Politique et chasteté

Les mœurs dans les milieux politiques ne sont guère reluisantes, et les frasques dðun certain président "trousse cotillon", loin d'être une exception, l'attestent. Aujourd'hui comme hier, ne trouve-t-on pas normal qu'un homme, une femme, trompe sa femme, ou son mari, succombant à des occasions multipliées ? Certains affirment même : "Que la vertu soit faite d'occasions manquées ". L'adultère "fleurit "partout et ce serait un enfantillage que de s'en offusquer. Et puis Dieu est si bon qu'il pardonne tout d'office…

Mais au fait, l'adultère est-il un péché ? À voir le comportement de nombreux magistrats, rois, princes, d'un François Ier, d'un Louis XIV, d'un Louis XV, ne serait-on pas tenté de suivre de tels exemples, considérant par ailleurs la grandeur de leurs traces dans l'histoire ? Et puis la pulsion érotique est si puissante qu'elle semble irrésistible ; ah ! ces regards tellement insistants , vertigineux…

Observons en passant qu'un Clinton en l'an 2000 reçoit en Europe le prix Charlemagne ; affreuse ironie. Certes le Carolingien n'est guère un ange de pureté, mais les mœurs qu'il préconise sont celles d'une civilisation inspirée par les acclamations : "Christus vincit", et non par " Sexus regnat".

Combien Moïse avait-il raison, en promulguant les sévères injonctions du Décalogue, concernant l'adultère notamment, ainsi que le relate l'épisode de la femme adultère, à soumettre à la lapidation (Joh. 8.). L'adultère est un péché mortel, et les chrétiens qui le commettent sciemment risquent la mort éternelle.

Mais qu'en est-il des effets pratiques d'une vie charnelle déréglée, sans parler du sida , de l'avortement et autres contingences fâcheuses. On observe tout au monde : des luxurieux centenaires, par exemple. Cependant, si la chandelle brûle trop, la soixantaine n'est pas toujours atteinte. Un connaisseur de l'Égypte ne pouvait s'empêcher d'admirer la vivacité des jeunes garçons, comparée à la décrépitude des hommes dans la quarantaine. Il réalisa brusquement que la cause en résidait simplement dans la luxure.

Notons qu'une certaine sagesse politique peut coexister avec un tel comportement, bien qu'il soit avéré que l'esprit s'obscurcisse dans les brumes des passions.

En sens inverse, les hommes ou femmes haut placés en politique peuvent très bien faire preuve d'une chasteté exemplaire, engendrant une sagesse politique efficace. Un exemple particulièrement célèbre est celui du Joseph de la Genèse, fils de Jacob, d'une chasteté héroïque, refusant les avances les plus pressantes, au risque de moisir en prison, mais pourvu, du fait de sa chasteté même, d'un don de clairvoyance capable de discerner l'avenir de l'Égypte dans le récit des sept vaches grasses et des sept vaches maigres, élevé alors par le Pharaon à l'intendance de son empire. "Allez à Joseph"promulgue-t-il.

Et plus tard, la chrétienté s'est fondée sur la chasteté du Seigneur Lui-même, de la Vierge Marie, de Saint Joseph, d'un Saint Benoît, d'un Saint Louis et de tant d'autres.

Aujourd'hui hélas, on cultive chez les jeunes, chrétiens mêmes, une "activité sexuelle"qui débouche sur une frénésie génératrice de débordements paganisants, jusqu'à une violence meurtrière. Les femmes par exemple, réclament pour elles le droit de tuer le fruit de leurs entrailles. Le sexe, exalté, tue, et les orgies antiques défilent dans nos rues.

On observe que notre vie des temps modernes est une vie de prédateurs : l'homme, un loup pour l'homme. On critique le Moyen âge : cependant :

Nous voyons ici, en un paragraphe, un autre aspect de l'âge de la foi, des hommes et des femmes, et moines et nonnes aussi bien que les autres, cherchant à satisfaire leur désir d'expression, prenant plaisir à la proportion et à l'harmonie des formes et désireux de joindre l'utile à l'agréable. La scène médiévale, bien que baignée de religion, est avant tout un tableau d'hommes et femmes au travail. Et le dessein premier et fondamental de leur art est l'embellissement de leur ouvrage, de leur corps et de leurs demeures. Des milliers de travailleurs du bois employèrent le couteau, le foret, la gouge, le ciseau et le polissoir pour fabriquer des tables, des chaises, des bancs, des coffres, des coffrets, des cabinets, des noyaux d'escaliers, des lambris, des lits, des buffets, des vaisseliers, des icônes, des retables, des stalles... avec une incroyable variété de formes et de thèmes en hauts et en bas-reliefs, et souvent avec un humour malicieux qui ne reconnaissait pas de frontière entre le sacré et le profane. ...

L'esprit moderne, trop pressé et trop nerveux pour atteindre patiemment et paisiblement à la perfection, reste en admiration devant des œuvres qui doivent être attribuées non au génie de tel ou tel individu mais à l'esprit et au dévouement d'un peuple, d'une communauté, d'une époque et d'une foi.

 

Puissions-nous par une vie respectueuse de l'ordre de la Création, retrouver cette joie d'une vie décente et féconde.

Jean de Siebenthal

 

Sur la condamnation du communisme

... le Concile Vatican II avait refusé de condamner le communisme malgré la demande solennelle signée par 456 Pères conciliaires de 86 pays.

Durant les sessions, le cardinal Antonio Bacci avait alerté les membres du Concile sur l'impérieuse nécessité d'une condamnation explicite du communisme, en proclamant :

«Toutes les fois qu'un concile œcuménique s'est réuni, ce fut pour résoudre les grands problèmes qui agitaient l'époque et pour en condamner les erreurs. Je crois que faire silence sur le communisme serait une lacune impardonnable, et même un péché collectif. C'est la grande hérésie théorique et pratique de notre temps, et si le Concile ne s'occupe pas d'elle, il pourra paraître comme un concile qui a échoué !»

(Acta Synodalia, vol. IV, part. II, p. 669-670).

Mais les Pères du Concile ont préféré analyser les problèmes contemporains des catholiques sans aucune référence au communisme - adversaire opposé en tout à sa doctrine, puissant, brutal, astucieux, comme jamais l'Église n'en a rencontré tout au long de son histoire.

Et l'on persiste et signe aujourd'hui : pas un mot sur le communisme !

Le jour viendra où un Saint se lèvera dans notre Église pour faire publiquement repentance pour la lâcheté de tant de catholiques face au communisme et aux communistes.

- (Bulletin de l'UNEC)

 

A propos de Madeleine Albright

Les États-Unis semblent parfois un vaste terrain homogénéisé duquel la critique est absente ; il s'y passe néanmoins des événements qui rappellent que le contraire y existe aussi. Ainsi, la semaine passée à l'Université de Californie à Berkeley, un geste de contestation a fini par ébranler l'establishment états-unien jusqu'aux plus hauts rangs du gouvernement. Doyenne du célèbre système universitaire de l'État, l'école de Berkeley, autrefois le centre d'une véhémente opposition contre la guerre du Vietnam, semble reprendre son ancien rôle. Pour marquer la fin de l'année académique, les organisateurs du Dies Academicus ne lésinent généralement pas sur les moyens. Des prix d'un grand prestige sont en effet décernés à des étudiants particulièrement brillants. En outre, le discours d'honneur principal est prononcé par un personnage de renommée mondiale.

Pour la cuvée 2000, la tâche est revenue à Madeleine Albright, secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Une intervention qui doit normalement faire suite au discours d'accueil d'une étudiante. Un honneur dévolu cette année à Fadia Rafeedie, immigrée palestinienne, qui, en plus d'avoir récolté la médaille d'honneur suprême de l'Université, a fini première de sa classe.

Soucieuse du contenu d'un discours qu'elle retravaille sans cesse, Mme Rafeedie a été pressée par des autorités universitaires désireuses de connaître la teneur de son texte, afin de le transmettre à Mme Albright. Cette dernière prétextait vouloir parler de l'étudiante dans son propre discours et faire un enchaînement convenable. Craignant la censure et apportant en outre des retouches à son œuvre jusqu'à la dernière minute, Fadia Rafeedie ne signale rien au rectorat. Pour leur part, les autorités, tant gouvernementales qu'universitaires, craignent des propos désobligeants de la part d'une immigrée peu susceptible d'être correctement assimilée, donc en mesure d'apprécier les dirigeants de ce merveilleux pays où elle a eu la chance de pouvoir s'installer.

Au début de la cérémonie, on annonce que Madeleine Albright parlera en premier, puis partira, horaire chargé oblige. Mme Rafeedie aurait l'outrecuidance d'énoncer un seul mot malencontreux que la secrétaire d'État ne l'entendra de toute façon point. Mais, c'est compter sans les étudiants.

A peine installée sur le podium, Mme Albright voit le devant de l'immense aula envahi par des jeunes qui déroulent une bannière sur laquelle est inscrite : «Madeleine Albright est une criminelle de guerre ». De plus, un tonnerre de huées empêche l'oratrice de commencer. Les forces de sécurité procèdent vite à une évacuation. Le discours commence. Mais, à mi-phrase, la voix de l'oratrice, pourtant relayée par haut-parleur, reste noyée par un public qui scande: «Mettez fin aux sanctions en Irak maintenant ! » Nouvelles bannières, nouveaux agents de sécurité, nouvelle salve de quolibets, et nouveaux étudiants brusquement traînés hors de la salle; puis nouvelle minute de calme et, brusquement, tout recommence. Et ça semble s'éterniser !

Son discours enfin terminé, la secrétaire d'État se dirige précipitamment vers une sortie d'urgence pour atteindre sa voiture. Mais, dehors, elle se trouve face au « Comité de non-accueil », à des banderoles, à une foule en colère et à un rugissement d'injures. Elle finit à plat ventre sur le siège arrière de sa voiture, s'efforçant de se cacher par crainte de devenir la cible de projectiles de toutes sortes.

A l'intérieur, Fadia Rafeedie oublie son discours, si soigneusement travaillé, et se met à dénoncer celle qui « commet des abominations». Une personnalité que l'Université venait de qualifier «de plus illustre femme de notre époque». Et l'étudiante palestinienne de rappeler au public une allocution de Madeleine Albright, dans laquelle elle déclarait que la politique étrangère des États-Unis valait bien la mort de 5000 enfants irakiens chaque mois. Un chiffre qui coïncide avec le nombre de personnes réunies dans l'aula pour la cérémonie, a relevé l'étudiante. Si son discours improvisé fut peut-être moins élégant que celui initialement prévu, il n'en resta pas moins éloquent, à en croire le public. A la fin du plaidoyer, ce dernier, debout, inonde l'immense salle de ses applaudissements. Une journée que Madeleine Albright n'est pas près d'oublier.

ROBERT JAMES PARSONS

 

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RADIO COURTOISIE ENFIN

RETRANSMISE DEPUIS LES ÉTOILES.

La seule radio libre de France, puisqu'elle ne dépend que de la bonne volonté de ses auditeurs, est maintenant accessible dans toute la France, en Europe, et jusque sur la rive sud de la Méditerranée . Jusqu'à présent, seul les auditeurs de la région Parisienne, et de l'Ouest de la France pouvaient l'entendre.

Maintenant, le Satellite T.P.S. la retransmet, à l'intention de ses abonnés, en attendant mieux.

Pour vous renseigner sur les meilleures possibilités d'entendre enfin la RADIO DES GENS DROITS, appelez les informations de T.P.S. au numéro:

00331 465 10085

TPS 64 657 06 46

 

Et la démocratie recréa le manichéisme

 

Judas.- «On aurait pu vendre ce parfum et en donner le prix aux pauvres.» Toujours le masque de la vertu sur la grimace de l'envie. C'est au nom de l'ordre, de la morale et du bon sens que Judas a vendu son maître.

Gustave Thibon

Heidegger

Et s'ils avaient raison ces visionnaires qui évoquaient avec tant de clairvoyance une humanité guidée par des politiciens, des banquiers (ou les deux à la fois) qui débattent de la condition humaine, dans les sphères éloignées de la profonde considération des valeurs essentielles à l'épanouissement de chaque homme, et de sa place dans l'existence. Bien que les rapports entre le matérialisme et l'idéalisme soient confus, et les deux termes difficiles à définir, il est toutefois certain que la pensée de Husserl influence considérablement la politique occidentale. Selon Husserl, en effet, toute conscience est conscience de quelque chose, mais ce quelque chose n'existe que pour le sujet qui le vise; l'objet est transcendantal, mais à l'intérieur d'une immanence. Heidegger (dont la pensée est à redécouvrir) réfute cet idéalisme transcendantal, car, ce qui rend possible l'intentionnalité de la conscience, c'est l'Être ; ou autrement dit ce qui me permet de percevoir les objets, c'est l'Existence. L'idée que nous avons de l'image qui est prise dans l'Être, n'est pas l'Être lui-même. Nous constatons alors que la vérité n'est pas une construction transcendantale; nous ne sommes pas les démiurges de la vérité, mais la vérité se donne à nous. D'ailleurs, le philosophe de Fribourg-en-Brisgau constate, s'appuyant sur l'étymologie du mot grec "a-lètheia"' (vérité), que cela signifie, en mettant en relief le a-privatif, que la vérité est tout d'abord un dévoilement. Avec Heidegger, nous prenons conscience que l'étude des mots des langues antiques (principalement le grec, le latin et l'hébreu) nous permet de bénéficier de leur sens premier qui provient directement de l'expérience sensible des premiers hommes, étant donné que ces dernier, ayant pris conscience de leur existence, étaient nécessairement poussés à découvrir le monde concret dans lequel ils vivaient et évoluaient pour s'y adapter. Après l'affrontement des deux plus grandes idéologies extrémistes, le nazisme et le communisme, nous constatons que notre humanité actuelle a une difficulté non négligeable à (re)trouver un équilibre entre ce qui tient du rationnel et du réel. Nous pouvons le remarquer dans la crise confusionnelle de la politique, de la culture occidentale et, par conséquent, du langage. Une seule question se pose: pourquoi?

Idéologie

Le XVIIIème siècle constitue un carrefour ou s'affrontent les pensées matérialistes et idéalistes. En effet cette période de l'histoire a été propice à toutes sortes d'audaces intellectuelles, surtout après 1760, où "il n'y a guère d'obstacles à la propagande philosophique et où son aspect anti religieux est le mieux compris et reçu ." Comme nous l'enseigne la collection "Littérature française", " cette expérimentation des idées était protégée par l'absence d'effet pratique, le principe de la double vérité et le conformisme politique et social". Suite à l'effondrement de la monarchie, la création des autres systèmes gouvernementaux a rendu possible l'application de ces radicalismes philosophiques dans les grandes philosophies modernes, le cartésianisme et le sensualisme . Si du matérialisme on verse dans l'hédonisme ou une déification du plaisir, ou du bien-être, que l'on tire de la matière, l'idéalisme absolu se renverse facilement dans le matérialisme. Et même, tout porte à affirmer que le matérialisme comme l'idéalisme est de toute manière une idéologie, en ce sens qu'il prend également sa source dans l'Idée ou la Raison. Donc, le nazisme et le communisme ont pu s'instituer dès la mise en place des Républiques dans les pays d'Europe. Il semblerait que la démocratie ait servi de terreau aux pires idéologies qui ont ravagé le XXème siècle. Mais, qu'est-ce-que l'idéologie? C'est, nous dit Hannah Arendt, "la logique d'une idée", dont la finalité est l'accomplissement, la production de l'humanité elle-même . L'idéologue chosifie tout ce qui n'est pas à la mesure de lui-même; jusqu'au mépris de ses semblables, il écarte ou fait disparaître tout ce qui fait obstacle à sa juste pensée, selon lui, de la vision du monde. Sans lui accorder une "marge de manœuvre", "l'idéologie soumet l'humanité au même régime que la nature, c'est-à-dire à un ordre qui n'est pas un commandement (...), et substitue la nécessité au devoir et la loi scientifique du devenir à la transcendance de la loi juridique ou morale . Enchaîné par des lois rigides, l'homme est privé de sa conscience, de sa spontanéité; toutes tentatives d'expressions artistiques, philosophiques etc... sont impossibles puisque l'individu et la masse ne doivent faire qu'un. "Dans l'idéologie, écrit encore Hannah Arendt, "le terme de loi lui-même change de sens: au lieu de former le cadre stable où les actions et les mouvements humains peuvent prendre place, celle-ci devient l'expression du mouvement lui-même ." En quelque sorte, le totalitarisme c'est l'idéologie (érigée en doctrine pure) mise en pratique.

Démocratie et État

Aujourd'hui, il est très difficile de faire comprendre à quiconque que la démocratie est tout aussi radicale, c'est-à-dire englobante ou uniformisante, que les autres idéologies modernes. La conception actuelle de la démocratie, acceptée par la majorité avec l'aide de l'O.N.U. et de la Commission Internationale des Droits de l'Homme, est décrite comme étant anti-totalitariste et la condition essentielle de notre liberté. Dans son essai sur Bernanos, Sébastien Lapaque s'exprime, en le citant, en ces termes: "Partout le triomphe de la démocratie s'est traduit par un extrême gonflement de l'État et par une monstrueuse excroissance des moyens de contrôle sur les individus. Méfiance, méfiance, hommes d'Europe! Si vous n'y prenez pas garde, ce que les dictateurs ont voulu faire en quelques années sera fait en cinquante ou cent ans; mais le résultat sera le même: l'État aura tout conquis, tout séduit, tout absorbé; vous n'aurez échappé aux demi-dieux totalitaires que pour retomber tout doucement dans la glu de la dictature anonyme ." En effet, les idées héritées des régimes despotiques nazi ou communiste ayant perdu leur crédit, les partis de droite comme de gauche ne peuvent se débattre que dans une ligne médiane, c'est-à-dire à l'intersection de tous les radicalismes politiques. Ainsi, toutes les tendances politiques qui s'écartent du conformisme démocratique sont systématiquement diabolisées. Cet ostracisme politique est appliqué comme s'il s'agissait d'une sélection naturelle ou, en tout cas, paraît comme tel. Cependant, les idées démocratiques ne peuvent subsister que grâce à l'Économie qui, d'ailleurs, les influence. Sur ce point Marx n'avait pas tort lorsqu'il disait qu'en appliquant une logique ultra-capitaliste un nombre restreint de personnes, détentrices de capitaux, contrôleraient le pouvoir politique. Désormais, il n'est plus besoin de se demander pourquoi les langages d'un gouvernement de gauche comme de droite viennent à se confondre sur beaucoup de points. De plus, il n'y a plus réellement d'opposition de droite, ou de moins en moins, parce que cette dernière est obligée de faire des compromis pour survivre. Mais, pourquoi est-ce que la droite s'est-elle ainsi désagrégée? Parce que le communisme n'a pas eu à subir les effets du procès de Nuremberg, et donc la droite représente l'hypothétique danger du retour en force du nazisme ou un quelconque fascisme; de ce fait, la gauche a pu impunément dicter sa loi dans la politique européenne, et affaiblir l'opposition. Mai 68 en est la preuve. Cela dit, le mot démocratie est confus et reste à définir; c'est pour cette raison que Bernanos disait que "c'est le mot le plus prostitué de toutes les langues" . Il rappelait, en effet, "qu'il avait servi de paravent à l'exploitation d'enfants de huit ans dans l'Angleterre du XIX ème siècle, à la mise en place du travail à la chaîne au cours du XXème ou à la bombe atomique de Hiroshima et de Nagasaki; Staline, Blum, Hitler, Roosevelt, Churchill, Mussolini se sont, chacun à leur manière, prétendus démocrates. "

Mystique et politique

Lorsque Péguy évoque la politique, autant celle de la Monarchie que celle de la République, il dit avec justesse que c'est la perte de sa mystique qui a provoqué tant de désastres. Par exemple, dit Péguy, jamais la mystique civique, la mystique antique, la mystique de la cité et de la supplication ne s'est opposée, n'a pu s'opposer à la mystique du salut comme la politique païenne s'est opposée à la politique chrétienne; aussi grossièrement, aussi bassement, aussi temporellement, aussi mortellement que les empereurs païens se sont opposés aux empereurs chrétiens, et réciproquement. Et la mystique du salut aujourd'hui ne peut pas s'opposer à la mystique de la liberté comme la politique cléricale s'oppose par exemple à la politique radicale. Il est aisé d'être ensemble bon chrétien et bon citoyen, tant qu'on ne fait pas de la politique . Bien avant Péguy, Charles Baudelaire pressentait déjà dans"Fusées" une catastrophe liée à une politique dont la préoccupation n'est plus la condition de l'être humain. Le texte (prophétique) du poète ne peut susciter l'indifférence; en voici un extrait "L'imagination humaine peut concevoir, sans trop de peine, des républiques ou autres États communautaires, dignes de quelque gloire, s'il sont dirigés vers des hommes sacrés, par de certains aristocrates. Mais ce ne sera pas particulièrement par des institutions politiques que se manifestera la ruine universelle ou le progrès universel; car peu importe le nom. Ce sera par l'avilissement des cœurs. Ai-je besoin de dire que le peu qui restera de politique se débattra péniblement dans les étreintes de l'animalité générale, et que les gouvernants seront forcés, pour maintenir et pour créer un fantôme d'ordre, de recourir à des moyens qui feraient frissonner notre humanité actuelle, pourtant si endurcie?" Au regard des deux "Charles", il apparaît que lorsqu'on substitue la mystique à la politique, c'est bien de l'avilissement des cœurs dont il est question.

Déculturisation

La désoccidentalisation de l'Occident c'est-à-dire la disparition progressive de sa culture dans notre vie active, sa mise au tombeau (musée), trouve son explication dans la "décolonisation". Les Lumières, on le sait, faisaient "de leurs valeurs des critères absolus de jugement et de l'Européen maître et possesseur de la nature, l'être le plus intéressant de la création." Forts de leurs convictions, les héritiers de la Révolution du XIX éme siècle ont, par la suite, accompli l'œuvre de la colonisation. Aujourd'hui, les désastres de cette dernière provoquent un tel "retour de manivelle"' que les porte-parole occidentaux, notamment l'U.N.E.S.C.O., font leur "mea culpa" qui n'a eu d'autre conséquence que de provoquer une honte généralisée de notre propre culture. En effet " depuis qu'ils ont découvert la complexité des traditions et des règles de vie dans les sociétés dites primitives (grâce en partie aux opportunités créées par l'expansion coloniale elle-même), les anthropologues, comme l'atteste Levy-Strauss, ne jouent plus le jeu. Après avoir flatté l'orgueil de l'Europe, ils s "appliquent désormais à nourrir sa mauvaise conscience ". C'est donc au nom des Droits de l'Homme que les cultures non occidentales devront à l'avenir être respectées. C'est également au nom des Droits de l'homme que les coutumes inhumaines, comme l'excision par exemple, ne peuvent être abolies. A force d'exagération, d'application stricte comme il se doit dans la bureaucratie, les effets sont inexorablement contradictoires. L'U.N.E.S.C.O. , en mettant sur le banc des accusés les philosophes des Lumières, a donc pour mission de veiller à ce qu'aucune intervention occidentale ne vienne "déranger" les autres cultures. Cependant, il n'est à aucun moment question de l'acharnement tyrannique des Lumières sur un autre aspect de la culture occidentale: la culture grecque, latine et médiévale, par exemple, que l'Église, en grand mécène, a sauvegardé (gardé en vie) pendant tant de siècles et aujourd'hui, à l'instar des modernistes, a condamné au musée. Il est pourtant certain que les despotes éclairés ont mis en œuvre une logique de déculturisation de l'Occident. De ce fait, nous pouvons nous demander en quoi les Lumières ont-elles constitué une culture. De plus, comment est-il possible d'appeler culturelle une "pensée", qui, de nos jours, tente de réaliser l'Homme au moyen de la technologie, subordonnée elle-même à la technocratie; c'est-à-dire en cela même en quoi l'être humain ne peut se reconnaître et se trouve lésé psychiquement en raison même de la disparition programmée de toutes formes d'artisanats dans son environnement familier? Pourtant, il apparaît progressivement que l'Économie, qui exerce sa puissance par l'industrialisation de masse et qui a fabriqué la société de consommation, s'oppose indéniablement à la culture digne de ce nom.

Multiculturalisme

Toutefois, ce ne serait pas correct de dire qu'il ne subsiste plus rien de l'art et de la pensée occidentals. En effet, " il ne faut pas céder au lamento nostalgique sur l'âge d'or où les chefs-d'œuvre se ramassaient à la pelle. Vieux comme le ressentiment, ce poncif accompagne, depuis ses origines, la vie spirituelle de l'humanité. Le problème auquel nous sommes, depuis peu, confrontés, est différent, et plus grave: les œuvres existent, mais la frontière entre la culture et le divertissement s'étant estompée, il n'y a plus de lieu pour les accueillir et pour leur donner sens." N'importe quelle expression, n'importe quel geste, aussi banal qu'il soit, peut aujourd'hui bénéficier du statut de culture. Dans la conception actuelle de l'art et de la culture, toutes les œuvres doivent être mises sur le même plan, comme des produits sur les étalages des supermarchés: Mozart et Johnny Halliday font partie de notre patrimoine, il n'y a donc pas de raison à ce que l'un soit supérieur à l'autre. Étant donné que le postmodernisme (car c'est de cela qu'il s'agit) est propice à toutes les récupérations, les mouvements antiracistes ont saisi l'occasion, à la suite de Harlem Désir, d'y insérer leurs idées de la culture qui, d'ailleurs, se confondent avec leur combat idéologique:" L'antiracisme post-moderne démode à la foi Benda, Barrès et Lévy Strauss et leur oppose à tous trois ce nouveau modèle idéal: l'individu multi-culturel. "La notion d'identité est devenue d'une plus grande complexité. Nos racines sont plongées chez Montaigne étudié à l'école, Mourousi et la télévision, Touré Kounda, le reggae, Renaud et Lavilliers. Nous ne nous posons pas la question de savoir si nous avons perdu nos références culturelles car nous en avons plusieurs et nous avons en commun la chance de vivre dans un pays qui est un carrefour et où la liberté d'opinion et de conscience est respectée. La réalité de nos références est un métissage culturel..."Si par malheur, quelqu'un essaie d'évaluer une œuvre, de la distinguer, de la comparer à d'autres selon des critères stricts, d'aucuns se chargeront de vous traiter de salaud rétrograde doublé d'un raciste; puisque s'opposer au multiculturalisme c'est du même coup s'"opposer au combat des antiracistes", et donc prendre le parti des fascistes. Le but n'est donc pas de mettre en valeur une œuvre, de faire ressortir son expression profonde (si elle en a), mais de faire de la politique. Rappelons que c'est parce que la culture occidentale bat en retraite devant la technocratie qu'une quantité considérable d'Occidentaux se laissent séduire, souvent par ignorance, par d'autres cultures (surtout orientales (l'islam), voire extrême-orientales), jusqu'à sacrifier leur propre religion. Pourtant, cette dernière fait également partie de la culture et en est même la cause; elle est donc automatiquement la première en danger. Le père Lubac disait: "Chaque fois que le christianisme recule, le bouddhisme envahit le vide laissé par lui." Quoi d'étonnant étant donné que l'Église catholique se stérilise elle-même au niveau de l'art sacré (depuis le début du XXème siècle et de manière particulièrement significative après Vatican Il) au détriment de l'art dit contemporain et du modernisme, que le catholicisme régresse en Occident? Le sort du christianisme faisait déjà dire à Anatole France en 1903 : " Le catholicisme triomphe. Mais il triomphe aux conditions imposées par la vie à tous les partis politiques et religieux. Tous quels qu'ils soient, ils se transforment si complètement dans la lutte qu'après la victoire, il ne reste d'eux-mêmes que leur nom et quelques symboles de leur pensée perdue." Et encore, si au moins il triomphait!

Avec les esprits, les idées politiques, le langage lui même est menacé par des transformations arbitraires. Le but est de créer petit à petit une expression qui soit actuelle, conforme au progrès de l'informatique, multiculturelle et donc qui ne choque pas les revendications des mouvements et associations (féministes, ethnicistes et pédérastes par exemple) pour éviter toutes discriminations. Inutile d'être surpris, cela fait partie du processus post-moderniste qui a pour objet de mener l'Homme à son "stade d'adulte". D'après Alain Finkielkraut, , la pensée postmoderne veut à l'instar des Lumières, "rendre l'Homme indépendant" et "Pour parler comme Kant, le sortir de la condition de minorité dont il est lui-même responsable", c'est-à-dire le faire entrer "dans l'ère de l'autonomie". Thomas Molnar parle d'un "langage qui a peur des mots".. en ce sens où il est aujourd'hui souvent nécessaire de s'autocensurer ou d'éviter d'utiliser certains mots pour échapper à une éventuelle condamnation ou diabolisation. On s'imagine sans trop de peine que l'avancée d'un État politiquement universel et socialement homogène" risque, en se faisant passer pour La Philosophie, qu'il "proclame, qu'il ne persécute pas la philosophie, mais les fausses philosophies."'

Bergers de l'être

Comme l'explique Heidegger, nous ne pouvons concevoir notre propre naissance, notre propre surgissement dans l'être. Donc, nous sommes tributaires de ce qui ne nous appartient pas, nous devenons (comme l'a dit le philosophe) des "bergers de l'être". Cela implique aussi que nous-mêmes nous ne nous appartenons pas et que, par conséquent, nous vivons pour Quelqu'Un (il n'est pas interdit d'y voir notre Dieu Créateur de toutes choses) étant donné que vivre pour une force abstraite et inconnaissable, hermétique, ne peut mener l'homme à son épanouissement. Charles Péguy a démontré une co-destinée éternelle"' des anciennes matières, c'est-à-dire donnée, naturelle, parce qu'un mauvais traitement (erreur ou manipulation) sur celle-ci ne s'efface plus, s'inscrit à jamais en elle . Avec l'éclaircissement qu'apporte la pensée d'Heidegger, nous pouvons même parler d'une "co-destinée éternelle de I"être"« en général. On constate une avancée inquiétante de la "culture de mort", selon les termes de Jean-Paul II, qui est en réalité une anti-culture. L'homme devient un objet, une chose biologique et cela a pour conséquence de lui faire oublier ce qu'il est et ce pourquoi il existe. D'aucuns cherchent à présenter l'avortement comme un droit moral, ils ne font pourtant que priver l'enfant de sa liberté. L'humanité actuelle n'a manifestement pas compris qu'il n'y a pas d"humanité de rechange".

Faire table rase du passé, est également le leitmotiv des modernistes et des post-modernistes: nous ne devons plus être écrasés par l'héritage des morts. Thomas Paine exprime clairement cette "pensée": "Je défends les droits des vivants et je m'efforce d'empêcher qu'ils soient aliénés, altérés ou diminués par l'autorité usurpée des morts"'. Cependant les chantres des Lumières ont oublié que le présent lui-même est aléatoire, c'est-à-dire fragile, et que le passé a été un présent. En voulant casser les liens historiques, qui empêchent l'apport bénéfique de chacune de ses périodes, ils veulent faire de l'histoire un processus continu qui s'autorenie successivement. A vouloir obstinément greffer une utopie sur une réalité existentielle qui la refuse, ils violent (en s'acharnant sur elles) les lois légitimes de la nature, ce qui se traduit inévitablement par la mort.

Calvinisme

La pensée calviniste, en raison de ses affinités avec la pensée des Lumières (peut-être inconsciemment), a vu, avec la Révolution française, un partenaire inespéré dans sa lutte contre le catholicisme, qui est devenue très tôt sa seule raison d'être. Plus précisément le calvinisme correspond en tout point à la définition de l'idéologie donnée plus haut par Hannah Arendt. En effet étant donné que cette doctrine se pose comme un absolu, elle ne peut garantir la liberté de l'homme mais l'assujettir à un système. De plus, la doctrine calviniste s'"oppose à l'expression la plus naturelle de l'homme: l'art". Ce n'est pas seulement l'art religieux mais toute espèce d'art que la doctrine calviniste a en aversion. Il est d'ailleurs surprenant que cette pensée protestante, représentée par des personnes qui passent pour des lecteurs journaliers de la Bible, soit si peu pénétrée de son souffle poétique et puissant qui a inspiré tant de beauté artistique dans l'ancien Orient. Le fait que le fondateur de 1'Église de Genève a fait des études juridiques explique sûrement cette rigidité de l'esprit. Même s'il est possible de remarquer, au bout de cent relectures opiniâtres de l'œuvre entière de Calvin, une ou plusieurs phrases qui viennent tempérer un point quelconque de ses fondements doctrinaux, ce ne serait rien d'autre que de constater la présence de quelques "gouttes d'eau" dans le "poison"'.

Les jeunes

Bref, de nos jours, "rien n'échappe à l'horizontalité en démocratie"; même le protestantisme est déchiqueté par sa voracité, dont les quelques restes sont disputés par l'un ou l'autre mouvement qui essaye vainement de les réanimer en exhumant la pensée du réformateur français. Faire de l'humanité un bloc, une entité, est devenu un objectif presque in subversif de la démocratie radicale. La jeunesse est érigée en nation. Le "'il faut faire jeune"' se remarque jusque dans le comportement des politiques. "Les jeunes" sont bénis et deviennent la référence sociale au détriment des valeurs traditionnelles des anciens. L'expérience de l'égalité ne fait pas de dérogation: "In a genuine democracy, all things are democratic", dit ( ... ) (Henry) James après Tocqueville. L'idée du même est inarrêtable: ni la classe sociale, ni la couleur de peau, ni le sexe, ni l'âge ne sont en mesure de résister durablement à sa progression."'La société laïque veut faire du "jeune", et de l'Enfant, la "graine"' de la démocratie; c'est-à-dire le propagateur d'un esprit fermé à tout ce qui fait référence à la foi chrétienne dans son acception totale, ainsi qu'aux particularismes culturels vecteurs de traditions. Par la même occasion, "les jeunes" sont la cible, les instruments, des exploitations commerciales." Miss Sturdy, personnage de l'une de ses nouvelles (à Henry JAMES), constate avec un prémonitoire effarant: "Les gens parlent de la jeunesse, la considèrent, la respectent, s'inclinent devant elle. Elle est partout et partout où elle est, c'est la fin de tout le reste. Elle est souvent superbe, on prend merveilleusement soin de son physique; elle est brossée et récurée, elle porte des vêtements hygiéniques, elle va toute les semaines chez le dentiste. Mais le petit garçon vous donne des coups de pied dans les tibias, et les petites filles sont prêtes à vous flanquer des gifles! Il y a une énorme littérature qui leur est exclusivement adressée où les coups de pied dans les tibias et les gifles en plein visage sont hautement recommandés. En tant que femme de cinquante ans, je proteste. Je tiens à être jugée par mes pairs. C'est trop tard, cependant car plusieurs millions de petits pieds s'occupent activement de taper le sol pour interrompre la conversation; et je ne vois pas comment ils pourraient manquer de finir par la contrôler. L'avenir leur appartient; la maturité sera manifestement de plus en plus dévalorisée. Longfellow a écrit un charmant petit poème intitulé "L'heure des enfants" mais il aurait pu l'appeler "Le siècle des enfants"'. Et je ne parle pas seulement des petits enfants; je parle de tout ce qui a moins de vingt ans." Pour défendre l'idéologie de la démocratie, il est nécessaire de soigner et de diffuser une image pieuse et sans tache de ceux qui militent pour son avènement. L'angélisme est sur ce point, un efficace moyen de propagande; et ils sont légions ces "anges" à vouloir absolument débarrasser l'humanité de ses moindres tracas, à vouloir réaliser un peuple de frères. Avec leurs intentions qu'ils présentent comme les plus pures, les plus salutaires, ils s'attachent à combattre ou à défendre l'Autre. En se faisant la référence des valeurs morales ils se rendent insoupçonnables d'une quelconque perfidie, et se permettent même de briser le cercle de l'intimité (que l'on croyait jusque là inviolable) pour déceler une éventuelle violation d'un principe moral en vue d'anéantir n'importe quel adversaire en soulevant un scandale médiatisé. En s'exprimant à propos du national-socialisme, Thomas Mann disait qu"au royaume de la politique, les contes de fées deviennent des mensonges."' Cependant, la pire violence ne naît pas de l'antagonisme entre les hommes, mais de la certitude de les en délivrer à tout jamais. Polemos disait Héraclite, est le père de toutes choses.

L'humanité cesse d'être humaine, dès lors qu'il n'y a plus de place pour la figure de l'ennemi dans l'idée qu'elle se fait elle-même et de son destin. Ce qui veut dire, a contrario, que l'Angélisme n'est pas un humanisme, que la discorde, loin d'être un raté ou un archaïsme de la socialité, est notre bien le plus précieux... Qui fait l'ange, fait la bête disait Pascal.

Manichéisme

Le "rouleau compresseur"' démocratique ne compte pas épargner l'Eglîse. Il apparaît de plus en plus que cette dernière s'est épuisée, s'est dispersée en cherchant à tout prix de concilier les idées du monde avec l'Évangile. Le père Bruckberger appelle cela de la casuistique dont il dit que " c'est un jeu dangereux, outre qu'il est ignoble"' et que "les chrétiens, et même les évêques, et même le pape, feraient bien de voir clairement à quel genre de désaveu ils s'exposent ainsi. " Devant l'indifférentisme généralisé de la plupart des catholiques, le vacarme pestilentiel du monde moderne a pris place dans 1'Eglise et ce, jusque dans la liturgie (du nouveau rite on s'en doute). Le tumulte règne à la manière d'un spectacle "up to date". En croyant ne céder à la mode que sur la forme, ils ne font en réalité que vider le message du Christ de sa substance. Certains groupes charismatiques ont, sur ce point, franchi "le Rubicon", leurs messes ressemblent comme deux gouttes d'eau à un concert rock. C'est grave car cela signifie que les seules choses qui retiennent les "fidèles", ce sont le spectacle et la danse. Ils devraient pourtant savoir que "plus le silence est pur, plus il est habité. "' Il en résulte que l'Église se remplit peu à peu de personnes qui n'arrivent plus à comprendre la nécessité de réintégrer le sacré dans la liturgie et de faire revivre l'art chrétien sous toutes ses formes. C'est en raison de la crise d'autorité que traverse l'Église actuelle que, ne pouvant plus (malheureusement) garantir l'intégrité et le respect de la foi, elle ne peut que se résigner à défendre la morale. Sans oser s'avouer que les dégâts qui désagrègent l'Église aujourd'hui tiennent dans la continuité de la politique qui a suivi le second concile du Vatican, le clergé ne peut que s'enfermer dans le jeu périlleux de la dissimulation. Jusqu'à quand? Dans la confusion de la casuistique avec l'Evangile, on oublie que c'est le Christ, et Lui seul, qui est l'Élément indispensable à l'équilibre entre la réalité existentielle et la raison. N"est-ce pas le moment de s'arrêter, de faire silence pour réfléchir enfin, intelligemment et sans hypocrisie, sur le sort qui s'abat actuellement sur notre Église? Il apparaît pourtant que cette dernière a plus d'aisance à condamner les fautes commises il y a fort longtemps et a, au contraire, beaucoup plus de mal à reconnaître les plus récentes.

En ce qui concerne notre temps, l'humanité postmoderne, qui a choisi Barabbas , joue au funambule sur le fil de la démocratie radicale. Cette dernière, en ayant pour principe la contrefaçon, remet au goût du jour le manichéisme voire même une sorte de catharisme; athée bien entendu. Il est donc permis de s'attendre à tout devant l'imminence d'une catastrophe. Sans toutefois tomber dans une attitude "fin du monde" à la "sauce millénium" comme les témoins de Jéhovah nous y ont habitués, ce qui est d'ailleurs contraire à la foi, il est absolument indispensable de rester lucide; de faire la part des choses. Il n'est pas impossible que Dieu veuille châtier son Église pour la purifier car, jusqu'à preuve du contraire, Il n'a jamais dit que son ire était un "privilège" réservé au peuple juif. Si le Christ a dit que les portes de l'Hadès ne prévaudront pas contre son Église, il y a au contraire des raisons (que la raison ne connaît pas), malgré les apparences, d'espérer. Le Monde n'est rien à côté d'un enfant qui prie en secret.

Stéphane Salis.

 

Documents

Michel Bugnon-Mordant : Sauver l'Europe

Age d'homme

L'auteur poursuit le combat entrepris dans son premier essai politique, L'Amérique totalitaire, paru en 1997 et considéré par de nombreux commentateurs comme un ouvrage de référence. L'agression perpétrée par les Américains et leurs alliés souvent réticents de l'OTAN contre la Serbie en mars 1999, dont il décrit la genèse, confirme que les États-Unis constituent pour l'heure une puissance despotique et criminelle qui met en péril la paix et la liberté dans le monde. Couplée à la tyrannie des marchés, conséquence de l'application tous azimuts de l'idéologie ultralibérale qu'elle favorise, l'hégémonie américaine ne saurait être contrée que par un sursaut de l'Europe. Seul est susceptible de faire échec au projet américain de protectorat planétaire le retour à une politique de puissance et de souveraineté dont l'héritage historique du Vieux Continent contient de multiples exemples. En germe, c'est de l'asservissement des quatre cinquièmes de la population de la terre qu'il s'agit dans l'alliance entre les marchés financiers et les États-Unis.

Docteur ès lettres, professeur de littérature anglaise, Michel Bugnon-Mordant est un homme de conviction et de rigueur intellectuelle. Profondément Français et par là Européen - mais ne reniant pas ses origines helvétiques, il est grand ouvert aux autres cultures. Rebelle dans l'âme, comme Charles de Gaulle qu'il admire, il ne lui déplaît pas d'être jugé inclassable, ce qui lui vaut de solides inimitiés. Loin de prétendre à un statut de spécialiste, il voit l'abandon des décisions politiques à des comités d'experts comme une régression et prône au contraire un retour à l'esprit encyclopédique de la Renaissance.

Analysant les fondements du politique et de la nation, prenant appui sur ce que les Européens ont en commun de plus précieux - leur civilisation - l'auteur souhaite une déferlante populaire en faveur d'une authentique démocratie qui vienne balayer les simulacres actuels et rendre son sens à notre vie civique. Il n'est certes pas trop tard pour que l'Europe réagisse, mais à condition qu'elle s'y emploie vite, très vite.

 

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Un dossier de cinquante pages :

LE SAINT SUAIRE A L'ÂGE DE JÉSUS RESSUSCITÉ

L'exemplaire broché: 40 F - 10 ex.: 300 F - 20 ex.: 500 F.

ENVOYER Nom ET ADRESSE À

LA CONTRE-RÉFORME CATHOLIQUE -

F-10260 SAINT-PARRES-LÈS-VAUDES.

 

Le port est gratuit lorsque le chèque est joint à la commande.

LA CONTRE-RÉFORME CATHOLIQUE,

CCP 3 10147 S CHÂLONS.

NAISSANCE D'UNE RADIO CATHOLIQUE

SUR INTERNET

www.radio-silence.org

tel est le site électronique de cette nouvelle radio. Sa première émission a eu lieu le 18 juin 2000, fête de la Très Sainte Trinité.

Elle se définit comme catholique et attachée aux libertés économiques. Sur le plan des informations, elle luttera contre la désinformation officielle et contre la propagande mondialiste.

Son slogan est "La Radio du Net Francophone et de la Liberté par la Vérité". C'est, sans doute, une première mondiale. Les premières émissions sont hebdomadaires. A la fin de l'été, les émissions seront journalières.

La grille au départ est la suivante :

Nouvelles civiles. Nouvelles religieuses .Interview

Page d'Évangile. Musique sacrée.

Annonces de manifestations.

La radio ne demandera aucune subvention afin d'être totalement indépendante du pouvoir. Elles est produite et gérée par des bénévoles. Pour les dépenses indispensables, elle compte sur les dons des auditeurs. Les petits dons sons acceptés comme les grands....Même les personnes qui ne sont pas internautes ou pas équipées aujourd'hui pour écouter sur Internet, peuvent aider au démarrage. > >Adresser, dès maintenant, les chèques en toute monnnaie (sauf Euro !) à :

ASSOCIATION LA VOIX DU SILENCE

5 RUE DUFRENOY 75116 PARIS FRANCE .

Michel de Poncins

Lecture et tradition

Mai 2000 B.P. 1 F-86190 Chiré-en-Montreuil

Extrait du sommaire

A propos de la condamnation de l'Action Française, par Marie-Reine Renard

- L'extrême droite et l'Église (de Xavier Ternisien)

- La Croix, la croix gammée et les fleurs de Lys

(de Philippe Prévost)

Trois livres sur l'immigration maghrébine,

par Claude Mouton-Raimbault

- Ils feront de bons Français (de Christian Jelen)

- Islam et musulmans de France

(d'Ahderrahim Lamchichi)

- Un Algérien pas très catholique

(de Mohamed-Christophe Bibb)

- Conclusion

 

Fatima, d'Icilio Felici,

par Jacques Villemonais

 

 

 

 

 

Suisse-Info

Ce journal dont le rédacteur responsable est M. Marcel Narbel publie dans son numéro 57 de mai-juin 2000 des réflexions intéresssantes sur la votation relative aux Bilatérales.

(Case postale 279, 1000 Lausanne 12).

 

On y trouve un graphique édifiant :

Finances

La rédaction distribue chaque mois environ 400 exemplaires de Finalités dont une centaine gratuitement à des sympathisants. Nous serions reconnaissants à ces derniers de manifester par un signe , financier par exemple, leur intérêt pour notre revue. Quelques mots seraient aussi un encouragement.

Actuellement, sur 300 personnes dont nous attendons le versement de l'abonnement, seules moins de 100 se sont signalées., dont certaines avec une générosité fidèle et bien-venue.

Nous attendons donc avec anxiété les quelque 200 versements manquants de 40 Fr (en principe), afin d'équilibrer notre budget.

Vous n'ignorez pas que les tarifs postaux nous épuisent (400 Fr et plus) par numéro, que l'impression coûte la même somme, que le loyer du local vient de passer de 920 Fr à 978.- Fr par mois, sans compter les autres frais courants.

Un décompte simple vous prouvera que sans votre appui rapide et particulièrement généreux, nous courons de grands risques.

Merci d'avance pour l'accueil que vous réserverez au bulletin de versement joint à cet envoi.

 

La rédaction

 

 

 

Cours de M. Rémy Bettems

Depuis une année environ, M. Rémy Bettems donne à quelques personnes dans notre local le mardi soir en principe un cours passionnant sur des questions de philosophie et de théologie.

M. Bettems, ancien professeur de mathématiques au Gymnase de la Cité à Lausanne a reçu une formation poussée en philosophie et théologie à Paris, à Fribourg, auprès de Marie-Dominique-Philippe OP notamment. Il est appelé à ce titre dans des séminaires, et a donné à la paroisse Notre Dame à Lausanne une série d'entretiens sur le Catéchisme de l'Église catholique, avec un grand succès.

Il serait disposé à poursuivre cette activité cet automne, auprès d'un public élargi. Nous vous prions donc de nous faire savoir si vous seriez participants, et quels seraient vos vœux.

Sujets possibles :

Saint Jean et son Évangile

L'apocalypse, etc.

La rédaction