Je crois l'Eglise plurielle ?

Jésus Christ a fondé une Église UNE, sainte, catholique et apostolique. Cette Église est un Corps, elle a une unité substantielle. Comme le corps humain est un, mais comportant des membres ayant diverses fonctions, de même l'Église se diversifie en divers organismes, personnes, congrégations, ordres., missions, ... qui tous portent la marque de l'unité. De même que la lumière de Jésus Christ éclaire tout homme venant en ce monde, de même le rayonnement de l'Église illumine tout ce qu'il y a de bien dans le monde, même en dehors d'elle. On relira les pages inoubliables de St Paul sur le sujet (I Cor.12 et Eph. 2). L'Église, comme la vérité, est une. Elle ne cherche pas la vérité, elle en vit et la rayonne.

En outre existent des organismes divers qui se nourrissent aussi de la vérité, captant les rayons issus de jésus Christ par son Église. Ce sont aussi des corps, mais qui s'écartent en quelque point de la vérité exprimée, se trouvant pour une part dans l'erreur.

Une démonstration de ce fait est due par exemple à

Louis Bouyer, dans son livre: "Du protestantisme à l'Église"(1). Les aspects positifs du protestantisme sont mis en lumière, et l'on constate qu'fls sont réalisés en plénitude dans l'Église catholique, niais il y a des éléments négatifs, impossibles à admettre : par exemple, dire que le péché originel a radicalement corrompu la nature humaine est inadmissible. En outre, nier que la messe rende présent l'unique sacrifice du Christ sous les espèces du pain et du vin renvoie ce sacrifice dans la mémoire et l'annule en fait. Chez les catholiques, la communion intériorise l'incarnation rédemptrice. Le Corps est intériorisé pour nous transfigurer, en germe.

1. Cerf, 1955

Observons que la déclaration Dominus lesus, signée J.Ratzinger et approuvée par Jean-Paul II fournit aux religions des éléments qui les rapprochent de l'Église, sans évoquer aucune erreur ou hérésie. C'est un effort maximal. Dire que la splendeur de la vérité réside essentiellement, littéralement dans l'Église une, sainte, catholique et apostolique, voilà qui blesse nombre de religions. Avouer qu'en quelque point une doctrine est boiteuse, c'est cruel! mais salutaire.

En citant le pape, on pourrait semble-t-il se consoler.

Quant au dialogue oecuménique, jean Paul Il a estimé que le document n'entendait pas «exprimer une faible considération pour les autres Eglises et communautés ecclésiales. L'Église catholique souffre, comme dit le document, de ce que de véritables Eglises particulières et communautés ecclésiales, qui possèdent de précieux éléments de salut, soient séparées d'elle». (apic)

Il y a de véritables églises particulières ... Donc l'Église serait plurielle...

et aussi

le cardinal Edward Idriss Cassidy, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a reconnu que le langage du document «Dominus jesus» et le moment choisi pour le publier étaient inopportuns....

Il a également noté que le pape a approuvé le document, mais ne l'a pas signé. «Cela fait une belle différence», car jean Paul II est l'auteur de l'encyclique Ut unum sint (Qu'ils soient un) en 1995, qui présente un œcuménisme «irréversible». (tg lapic)

(citations de FEcho romand du 6 octobre 2000)

Un autre point me paraît important L'Église catholique, historiquement, est fondée par jésus de Nazareth en personne, à un moment précis de l'histoire : au début de notre ère. Toutes les autres églises chrétiennes, en tant qu'organismes, ont été fondées à d'autres époques, au XVIe siècle par exemple. Des divergences portant sur la vérité ont engendré des corps sociaux avec des modes de vie différents, fort sympathiques des fois, mais trop agressifs souvent et générateurs de charniers.2

Telle église a beau prétendre se rattacher à jésus directement, il n'en reste pas moins que c'est M. X qui à telle date, a réuni des adeptes et a fondé un corps localisé dans le temps. Par exemple : John Nelson Darby, fondateur du darbysme, ou assemblées des Frères. Son influence sur le réveil millénariste dans les pays anglosaxons, de 1845 à 1878, fut importante. Elle rijoignit celle qu'exerça la théologie calviniste conservatrice enseignée à Princeton vers les mêmes dates (Encyclopedia Universalis).

Il vaut la peine d'insister:

La naissance d'une église au sens le plus fréquent est une opération humaine, quelles que soient les prétentions émises. Un fondateur, ou un groupe d'hommes, se réunissent et adoptent une charte; ils lancent un mouvement s'inspirant de la Bible si la dénomination chrétienne est adoptée ou s'inspirant de l'Ancien Testament transformé en Coran dans le cas de l'islam. Observons avec force que l'Église catholique en tant que Corps , est la seule qui ait été fondée par jésus-Christ en personne, né de la Vierge Marie, nouvelle Ève. On comprend que les églises protestantes récusent de ce fait l'importance de Marie.

2. Voir les guerres de religion au XVIe xiècle

Aucune de ces églises ne peut se prévaloir d'une origine divine. Elles procèdent toutes d'une division, invoquant les failles du personnel de l'Êglise. Est-ce cette Église qui opère par exclusion ? Nort elle constate simplement qu'il y a quelque écart par rapport à la vérité.

Par ailleurs, ceux des prêtres qui rejettent la déclaration Dominus lesus ont justement cette tendance. L'un d'eux, invoquant le fait qu'il fut protestant de nombreuses années, considère la déclaration comme arrogante. Est-ce vraiment catholique ? Ou bien croit-il l'Eglise plurielle ?

 

Jean de Siebenthal

 

La paix inonde les cœurs

Les puissants me persécutent sans raison, mais je garde au coeur le respect de tes paroles. je trouve en tes paroles la joie Qu'on a à découvrir un grand trésor L'iniquité, j'en ai la haine et le dégoùt; C'est ta loi que j'aime. Sept fois le jour, je redis ta louange Et la justice qui règne en tes jugements.

La paix inonde les coeurs attachés à la loi, Et rien ne peut les faire broncher. J'attends en confiance ton secours, Seigneur, Et j'observe tes commandements. Mon cœur reste fidèle à tes commandements, Et le les aime bien fort. J'observe tes préceptes et tes commandements, je marche toujours sous ton regard.

(Du Psaume 118)

 

Princes d'Europe Il

par Michel de PREUX .Cf. Finalités no 257

Ces dernières années de nombreux livres ont paru sur les monarchies européennes,encore régnantes ou en attente de retrouver un trône; un intérêt public grandissant, se hissant heureusement au-dessus de la curiosité mondaine, justifiait et justifie encore cette vague de publications. Certaines ont été sommaires, d'autres bien documentées... Certaines chatoyantes, certaines austères. Venant tardivement dans cet élan de découverte ou de réaffirmation, un ouvrage de Michel de Preux dont un sous-titre définit la portée exacte: leur table ascendante des seize quartiers.

Ce livre est avant tout l'Oeuvre d'un archiviste et d'un généalogiste travaillant à l'ancienne, avec un soin d'érudit bénédictin, avec un respect du sujet devant lequel on fait chapeau bas.

Au fil des pages un malaise certain se diffuse. Passons sur des détails étonnants: l'absence de lieu et dates de décès de personnages notables qui n'ont pas vécu chez les Papous et des interrogations sur des liens de parenté dont on se demande s'ils relèvent d'une impossibilité de recherche ou d'une esquive diplomatique, ou tout au contraire soudain des excès fouillés de lignage qui semblent importer plus à l'auteur qu'au lecteur. Enfin, parfois et étrangement pour un gen tilhomme si passéiste, une concession moderniste à la v.o. des noms de lieu allemands.

L'essentiel, néanmoins n'est pas là; ces presque deux cents pages sont à la fois anecdotiques et pathétiques, vénérables et irrecevables. L'auteur s'érige en juge de la respectabilité de certaines Maisons par rapport à d'autres, ce qui est contestable. A-t-il un mandat divin pour ce faire ? Et pourquoi sa sévérité est-elle à géométrie variable ? Je comprends parfaitement que l'on puisse être agacé par les marivaudages de la famille régnante de Monaco, mais il est comique de rappeler sans sourciller qu'une lignée devenue grande est issue de l'enfant naturel d'un pape! Il est pertinent de frissonner rétrospectivement à la manière dont les Karageorge sont devenus rois en Serbie puis en Yougoslavie, mais l'ancienneté des tripatouillages brutaux des Romanov est-elle une absolution, un brevet d'honorabilité? A propos de l'Europe orientale, l'auteur exclut de sa revue d'effectifs les dynasties balkaniques (en tant que telles et pas, bien sûr, en tant que telles ou telles personne mariées ici ou là) pour leur déracinement ou leur origine parlementaro-plébiscitaires. Si l'on se soucie du destin de l'Europe entière, cette exclusion est ridicule. Elles suscitent des espérances et des attentes politiques que l'on ne peut pas repousser d'un revers de main archaïque. Si l'on suit cette stricte logique, il aurait aussi fallu "snober" la dynastie qui unit les Belges. De même, on ne peut pas à la fois reprocher à un roi de s'être laissé dépouiller du droit de dévolution (Suède) et à un Prince Souverain d'en faire plein usage (Monaco). Si les Espagnols sont décomplexés vis- à- vis de la pragmatique sanction, quelle valeur peut avoir la crispation d'un analyste helvétique ? Même si face à la gloire nullement fanée des Lys, les Bonaparte sont des nouveaux riches, leur descendance peut nettement prétendre à un dessein national et ce n'est pas pour rien que la loi d'exil les frappa naguère . Cela dit s'ils sont considérés comme matrimonialement fréquentables sans contexte de pression par quelques vieilles et prestigieuses familles royales, que valent les grimaces d'un patricien valaisan ? L'auteur n'aborde pas la théologie en terra incognita et il est donc surprenant de le voir chipoter la "grâce de Dieu" aux Maisons de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de Hanovre et de Prusse. Le général Franco s'en prévalait aussi. Quoi que l'on pense des uns et des autres et des événements qui les ont amenés là où ils sont ou là où ils étaient cela est théologiquement fondé. Il n'y a pas si longtemps quelques brillants et bienfaisants orateurs des congrès de Lausanne l'avaient souligné. D'autres exégètes le confirmeraient aisément. La nostalgie des Stuart n'est pas risible, mais il ne faut pas mélanger les registres. J'étais à St Paul le 11 juillet dernier et je ressens ce méprisable ajout "soi disanf'(qui de toute façon n'a rien à faire chez un chartiste) comme une offense à la raison et comme une insulte adressée aux fidèles présents et à travers eux à tout un peuple, à tout un pays dans ce qu'il a de meilleur. Quiconque suit attentivement la vie britannique connaît les bienfaits spirituels qui découlent de la monarchie et l'ancrage chrétien sans sectarisme qu'elle signifie aujourd'hui. En conscience, évoquer l'usurpation n'est pas admissible et la contestation de la protection providentielle sur la Maison de Windsor est déplacée. Le nœud du problème de ce livre est que l'on sent l'auteur souffrir dans sa chair, dans son coeur, dans son âme, au plus profond de lui de la dérive, de la décadence, de l'abaissement des compromissions de notre continent; une telle hauteur de vue, une telle noblesse de sentiments commandent la compassion et l'indulgence. La réflexion aussi. La position d'un ultra c'est la perfection morale de la pureté d'un principe. Cela n'est pas négligeable et doit être pris en compte. Comme une voix qui dit et redit que la vérité ne peut ne soumettre à la mathématique et qui dit que tout n'est pas permis. A bon droit un monarchiste peut soupirer ou grogner devant les chances récemment gâchées par lubie ou absence de panache. A bon droit un monarchiste peut se pincer le nez devant l'urine lâchée à l'Expo 2000. Mais quelle est la valeur du dernier des Mohicans qui déplore et pontifie dans sa tour d'ivoire? Ou, il y a selon un tel point de vue estimable, une grande pitié dans les royaumes d'Europe. Mais il ne semble guère y avoir de pitié de l'auteur pour les patries et les protagonistes; nous avons un peu ici le pendant droitier du sentencieux donneur de leçon et distributeur de bonnes notes morales qui sévit d'ordinaire dans les feuilles et recueils de la gauche. La négation absolue du moteur militaire de l'histoire est absolument stupéfiante. Un notaire à lorgnon qui privilégie l'histoire en dentelles et en baisemain n'est pas forcément antipathique mais c'est une vision limitée et insatisfaisante. On ne sent aucune sensibilité aux tumultes, aucune perception des dilemmes devant lesquels tels princes ou tels ducs ont été placés à des échéances cruciales, à des tournants dramatiques. La faiblesse de ce livre est peut-être de n'avoir pas choisi entre l'état des lieux dynastiques extrêmement intéressant et minutieux (et bienvenu en repêchant des épisodes compliqués et enfouis dans l'oubli) et le manifeste polémique contre les renégats et les fils indignes. Du bout de la plume, l'auteur concède que " la question des mariages inégaux doit sans doute être renouvelée et adaptée au temps présent " Pas seulement elle. Trois pages plus loin nous trouvons un aveu désarmant de sincérité mais dont la réalité ne semble l'habiter que modérément : "L'histoire est complexe". On ne saurait mieux dire!

 

Denis Helfer

 

Gay Pride 2000: l'affront et la débâcle

L'échec de la World Gay Pride qui n'a pas réussi à rassembler plus de 70.000 personnes, n'efface pas la portée morale de ce que Jean-Paul 11, à l'Angelus du 9 juillet, a défini comme un "affront fait au Grand jubilé de l'An 2000... et une "offense aux valeurs chrétiennes d'une ville si chère au cœur des catholiques du monde entier"'.

Après avoir claironné pendant des mois des chiffres invraisemblables (jusqu'à prévoir un million de manifestants), les principaux journaux italiens se sont accordés pour débiter à l'opinion publique le chiffre de deux cent mille participants à la Gay Pride. En réalité, selon les sources officielles de la Préfecture de Police romaine, qui ne pèche surtout pas par défaut pas plus de 70.000 personnes y ont participé. Parmi celles-ci, les homosexuels n'étaient que quelques milliers car les autres avaient été mobilisés à la dernière minute par les centres de pouvoir des partis et syndicats de gauche pour conjurer la complète faillite de la manifestation. La cérémonie d'inauguration de la World Gay Pride, le ler juillet 2000, avait été quasiment déserte et pendant toute la semaine qui suivit les autres événements n'ont pas attiré grand monde une atmosphère bien différente du climat triomphaliste avec lequel, au début de l'année, on avait annoncé le grand rassemblement homosexuel à Rome. Pour sauver l'événement la Gauche a été obligée de descendre dans la rue au grand complet, ce qui confirme la nature profondément immorale du ciment qui l'unit. Ce n'est pas par hasard que le cortège a été ouvert par les communistes de toutes les nuances: du secrétaire des Démocrates de Gauche, Walter Veltroni, aux leaders de Rifondazione Comunista, Fausto Bertinotti, et des Communistes Italiens, Armando Cossutta, côtoyés par les Verts, Luigi Manconi et Grazia Fran cescato, et par les Radicaux, Marco Pannella et Emma Bonino, tous unis par l'aversion aux principes et aux institutions de la civilisation chrétienne.

 

Mais quelles ont été les raisons de la débâcle de la manifestation? -On peuten déduiredeux: l'impopularité en Italie de la condition homosexuelle, encore profondément stigmatisée par l'opinion publique, et l'action efficace de protestation de certains groupes et associations catholiques qui, dans les mois qui ont précédé l'événement, se sont faits les porteparole des sentiments des citoyens italiens.

On ne peut oublier tout particulièrement la campagne de « mailing » promue par les associations Famiglia Domani et SOS Raga=i, qui a inondé de cartes postales de protestation les bureaux du Maire de Rome, Francesco Rutelli, et du Président du Conseil, Giuliano Amato. Le premier a dû retirer le patronage et le financement déjà promis aux organisateurs, et le deuxième a défini publiquement "inopportune" la manifestation en s'alignant sur le jugement négatif exprimé par le cardinal Ruini, président de la Conférence Episcopale Italienne. Cette marche en arrière, due à d'évidents calculs d'opportunité politique, a eu lieu quand les autorités politiques se sont rendu compte de l'existence d'un profond dissentiment populaire qui s'est manifesté grâce à l'action intelligente et décidée de l'associationnisme catholique. On a encore une fois la preuve que le slogan selon lequel la protestation publicise le mal qu'elle veut combattre, n'a aucun fondement. En réalité, toute forme de condamnation morale est une forme de publicité, mais une publicité salutaire car elle contribue à renforcer les barrières morales entre le bien et le mal que le relativisme contemporain voudrait aujourd'hui démolir. M de M.)

Roberto de Mattei

n. 47 -Correspondance européenne.

 

Transplantation d'organes: sauver des vies

La médecine de la transplantation contribue à sauver des vies humaines. Pour des patients au stade terminal de leur maladie, c'est la thérapie de la dernière chance. Elle offre aussi la possibilité de s'affranchir du poids souvent très lourd d'une machine et de retrouver une qualité de vie normale.

Cette jeune discipline médicale porteuse d'espoir enregistre, en Suisse, des résultats parfois méconnus qui soutiennent largement la comparaison avec l'étranger. Réputée onéreuse, elle constitue en réalité un facteur d'économie des coûts de la santé.

Le système mis en place par Swisstransplant en collaboration avec six centres hospitaliers fonctionne sur une base fédéraliste, sans à-coups ni problèmes majeurs, garantissant le maximum de justice distributive. Un projet de loi fédérale conçu par un comité restreint en dehors de tout débat public, prétend remplacer ces structures fédéralistes par un appareil bureaucratique centralisé à l'extrême, avec une pléthore de commissions fédérales chargées d'organiser et de contrôler le don et la transplantation d'organes dans les moindres détails. L'affaiblissement, voire la disparition de centres de compétences qui ont largement fait leurs preuves conduirait à la formation de monopoles, à un renchérissement des coûts de la transplantation et à une pénurie d'organes accrue. Il est encore temps de corriger le tir!

Jean-Philippe Chenaux

Jean-Philippe Chenaux, secrétaire patronal et journaliste, est en charge de plusieurs dossiers de politique générale au Centre Patronal, où il dirige la revue thématique Etudes &Enquêtes. Il est l'auteur d'études sur l'histoire de la presse, la Révolution française et le monde du travail, le principe de subsudiarité, la doctrine sociale de l'Eglise catholique, les opérations de maintien de la paix de l'ONU, la politique de la drogue, le partage du travail, les relations banques-PME, le salaire au mérite, les euro-rëgioiis.

 

 

La constituante vaudoise propose de larguer la patrie

 

La nouvelle a surpris en ce petit matin d'arrière-été. Par 75 voix contre 64 l'assemblée constituante chargée d'élaborer un projet de nouvelle constitution pour le canton de Vaud a décidé le 1.9.2000 de remplacer le mot .patrie" par le slogan "solidarité" sur l'étendard cantonal.

La surprise passée, essayons d'analyser cette décision à la lumière des projecteurs historico-civiques.

L'étendard vaudois, on le sait date de l'importation par les "libertaires" de l'idéologie de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, mère et fille de la Révolution française de 1789.

Le bas de l'étendard est vert, de la couleur du drapeau révolutionnaire local. Le mot "fiberté" est le premier du triptyque idéologique libertaire. Quant au mot"patrie"... il s'inscrit dans la même ligne. La Révolution française a engendré "I'Etat nation". "Tour à tour, dans l'histoire des hommes et à l'inverse de l'Église qui est d'essence surnaturelle, a écrit un historien, des groupements humains se posent en témoins et en guides. C'est l'heure des grands accomplissements, des génies et des chefs-d'oeuvre. Ces temps royaux durent peu : entre cent et deux cents ans en moyenne. Après quoi il ne reste plus qu'à glisser vers l'abîme inéluctable où l'histoire jette pêle-mêle les dominations et les êtres. Ce sont les efforts, le labeur, les sacrifices poursuivis durant des générations qui amènent la société à un point de perfection insurpassable ... c'est la centralisation, l'étatisme, l'incohérence, l'inertie, la gabegie et l'inefficacité qui provoquent ensuite la chute".

La manie qui s'est emparée des politiciens de tous bords depuis la chute du mur de Berlin et qui consiste à vouloir rayer le passé quel qu'il soit de nos têtes, de nos cœurs, de nos âmes et de nos institutions s'inscrit certainement dans cette décadence politico-administrative dans laquelle s'enfoncent ces régimes républicains libertaires issus de la fameuse révolution. C.Q.F.D., pourrait-on dire.

Mais remplacer "Patrie" par "Solidarité" est aussi un indice qui doit attirer notre attention et réveiller notre vigilance civique si nous voulons éviter d'être un jour esclave d'une oligarchie totalitaire planétaire. Il est un livre, "o Biblos", en grec, qui est le livre par excellence: la Bible en français. Ce livre contient tout ce que l'homme peut faire de positif et de négatif dans sa vie id-bas. Il y est dit que l'homme ne peut servir deux maîtres.

Ceux qui ont fait la Révolution française sont ceux qui ont mis Dieu au rancart et qui ont considéré l'homme comme le centre du monde et le seul maître à bord. Quand bien même un "Grand architecte de l'Univers" coiffe cette idéologie incapable de fournir à l'individu une finalité ou une explication satisfaisante de son destin ici-bas ou dans l'au-delà. Une révolution, c'est toujours deux choses: un point d'arrivée et un point de départ. Un point d'arrivée, c'est-à-dire en 1789 la fin d'un processus : l'éradication de la société chrétienne de la foi, de l'espérance et de la charité. Un point de départ: son remplacement par la société de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

Mais cette idéologie contre nature, à l'inverse du christianisme, ne saurait convaincre à long terme. C'est pourquoi elle doit, pour s'imposer, être sans cesse réactivée.

C'est à quoi s'activent précisément et présentement les membres de la constituante vaudoise qui voient ces fausses valeurs s'effriter dans l'indifférence civique quasi générale qui caractérise nos sociétés contemporaines.

Les abus de l'internationale libertaire de/et d'après 1789 ont engendré une autre internationale: la socialiste représentée chez nous par les "roses", les "verts " et les restes des .rouges".

Ces internationales sont toutes deux totalitaires et le débat politique se ratatine aujourd'hui au combat stérile qu'elles mènent l'une contre l'autre. La "droite" contre la "gauche", la "gauche" contre la "droite"systématiquement, en tout partout et pour tout. Larguer la "patrie" au profit de la "solidarité" s'inscrit exactement dans ce cadre. La "droite" conserve son cheval de bataille, la "gauche" inscrit le sien.

Et le citoyen dans tout cela ?

Il sera comme d'habitude, le dindon de proposer cette arrogante farce.

Nous est-il permis dès lors de proposer ce que devrait être vraiment dans cette optique le nouvel étendard vaudois ? (cf. illustration).

 

Le drapeau serait verticalement partagé en deux, la partie gauche étant rouge, la partie droite verte. Au haut de la partie rouge serait inscrit "solidarité", au haut de celle de droite "liberté".

Dans l'axe du drapeau serait placé un homme tenaillé. La tenaille serait bleue décorée d'étoiles d'or à l'image du drapeau de l'Union européenne, car l'homme moderne, sans patrie, doit être parqué dans de grands conglomérats administratifs insipides et civiquement virtuels.

Une branche de la tenaille partira de la partie droite et coincera l'homme sur sa partie opposée, symbole des rugissements de la gauche chaque fois que la droite entreprend quelque chose, et vice-versa. Le corps de l'homme ainsi tenaillé sera ficelé comme un saucisson ... de Payerne, seule connotation locale et symbole de la condition du citoyen au sein de la république démocratique "partitocratique".

En bas du drapeau seraient écrits respectivement les termes "gauche" dans le rouge et "droite" dans le vert. "Gauche, gauche, gauche droite gauche" ! Et tous les quatre ans:"Attention ! demi-tour à droite ! Marche : droite, droite, droite gauche droite.", et vice-versa.

Dans un article resté célèbre, C.F. Ramuz écrivait que chez nous le débat naît, se développe, puis tout d'un coup meurt de sa belle mort. Il n'y a pas de solution, mais que des demisolutions. Personne n'est satisfait, mais personne ne dit plus rien. H souhaitait dès lors qu'interviennent des hommes "doués de toutes les qualités d'homme , qui ne sont pas de combiner plus ou moins bien ce qui existe,... mais d'imaginer ce qui devrait être et faire en sorte que ce qui devrait être soit."

Au départ la constituante vaudoise avait ratissé large. On ne voulait pas que la nouvelle constitution soit l'œuvre d'une classe politique ringarde et à bout de souffle. En substituant "solidarité" à "patrie", c'est raté, complètement raté, car au lieu d'imaginer, on ne fait qu'aggraver.

Lorsqu'un navire fait naufrage, il faut rapidement mettre les chaloupes de sauvetage à la mer, si l'on espère survivre. Face à la mort patriotique programmée par la constituante vaudoise, n'est-il pas l'heure pour les défenseurs de la vérité et de l'ordre naturel chrétien d'entrer en action ?

Que chacun donc, où qu'il soit, quel qu'il soit, dans tout ce qu'il fait témoigne du génie du christianisme qui seul peut sortir les peuples des impasses dans lesquelles ils se sont fourvoyés en écoutant et suivant de faux prophètes. Nombre d'incitations nous y invitent: les centaines de milliers de jeunes venus du monde entier à Rorne rencontrer et écouter le Christ et 'l'homme en blanc" qui sans relâche et envers et contre tout prêche et témoigne de la vérité ; la béatification de deux grands papes représentant la force de la doctrine et l'enseignement des nations, récent rappel des fondements de la vérité chrétienne et du salut par le cardinal Ratzinger.

Que veut-on de plus ?

La droite libertaire et la gauche solidaire qui pensaient avoir réglé son compte à l'Église et au christianisme par le biais de Vatican Il se sont déchaînées. On a déchiré ses vêtements criant au blasphème et au scandale. journalistes de la presse, de la radio et de la télévision ont uni leurs voix pour n-àetix brailler à l'unisson. On a été chercher dans leur fonds de tiroir poussiéreux les petits clercs modernistes et les pseudo-théologiens pour tromper l'opinion une fois de plus.

Ne sont-ce pas là les signes désespérés d'un régime obsolescent qui voit venir sa mort et sait qu'il n'y échappera pas?

Vérité et patrie, telle devait être la devise de notre étendard, parce que, dans le mot "patrie" est le mot "père" et qu'au delà des pères de la patrie est le Père qui est vérité. Nos ancêtres avaient bien compris cela, eux qui ont mis leur charte fondamentale sous sa protection.

Notre-Dame de Lausanne... "priez avec nous et pour nous afin que par notre conduite vraiment chrétienne et par notre loyalisme à toute épreuve, nous soyons pour notre patrie un inexpugnable rempart." (Marius Besson, Eps. Laus. Gen. FR.)

Claude Nicod

 

Unec Semaine # 39.

MONDE: La UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population), un des organismes mondialistes les plus puissants de l'ONU qui est dirigé par la féministe en chef Nafis Sadik (cela ne s'invente pas !), vient de publier son rapport annuel sur "l'état du monde".

Le livret est imprégné d'un malthusianisme exacerbé voulant à tout prix réduire le nombre des vivants sur terre, au besoin même contre leur gré.

Sur 7 petits chapitres on mentionne 187 fois les expressions onusiennes très ambiguës "la santé reproductive" (en clair: l'accès à l'avortement), les "droits reproductifs" (en clair: la dépénalisation de l'avortement), voire "l'avortement" tout court, mais "l'eau propre", le problème le plus crucial pour les familles dans les pays sous-développés, n'est mentionné qu'une seule fois.

De même on ne mentionne la "Malaria", probablement la maladie qui tue le plus de femmes en Afrique, qu'une fois.

Dans le chapitre "Santé et comportement reproductifs et sexuels des adolescents", on ne mentionne guère l'abstinence sexuelle. Le mariage, mentionné seulement 33 fois, est presque toujours présenté sous une lumière négative, comme élément qui favorise la violation des "droits des femmes" et leur mise en esclavage, jamais comme source de bonheur et d'accomplissement comme il est vécu par des centaines de millions de femmes sur terre.

Bref, ce document prouve la justesse de la critique faite par le cardinal Ratzinger le 18 septembre dernier au sujet de l'ONU et des réunions internationales du millénaire: il dit qu-à la base de ce Nouvel Ordre Mondial" se situe "l'idéologie féministe" qui voit "les obstacles principaux à l'accomplissement de la femme dans la famille et la maternité".

Il rappelle aux chrétiens - et aux autres - "le devoir de protester".

Sachez que même l'UNICEF, l'organisme mondial de l'ONU pour l'enfance, se joint de plus en plus explicitement aux thèses féministes de l'UNFPA, en ne luttant pratiquement plus pour l'enfant mais contre.

On connaît le rôle d'extermination de l'UNICEF par la promotion forcée de l'avortement de masse dans les camps des réfugiés, notamment au Kosovo.

Sachez qu'avec chaque carte de Noël de l'UNICEF que vous achetez, même si elle représente Jésus dans la crèche, vous contribuez à exterminer un enfant quelque part dans le monde.

- (ru; cf. CFHRI 1.10., LSDN 18.9., EWTN NEWS 17.9., AVVENIRE 16.9., ZENIT 16.9.)

 

SOUDAN: L'organisme humanitaire suisse CSI (Christian Solidarity International) vient d'annoncer qu'il a pu libérer, depuis 5 ans, 38418 esclaves non-musulmans du Soudan Sud, dont 4435 entre le 5 et le Il septembre.

Les anciens esclaves, pour la plupart des chrétiens, sont retournés chez eux grâce au "chemin de fer sous-terrain" mis en oeuvre par les chefs de la communauté noire, sept réseaux de passeurs arabes et la CSI.

Ces esclaves, en majorité des femmes et enfants, avaient été capturés lors de razzias entreprise par les forces gouvernementales, notamment la P.D.F.

Ces razzias esclavagistes sont un des éléments de la guerre sainte "Djihad" menée par le gouvernement du Soudan contre les minorités noires chrétiennes.

Les anciens esclaves ont dit qu'ils avaient été soumis à des tortures systématiques: coups, menaces de mort, conversions forcées à l1slam et - pour les femmes - viols collectifs et mutilations sexuelles.

Le retour des esclaves s'est effectué à pied, de nuit, par petits groupes, depuis les zones contrôlées par le gouvernement du Soudan jusqu'à leur pays dans le sud, et cela quelquefois pendant 15 jours.

Pour chaque esclave libéré, les délégués de CSI ont réglé aux passeurs 33 Dollars (env. FrF 250). On estime que plus de 100.000 femmes et enfants négro-africains demeurent en captivité dans le nord du Soudan, soit comme esclaves domestiques (nous sommes en l'an 2000% soit comme prisonniers soumis à des pratiques analogues à l'esclavage dans des camps de concentration dirigés par le Gouvernement.

Sachez que le Soudan est à présent vice-président de la Commission des Droits de l'Homme aux Nations Unies et il est question qu'il obtienne bientôt un siège au Conseil de Sécurité de l'ONU!

Vous pouvez envoyer vos dons en vue des futures libérations d'esclaves (250 F par esclave libéré) soit à la CSI en France: CSI, 82 rue Marius Aufan, 92000 LevaIIois~ Perret -, soit à notre agence pour transmission:

UNEC (RU), BP 114,95210 Saint-Gratien, fax/telex

 

Lettre ouverte à mon petit fils

 

Pour toi, quelques mises en garde!

Ne suis pas les mauvais bergers et les marchands d'illusions!

Méfie-toi des bateleurs d'estrades, escrocs de la désinformation!

Reconnais que le "politiquement correct" n'est pas toujours démocratiquement acceptable!

Ne jette pas l'anathème sur ceux qui osent s'affirmer.

Ne t'étonne jamais du grand nombre de ceux qui, dans bien des domaines, ont toujours tout prévu après coup!

Repasse tout cela dans ton esprit de mille manières

Au cours de ta vie, tu apprendras que le prix à payer pour ne pas entrer dans le moule, pour réfléchir en dehors des clous, pour refuser les tristes concessions des vents dominants, pour ne pas te faire prendre au piège des utopies socio-cocomaosoixantehuitardes, ce prix est élevé.

Qu'importe si tu sais que la pensée unique, souvent inique, enchaîne les esprits et interdit toute opposition. La liberté et l'indépendance sont des valeurs qui, tout au long de l'histoire de la Suisse, ont dû être âprement défendues.

Ainsi, l'Europe de Bruxelles et son corollaire idéologique, le mondialisme, représentent un danger certain pour la souveraineté des nations européennes. L'exemple de l'Autriche en est une preuve, Peut-être n'est-ce pas Jôrg Haider qu'il faut craindre, mais ceux qui feignent d'avoir peur de lui ?

Maurice Clavel, un esprit solide, trop tôt disparu, ecnvait: "je voterai contre l'Europe fédérale, cette Europe-là, ce monstre, cette Sainte Alliance du capital. Je voterai non, heureux de me prononcer enfin sur cette niaiserie scélérate qui relie les grands affairistes atlantiques à leurs dupes que sont nos sociaux-démocrates." Pas mal vu après plus d'un quart de siècle d'avance, non ?

L'innocence de ton jeune âge te fait ignorer qu'il y a encore d'autres manières d'asservir une nation: la guerre, l'immigration massive et incontrôlée, le bradage de la défense nationale, la diabolisation de la mémoire du pays. A ce propos, rappelle-toi que plus nous avons de passé derrière nous, plus il nous faut le défendre, le garder pur!

La mort d'un pays est aussi celle de sa jeunesse. La drogue détruit chaque jour de plus en plus de jeunes. Montre-toi donc fort face au mal. Refuse la mentalité d'assistés, dénonce les comportements déviants, devenus à la mode. Le monde moderne avilit l'amour. Mais il y a pire que celui qui pervertit, c'est celui qui laisse faire parce qu'il ajoute la lâcheté au crime. Il y a toujours un risque à soulever les passions contre l'ordre.

Sache enfin qu'il n'y a pas de vraie civilisation sans un fondement spirituel. Aussi, les problèmes actuels posés à l'humanité sont moins d'ordre historique, politique ou sociologique que métaphysique.

La patrie attend de toi un effort exceptionnel. Sois en conscient et relève ce défi !

E. Erisnwnn, 1880 1£s Venéresses

 

Souscription à la brochure

In memoriam Jean-Luc de Siebenthal

Le soussigné édite une brochure de 28 pages:

Le récent décès accidentel de Jean-Luc de Siebenthal le 19 août 2000 a suscité une telle abondance de réactions de sympathie qu'il semble dommage de les laisser ignorer à l'ensemble de ses parents et amis. Plusieurs centaines de messages nous sont parvenus, attestant la personnalité extraordinaire de notre cher défunt.

On a groupé ces messages ou seulement certains extraits, de façon à le dépeindre le mieux possible. B ne s'agit pas d'une description complète, car certains éléments nous manquent, mais comment ne pas être ému aux larmes même par la plupart des passages ?

On va donc se faire succéder des lignes écrites par les amis, par les familles où il s'est fait apprécier, par les milieux professionnels, par le cercle étendu des pilotes des avions ultralégers motorisés (ULM). On nous excusera d'avoir opéré un choix écartant par nécessité beaucoup de lignes toujours émouvantes.

Ceux des lecteurs du présent envoi qui désirent se procurer cette brochure sont priés d'y souscrire en envoyant simplement par CCP au Centre de documentation civique à Lausanne Compte 10-26139-6 la somme de FS 10.- (FF 40.-) avec leur adresse et la mention In Memoriam.

 

Jean de Siebenthal