.

« Qu'il rassemble les conciles qu'il voudra ; qu'il me proclame hérétique, comme il l'a déjà fait ; qu'il soulève contre moi la haine et la colère des puissants de la terre : Jamais, non, jamais il ne sera que Satan à mes yeux, car il est arien !»

« La paix ! je ne la chercherai qu'avec ceux qui, jetant l'anathème avec le concile de Nicée sur les ariens, prêcheront que "le Christ est vrai Dieu ". »

« Que ceux qui craignent le Seigneur Dieu et son divin Jugement, ceux qui ne veulent être ni souillés ni même contaminés par de si exécrables blasphèmes.. aient la réelle possibilité de n'avoir pour évêques et prêtres que ceux qui gardent jalousement inviolées les alliances de la Charité et désirent maintenir une paix durable parce que pure de toute erreur. Car il est impossible, et la raison ne le tolère pas, que les contraires s'allient, que les antithèses s'accordent, que le vrai et le faux soient mêlés, que la lumière et les ténèbres soient confondues, que le jour et la nuit enfin concluent quelque accord. »

Extrait de Frère Bruno de Jésus : La Contre Réforme catholique au XXIe siècle, Janvier 2003, p. 15.

Lettre contre Auxence, évêque de Milan, (364)

 

 

Comment peut-on être (encore) chef d'entreprise ?

Il n'y a pas si longtemps, l'entreprise avait pour mission quasi unique de mettre sur le marché des produits et des prestations : trouver un bon créneau, chercher des collaborateurs, être si possible meilleure que ses concurrentes. La conjoncture faisait le reste, les profits servaient à aller plus loin et à rémunérer le risque. La plus grande partie de l'après-guerre a plutôt bien réussi à l'économie : en gros une quinzaine d'années difficiles pour une quarantaine de bonnes, dont une moitié de très bonnes.

Il y a bien eu un certain nombre d'écueils et de contraintes, des menaces de planification excessive à l'inflation en passant par la revendication d'une croissance zéro sur fond des premières prises de conscience écologiques. Mais les entreprises suisses bien gérées et disposant d'un véritable savoir-faire tiraient pratiquement toutes leur épingle du jeu. Elles trouvaient certes les temps difficiles, un peu par principe, mais en regard de ce qui les attendait, cela relevait presque de la plaisanterie.

En deux ou trois lustres les données ont changé du tout au tout. L'ouverture des marchés, les déréglementations de toute sorte ont accru sensiblement l'âpreté de la concurrence, l'évolution en dents de scie des situations intérieures et extérieures a ajouté au phénomène. Échec d'une tentative sur deux de création d'entreprise, agonie et mort de fleurons de l'économie, bouleversement des méthodes de gestion, faillites et chômage, difficulté de trouver de la main-d'œuvre qualifiée, renversements brutaux de la tendance de l'immobilier… Mais jusque-là on n'était encore que dans les aléas d'un libéralisme que, ma foi, ces milieux ont toujours prôné : libre jeu de l'offre et de la demande et que le meilleur gagne ! On n'allait quand même pas renier la philosophie de base sous prétexte que la malice des temps et de l'hypercommunication nous jouait des tours, n'est-ce pas ?

Alors qu'on a multiplié les garde-fous et les protections sociales pour les individus, pour les entreprises, c'est tout le contraire. Non seulement elles n'ont à attendre que d'elles-mêmes, mais elles sont en butte à des exigences éthico-socio-financières qui ont littéralement explosé. Petit inventaire auquel chacun apportera sans doute sa pierre, un peu comme sur ces tas de cailloux que les randonneurs élèvent sur leur passage.

Socialement d'abord. A l'extrême, certains ont tout simplement oublié la vocation première de l'entreprise, qu'ils chargent aujourd'hui de toutes les aspirations et revendications des individus, voire de leur mal-être. S'y mêlent le droit au travail, les conditions matérielles, ergonomiques, psychologiques de ce travail, les protections sociales de toute sorte. Certes, les entreprises ont tout intérêt à créer autour de leur personnel un environnement porteur, mais lorsque le chef d'entreprise devient le principal responsable de ce qu'un employé dit à un autre, qu'il ne peut pas licencier un collaborateur à problème ou qu'au contraire, il est quasiment obligé d'en engager un parce qu'il appartient à une catégorie politiquement « sensible », on peut penser que cela commence à déraper sérieusement.

Financièrement, ceux qui s'acharnent plus ou moins démagogiquement à « prendre l'argent où il est » n'arrivent pas tous à leurs fins. Mais on a vu lors du dernier scrutin que les citoyens n'ont pas toujours compris à quel point tout se tient et combien l'équilibre de l'édifice socio-économique est fragile.

Si ces questions-là ont toujours existé et ont « simplement » pris de plus en plus de place dans les textes de loi ou leur interprétation, il en est d'autres qui amènent des contraintes totalement nouvelles. Les produits ou composants de produits mis sur le marché doivent de plus en plus montrer patte blanche, être exempts de ceci, avoir été fabriqués comme cela, dans le respect de la protection non seulement des travailleurs mais aussi des animaux et des ressources naturelles, de la philosophie énergétique et des techniques de récupération. Sans même parler de secteurs d'activité qui ne trouvent pas grâce aux yeux des moralistes de l'économie et des activités humaines, relayés par les défenseurs des consommateurs et les médias. Si les ententes et certaines pratiques commerciales sont dans le collimateur des services de l'État, les activités relevant de la gestion et de la finance sont, elles, de toute manière suspectes voire indécentes et répréhensibles.

Chaque patron sera-t-il demain supervisé par un gardien des bonnes pratiques, chaque activité soumise à un arbitre, avec ce paradoxe que la libéralisation à l'échelle planétaire aura été immédiatement contrecarrée par des contraintes nouvelles au niveau des sociétés ? Dans ce contexte, les chefs d'entreprise doivent en tout cas bien voir que les organisations économiques et professionnelles et certains politiciens sont pratiquement les seuls à lutter pied à pied pour contenir cette tendance à la surenchère dans des limites acceptables.

Didier Fleck

Entreprise romande, 21 juin 2002

 

 

 

 

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Une centaine de personnes ont reçu le livre : Nécessité des élites, (ou Civilisation en crise) et l'une d'elles nous communique la lettre que nous publions volontiers ci-après :

 

 

Renate Meier , le 25 janvier 2003

journaliste libre

case postale 329

1213 Petit-Lancy 1

Monsieur Jean de Siebenthal case postale 74

1000 Lausanne 24

Cher Monsieur,

Je tiens à vous remercier sincèrement de m'avoir fait parvenir votre livre «Civilisation en crise» que je viens d'étudier en profondeur pendant deux jours.

Ce livre me semble remarquablement bien fait et j'y ai trouvé des définitions scientifiques fort intéressantes des termes «élite», «aristocratie», «démocratie» etc. Le chapitre sur le Crédit social intéressera sûrement les spécialistes de la finance.

Le niveau intellectuel et théologique de ce livre est impressionnant. Toutefois, ce qui me semble manquer c'est le «coeur» et la santé (un esprit sain dans un corps sain) qui ne sont certes pas étrangers à la notion d'élite, mais qui intéressent peut-être surtout les femmes.

Si vous permettez, je garderai ce livre pour éventuellement le recommander à des personnes qui seraient aptes à en saisir l'essence.

En vous remerciant, je vous présente, cher Monsieur, mes salutations les meilleures.

Renate Meier

 

 

----- Original Message -----

From: "nicolas ciarapica" <nciarapica@wanadoo.fr>

To: "de Siebenthal" <desiebenthal@bluewin.ch>

Sent: Monday, November 18, 2002 1:17 AM

Subject: banques suisses et argent islamique

Finances et Islam: un défi pour la Suisse

( swissinfo 16 novembre 2002 14:37)

Les banques respectant le principe de l'Islam sont en expansion. (Keystone)

Les instituts financiers et les banques qui respectent les préceptes de l'Islam ont le vent en poupe, en Suisse comme ailleurs. Pour les autorités suisses, il n'y a pas d'urgence à se pencher sur ce phénomène qui suscite pourtant certaines critiques. La loi islamique (charia) interdit la pratique de l'usure. Cela signifie notamment qu'un musulman pieux doit en principe refuser les intérêts générés par un placement.

Un développement rapide

Les premiers instituts financiers et les premières banques conformes à la charia sont nés au début des années 70. Ils permettaient à certains musulmans enrichis par la manne des pétrodollars d'investir tout en respectant leurs croyances.

Le développement de ces instituts financiers islamiques a été fulgurant. Présents aujourd'hui dans plus de 75 pays, ils sont quarante fois plus nombreux qu'en 1982.

On estime que, dans le monde, 230 milliards de dollars sont investis selon les principes de la charia. Et le développement continue, puisqu'ils devraient connaître une augmentation annuelle de 15% au cours des cinq prochaines années.

Des pays comme l'Iran, le Pakistan et le Soudan ont entièrement islamisé leur secteur financier. D'autres, comme la Malaisie, en partie seulement.

Une filiale de l'UBS à Bahreïn

Importante place financière, la Suisse ne peut pas rester en marge du phénomène. C'est ainsi que l'UBS compte depuis peu une filiale (Noriba) à Bahreïn qui respecte également les préceptes de l'Islam.

«L'ouverture de Noriba, il y a une semaine, a provoqué un grand intérêt dans le monde arabe», explique Vesna Carter-Stanulov, porte-parole de l'UBS.

Il est vrai qu'avec l'ouverture d'une telle banque, le géant bancaire suisse suit la tendance. En effet, pratiquer la finance selon les préceptes de l'Islam constitue un marché florissant.

«Pour la première fois, des musulmans qui veulent placer leur argent en suivant la charia ont accès à une banque suisse», note pour sa part l'expert en finances Gian Trepp.

Les Saoudiens craignent pour leur argent. Une situation d'autant plus favorable que la Suisse et l'Europe peuvent actuellement profiter des retombées de la nouvelle politique extérieure des Etats-Unis.

Les investisseurs du Golfe qui ont placé leur argent outre-Atlantique craignent en effet que leurs biens soient confisqués si une attaque devait avoir lieu contre l'Irak. De plus, les Saoudiens redoutent les effets d'une plainte collective déposée aux Etats-Unis dans le cadre des attaques terroristes du 11 septembre (une grande partie des terroristes étaient de nationalité saoudienne). C'est pourquoi une partie des fonds saoudiens déposés dans la zone dollar a été transférée en Europe, notamment au Royaume-Uni et en Suisse.

Il est toutefois difficile de savoir combien il existe de banques islamiques sur le territoire suisse, car même la Commission fédérale des banques (CFB) ne livre pas de statistiques à ce sujet.

Des risques spécifiques

Gian Trepp fustige cette léthargie de la CFB. «La commission ne s'intéresse pas aux banques islamiques, déclare-t-il. Pourtant, dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme, il serait important de savoir quelles banques en Suisse sont des banques islamiques.»

De plus, ces banques sont soumises à des risques spécifiques. Vu que l'argent qui y est déposé ne produit pas d'intérêts, leurs liquidités proviennent en grande partie des gains obtenus via leurs placements. «En cas de mauvais placement, il y a des risques pour que les clients déçus prennent les guichets d'assaut», avertit Gian Trepp.

Les autorités de surveillance se doivent donc d'agir. «L'inactivité de la CFB nuit à la branche, parce qu'elle n'impose pas de garde-fous», affirme Gian Trepp.

Du côté de la CFB, le son de cloche est différent. Pour sa porte-parole Tanja Kocher, l'actuel mécanisme de contrôle est suffisant pour surveiller les banques islamiques actives en Suisse. «Si tel n'avait pas été le cas, nous aurions agi rapidement», souligne-t-elle.

Il serait par ailleurs toujours possible pour la CFB de réexaminer la question si les banques islamiques venaient à jouer un rôle plus important sur la place financière helvétique, assure la porte-parole.

François de Siebenthal Consul Général des Philippines a.h.

Secrétaire général du Corps Consulaire. Économiste HEC et lic. ès sc. iur. 23, Av. Dapples CH 1006 LAUSANNE 00 41 21 6168888 FAX: 6168881 Cf: www.finality.ch et desiebenthal@bluewin.ch Pour la famille: www.familyplatform.ch.

 intérêt-expon.

Le futur antérieur

A partir des plus importantes découvertes de la science, une prodigieuse réflexion sur le temps et l'évolution. Débouchant sur un étonnant paradoxe : et si le futur était antérieur au présent ? Sommesnous dans un roman de science-fiction ? se demandera le lecteur à maintes pages de ce livre hors du commun. Et pourtant non : Constantin de Charrière, ingénieur et philosophe, fonde sa vaste spéculation sur le terrain le plus solide.

Démontrant l'impossibilité d'un regard purement « matérialiste » sur l'évolution - car... « le plus ne peut sortir du moins », l'auteur appuie sa réflexion sur les sources les plus sûres de la pensée rationnelle et scientifique - d'Aristote à Einstein - pour dégager une notion de la finalité véritablement libératrice. Car, dans cette vision, l'après explique l'avant !

Evitant autant que possible le vocabulaire technique, l'ouvrage demeure accessible au lecteur cultivé non spécialiste, à l'intention duquel des annexes apporteront des éclaircissements sur certains aspects de la science contemporaine.

Né en 1920 à Lausanne, diplômé de l'EPFL, Constantin de Charrière est propriétaire d'un bureau d'ingénieur civil. Parallèlement à son activité professionnelle, il a témoigné de son goût pour la philosophie des sciences dans diverses publications, et donné des contributions au symposium « Variables cachées » de lAssociation Ferdinand Gonseth. Le futur antérieur est le couronnement d'une réflexion menée depuis de longues années.

Editeur :L'âge d'homme, Lausanne 2002 ISBN 2-8251-1716-1

Note : Un prochain numéro tentera une réflexion sur ce livre extraordinaire.

 

Démoncratie

François Marie ALGOUD Histoire et actualité du satanisme. La Démoncratie. Un volume 15 x 24 cm, 456 pages. Prix 25 E + 5,40 £ de port pour envoi par correspondance.

A commander chez le diffuseur SA DPF, BP 1, 86190 Chiré-en-Montreuil.

Préface du R.P. Jean-Paul Argouarc'h. Lettre de François Saint-Pierre. Postface de M. l'abbé Picrre Molin.

Cet ouvrage constitue la « clef de voûte » de l'œuvre de François Marie Algoud.

C'est l'aboutissement de quinze ans d'observations, de lectures, de réflexions, au cours desquelles il a dénoncé différentes formes de perversion de l'âme, de l'intelligence et des mœurs.

Mais qui est à l'origine de cette lèpre vicieuse qui gagne les consciences, les esprits et les corps ?

C'est une sinistre réalité : le diable, le démon (dont le Padre Pio, lui-même - un des saints les plus récemmenmt canonisés a été la victime-

François Marie Algoud en donne non seulement les preuves théologiques mais en montre la présence historique - et de manière chronologique.

Cette présence satanique se constate tant à travers des faits vécus par des personnages bien connus, que lors d'événements résultant d'actions de personnes morales, d'institutions. elles aussi infestées. La démocratie apparaît le lieu idéal pour que s'y dissimule et s'en serve le Prince des Ténèbres, qu'elle soit libérale, dictatoriale ou révolutionnaire. D'où la Démoncratie.

Les faits, les témoignages sont là pour en fournir la démonstration évidente à tout lecteur de bonne foi, à moins de faire partie de ces « idiots-utiles » qu'affectionne notamment la Franc-maçonnerie.

Voulez-vous être informé ? Voulez-vous réagir ? Ce livre vous en donne la possibilité.

ISBN 2-85190-134-6

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