L'égalité des droits de la femme et de l'homme est,
pour nous, associations du respect de la vie, un fait normal,
acquis et justifié, que non seulement nous n'avons pas idée de
remettre en cause, mais que nous sommes prêts à défendre, si
elle était attaquée.
Nous faire passer pour d'affreux réactionnaires aux
conceptions archaïques datant d'avant l'ère chrétienne est une
malveillance et une malhonnêteté de plus à mettre à l'actif ou au
passif de nos adversaires.
Mais nous savons bien que, derrière cette expression et
cette revendication, se cache une seule et unique demande pour
les femmes, à savoir le droit de tuer leurs enfants avant leur
naissance, uniquement parce qu'il paraîtrait trop indécent de
revendiquer ce droit pour les dits enfants après leur naissance.
Si ce n'était pas trop indécent et dangereusement incrédible, on
le ferait évidemment sans hésiter. On ne saurait vraiment plus
où l'on va.
Cette revendication est évidemment considérée par ces
messieurs et dames, comme le nec plus ultra du modernisme et
de la civilisation, et ceux qui ne sont pas d'accord sont forcément
des arriérés rétrogrades, voire des anencéphales, de toutes
façons des fossiles déjà enterrés, qu'on ne va vraiment pas perdre
son temps à exhumer.
Nous, nous sommes pour l'égalité des droits de
l'homme et de la femme. Mais, donner à la femme seule le droit
de tuer, cela leur donne un pouvoir exorbitant. C'est même une
discrimination formellement contraire aux principes de la civilisation
et de la République (la civilisation existant aussi bien
dans les monarchies européennes que dans les états
républicains).
Pour faire disparaître cette discrimination contraire
aux dits principes, il faut que le droit de tuer n'existe pour personne,
ou qu'il existe pour tous, c'est-à dire qu'ils soit étendu
aux hommes.
Si le droit de tuer est limité à certains types de victimes,
à savoir seulement aux enfants, cela crée à nouveau une discrimination
fondamentale et il faut impérativement que le droit de
tuer puisse s'exercer sur tous les humains.
Il faut que le droit de tuer soit donné aux deux sexes et
puisse s'appliquer à toutes les victimes.
Il faut que tous puissent être tués par l'application non
discriminatoire du droit de tuer, et pas seulement quelques
catégories humaines selon l'âge, ce qui créerait une nouvelle
discrimination contraire au principe de la civilisation et de la
république.
Donc, le droit de tuer doit être donné aussi aux hommes
(et ne soit pas réservé aux femmes), et il faut qu'il puisse
être exercé sur tous, et pas seulement sur certaines catégories
d'hommes, en fonction de l'âge.,
Toute autre façon de faire est une discrimination, à de
multiples points de vue fondamentaux, contraire aux principes
reconnus des diverses civilisations connues, et entre autres de la
république française, quel qu'en soit le numéro.
Pour Madame Nicole Péry, personnage officiel, Secrétaire
aux droits des femmes dans le gouvernement socialocornmuniste
Jospin, I'IVG est un «droit fondamental des femmes!
». Donc, pour cette dame, le droit de tuer est un «droit
fondamental des femmes».
Nous sommes en plein dans le sujet. Pour les membres
du gouvernement, le droit de tuer est un droit fondamental des
femmes. Ceci institue la discrimination vis-à-vis des hommes,
puisque Madame la Ministre n'a pas dit: «le droit de tuer est un
droit fondamental des femmes et des hommes». Dire seulement
«les femmes» crée une discrimination. Il faut dire «les femmes
et les hommes».
Ces «messieurs-dames» vont encore se récrier, parce
que nous avons dit : «le droit de tuer» et non «le droit à l'IVG».
Si notre expression est fausse, c'est qu'après une IVG, l'enfant
naît vivant. L'enfant naît-il vivant après une IVG ? Oui ou non ?
C'est non. Donc l'IVG l'a tué. C'est non seulement clair mais
indiscutable.
Donc, nous sommes bien en face d'une civilisation du
crime, qui en plus essaie de faire prendre au public des vessies
pour des lanternes par une volonté flagrante de mensonge et le
mensonge lui-même.
Et tous ces gens réclament bel et bien un droit doublement
discriminatoire au crime;
Moi, je veux bien qu'on ne parle pas de crime, puisque
le mot heurte ces oreilles sensibles et délicates. Alors, il faut
nous démontrer et me démontrer, à moi, qu'après un avortement,
l'enfant naît vivant. Je risque, on en conviendra,
d'attendre longtemps.
L'avortement est une affaire énorme de crime doublée
de fabuleux mensonges.
Tout cela, nous le savons depuis longtemps, et pour
tout cela, pour tout homme intellectuellement honnête, la cause
est entendue.
Mais il y a encore à dire sur ce droit de tuer qui a manifestement
l'approbation des principaux dirigeants de l'actuelle
république.Ce droit légal de tuer donné aux femmes ne tue pas que
les enfants par millions, il tue le droit lui-même.
À partir du moment où un crime prémédité sur un
innocent sans défense est toléré (c'est déjà suffisant pour anéantir
le droit), mais plus que cela est non seulement toléré mais
considéré comme un droit (ce n'est pas seulement l'opinion des
gauchistes, mais de toute la gauche et de la partie de la droite
qui a voté l'avortement légal), aucun crime ne peut plus être
sanctionné sans arbitraire et discrimination, et pas seulement
les crimes, mais tout ce qui est moins grave, les vols, et toutes
les autres violations du droit et tous les autres délits.
Une institution du droit au crime prémédité contre un
innocent sans défense entraîne la destruction totale de l'ensemble
du droit qu'il remplace par une construction contradictoire,
arbitraire, et rendue illégitime précisément par la légalisation
du droit au crime, non pas avec circonstances atténuantes, mais
avec les circonstances aggravantes les plus évidentes.
Prendre des habitudes d'esprit d'arbitraire, d'illogisme,
de contradiction pour légaliser le crime de masse, est
mauvais pour la santé mentale et physique et l'avenir du pays.
Dans les sociétés perdues comme les nôtres, tout le
monde s'en moque, et chacun se dit que la société tiendra bien
aussi longtemps sans lui.
Donc, l'anarchie légale et le droit au crime légal ont
encore de bonnes années devant eux.
EN RESUMÉ,
Nous sommes entièrement d'accord pour la complète
égalité des droits entre l'homme et la femme.
Mais nous ne pouvons accepter le droit au meurtre sur
les enfants non-nés, car sous peine de discrimination selon l'âge,
il faudrait l'accepter sur tous les enfants et aussi jusqu'à la mort,
et sous peine d'une autre discrimination, il faudrait l'accepter
pour l'homme.
Ce droit au meurtre, accordé à la seule femme et sur les
seuls enfants non-nés, conduit à une double discrimination qui,
pour être supprimée, conduit à l'accorder sur tous les enfants,
puis sur tous les humains.
Ce droit au meurtre conduit à l'anarchie la plus totale,
et à la ruine complète des principes de la devise de la république,
et de toute civilisation.
E. Tremblay
Extrait de l'UPN
Le nouveau Code Pénal rédigé par la nouvelle inquisition
marx-globaliste prévoit deux crimes capitaux:
l'homophobie et la xénophobie, crimes, du reste, intimement
liés entre eux.
L'homophobie est le délit de celui qui privilégie la
famille traditionnelle par rapport aux «unions de fait» homosexuelles
en refusant de leur reconnaître la dignité du mariage.
Homophobe est aussi celui qui «discrimine», ou exprime publiquement
son dissentiment envers la pratique et la théorie
homosexuelles. Bien sûr le principal "homophobe" est Jean-
Paul II qui dans ses allocutions ne manque pas de réaffirmer le
primat du modèle chrétien de la famille.
La xénophobie, selon le langage «politiquement correct
», consiste au contraire dans le fait de privilégier ses
compatriotes, sa propre langue, sa propre culture, sa propre tradition,
par rapport à la langue, à la culture, à la tradition des
étrangers qui immigrent dans notre pays. Le crime de xénophobie
inclut celui d' «europhobie», ou «euroscépticisme», qui
consiste dans le refus de dissoudre la souveraineté de sa propre
nation dans le magma de la société globalitaire qui prend forme
sur le plan européen et en perspective, sur le plan mondial.
Entre homophobie et xénophobie le lien est clair. La
nation, ainsi que la famille, impliquent l'idée d'une naissance,
c'est-à-dire d'une origine et d'une identité communes. L'Etat est
l'unité politique des familles d'une nation organisées autour
d'un principe souverain.
Homophobie et xénophobie ont en commun, dans la
perspective marx-globaliste, la haine pour ce qui est «divers».
Elles constituent donc la négation intolérable du principe d'égalité
absolue que la Révolution française n'a pas réussi à réaliser
complètement. Mais les néo-jacobins de la Gauche planétaire
veulent porter à bout ce projet en utilisant des instruments de
répression bien plus sophistiqués que ceux d'autrefois.
Des sanctions juridiques, sociales et morales de tout
genre sont prévues pour les défenseurs de la vision traditionnelle
de la société. Cependant, en Europe, ces personnes fidèles
à la conception de vie traditionnelle ne constituent pas des
groupuscules mais la majorité des citoyens de bon sens. Face à
eux, derrière la façade de l'anti-homophobie et de l'anti-xénophobie,
il existe un réseau d'anarchistes et de néo-jacobins
cachés dans les gouvernements, dans les parlements et dans les
médias, qui ont déclenché une violente offensive contre les
bases morales de notre société.
Si la haine contre les homosexuels en tant que personnes
humaines est incompatible avec l'esprit de l'Evangile, la
haine de la pratique et surtout de la théorie homosexuelle est au
contraire un devoir du chrétien car le premier principe de la loi
morale est d'aimer le bien et de haïr le mal, comme celui de la
connaissance métaphysique est celui de savoir distinguer la
vérité de l'erreur. De même, la haine envers l'étranger en tant
que tel est incompatible avec l'amour pour le prochain qui
caractérise la vie chrétienne. Mais l'amour pour le prochain
avant d'être pour le lointain, c'est l'amour pour celui qui nous
est proche: l'amour pour la propre famille et pour la propre
patrie,. La présente agression culturelle et morale contre les
familles et les nations européennes exige une stratégie de
défense qui doit commencer par le sentiment d'une propre
identité et de la différence d'autrui. Ce sentiment n'est ni homophobe
ni xénophobe mais une application sur le plan social duprincipe d'identité sur lequel s'est fondée l'histoire de l'Occident chrétien.
Roberto de Mattei
n. 40 -- Correspondance européenne
The Collège of St Barnabas
Lingfield, Surrey RH7 6NJ
Angleterre Carême 2000 (extraits)
La main cachée
...Les prcblènes britarmiques sont petits comparés a
ceux d'Afrique. Un cas grave est celui du Soudan.
Mon expérience du Soudan se limite à quelques arrêts
pour la nuit à la fin de l'ère coloniale. Le colonialisme a laissé un
seul pays où il y aurait dû en avoir au moins deux. Le résultat,
c'est la longue et implacable guerre dans laquelle le nord musulman
(qui aurait dû former un pays séparé) utilise les moyens les
plus brutaux pour soumettre le sud chrétien et animiste. Grâce
à Dieu il y a des chrétiens d'autres pays qui s'efforcent d'aider
les malheureuses victimes.
Un autre résultat effroyable de la fin du colonialisme
au Soudan est la tragédie de l'ouest équatorial. Paul Salopek le
décrit dans l'édition de janvier 2000 de "The Tribune". La maladie
du sommeil (causée par la mouche tsé-tsé), éradiquée
depuis longtemps, a fait un retour spectaculaire. Les conditions
actuelles "sont si primitives qu'elles reproduisent les causes de
la mortalité par les mouches tsé-tsé de l'Afrique pré-industrielle.
Des années de guerre civile ont transformé cette
province en l'un des endroits les plus arriérés de la terre. Quelques
routes de poussière rouge rongées par 'l'herbe aux
éléphants' sont le seul héritage tangible laissé par la domination
anglaise terminée en 1956. Il n'y a pas un seul téléphone qui
fonctionne, pas une toilette avec chasse d'eau ou une route
pavée - et encore moins un hôpital moderne - 50.000 km2 à la
ronde."
Presque tout ce qui reste, ce sont les mouches tsé -tsé
(éradiquées depuis longtemps) et des dizaines de de milliers
gens malades, tous infectés de la maladie du sommeil. Certains
deviennent fous. Beaucoup meurent.
Le colonialisme intrinsèquement mauvais ?
On se demande ce que le Comité des Nations Unies
pour la décolonisation (s'il existe toujours) dit du Soudan. Il y a
eu beaucoup d'erreurs dans la manière de conduire le colonialisme
et il s'est fait beaucoup de mal. Mais les Anglais, les
Français et les Portugais laissaient un héritage de christianisme
et de civilisation qui, bien qu'on en rie aujourd'hui, avait une
valeur incomparable. La décolonisation forcée a conduit à la
recrudescence de la pure barbarie, et cette fois avec des fusils
AK.
La chrétienté n'a-t-elle rien à dire à ce sujet? Ou au sujet
des gens qui ont causé le départ des blancs? Au sujet de ceux qui
ont fait pression sur l'Angleterre et les autres pays occidentaux
en finançant les mouvements terroristes? En fait, quelle était la
raison de tout ce remue-ménage sinon les richesses minérales
du sous-sol africain?
Un fléau africain encore pire que la maladie du sommeil,
c'est le Sida. Chaque minute, dans le monde entier, onze
personnes sont infectées par le virus HIV. Dix d'entre elles se
trouvent en Afrique sub-saharienne. Plus de douze millions
d'Africains sub-sahariens sont déjà morts du Sida. En Afrique,
le Sida cause plus de morts annuellement que toutes les guerres
du monde. (Je prends tous ces chiffres d'un article de George
F.Will dans "Newsweek" de janvier.)La main cachée en Rhodésie
N'est-ce pas la même élite financière qui a procuré le
muscle derrière les mouvements terroristes dans le pays qui fut
la Rhodésie? Et derrière les gouvernements occidentaux quasi
fantoches qui ont mis tant d'énergie et de ressources pour
détruire ce qui était probablement la colonie la plus heureuse et
la mieux réussie du monde? Le groupe Bilderberg a été fondé en
1954. La poussée en vue de l'abolition des colonies a atteint son
apogée en 1960. La Rhodésie a nagé contre le courant; et sa position
héroïque en faveur du christianisme et de la civilisation a
été balayée par le raz de marée du gros argent et du communisme
soviétique qui à ce moment était un acteur dans ce même
jeu.
Maintenant, si jamais l'histoire prouve quelque chose,
elle a prouvé que la Rhodésie avait raison et l'Occident complètement
tort. Les conglomératsinternationaux ont probablement
obtenu la richesse et les minéraux et la puissance qu'ils souhaitaient.
(Ils sont en train de nous imposer 'l'Union européenne
pour des buts similaires.) Mais le prix de la misère humaine
payé par l'Afrique sub-saharienne dépasse toute 'imagination.
J'ai écrit au sujet du Zimbabwe dans la lettre d'information
du Groupe chrétien de Rhodésie. Il ne me sert presque à
rien d'en écrire davantage parce que tout aura changé quand
vous recevrez cette lettre.
Pourtant rarement un pays n'a eu autant besoin de
prière que le Zimbabwe aujourd'hui. Les conditions de vie des
Africains sont pires qu'il y a un demi-siècle. Au moment où
j'écris (21 mars) les fermiers blancs, leurs fermes envahies par
des bandes payées par Mugabe, vivent un cauchemar - en dépit
de leurs efforts pour coopérer dans le processus de réforme de
l'agriculture. Assiégés par des gens ivres ou drogués, ils sont
acculés à la ruine, non seulement pour eux mais pour tout le pays. Le président Mugabe est devenu un tyran mégalomane
qui imprime de la monnaie "comme s'il n'y avait pas de lendemains",
qui se bat pour une autre tyrannie à des milliers de km
et détruit son pays devant ses yeux.
Les élections d'avril sont largement ouvertes au truquage:
un quart des listes électorales sont composées de morts,
un autre quart de disparus - mais si, grâce à Dieu, l'opposition
arrive au pouvoir elle sera confrontée à une tâche surhumaine.
Le parti au pouvoir a mcnacé d'une guerre civile s'il était
vaincu.
En plus de tout cela est arrivé le cyclone Eline qui a
atteint le Zimbabwe comme le Mozambique et l'Afrique du
Sud. On ne peut pas accuser les Bilderbergers de cela. Ce n'est
pas l'avis d'Agnès Rusike, présidente de l'association des Veuves
de la guerre de Libération et une figure clé dans l'attaque
des fermes. Elle aurait dit que "Les Américains ont créé le
cyclone Eline". "Ils ont des sous-marins qui ont mis un missile
sous la mer..." (Daily Telegraph, 3.3.)
Notre fonds de soutien à la Rhodésie (géré par le
Groupe chrétien de Rhodésie) collecte d'urgence de l'argent
pour ceux qui ont perdu leurs maisons et leurs récoltes dans les
inondations. La réponse est lente bien que les besoins soient
désespérés. (La catastrophe du Mozambique a masqué tout le
reste.)
S'IL VOUS PLAIT, SI VOUS LE,POUVEZ. Et par dessus
tout priez.Priez pour la population du Zimbabwe, noire et
blanche, et pour les chrétiens de là-bas qui souffrent avec leurs
campatriotes tout en s'efforçant de les aider.
...
"Ceux qui se confient en l'Eternel renouvellent leurs
forcés; ils prennent leur vol comme les aigles; Ils courrent et ne
se lassent point, Ils marchent et ne se fatiguent point." (Esaïe
40.31)
...Mais pourrions-nous vivre ainsi si notre maison avait
été détruite par le cyclone ou si nous étions des fermiers au
Zimbabwe?
Que Dieu vous bénisse.
Arthur Lewis
Des copies de cette traduction peuvent être obtenues
auprès de
Mme Sophie Perrenoud
10, chemin des Voitats
2533 Evilard (Suisse)
Celui qui croirait encore à l'évolution des espèces et
souffrirait de darwinisme congénital, ne pourrait guère observer
le psychodrame d'Emmen sans imaginer qu'un aiguillage
mystérieux renvoyât vers les époques anciennes l'actuelle
génération.
En effet, on aurait pu la croire bien avancée dans les
terres balisées de la démocratie moderne, où s'affirme le droit
«divin» du suffrage universel. Or, devant le choix majoritaire
d'une commune qui refuse la naturalisation de quelques étrangers,
on entend hurler le haro moyenâgeux qu'on jetait jadis en
se saisissant des flagrants délits!
Haro donc sur les Lucernois d'Emmen! Et pourtant, ils
ont fait usage d'un droit que les lois du pays leur confèrent. Nul
ne peut contester qu'ils pussent dire oui ou non; et que si une
majorité dit non, il est conforme à nos murs politiques d'enregistrer
et de publier un résultat négatif. Où est le scandale, si ces
citoyens ont donné l'une des deux réponses prévues par la loi?
Il y a donc quelque part à Berne ou à Genève, dans les
rédactions des journaux ou aux officines de quelques formations
politiques des gens qui prononcent la condamnation de
Confédérés qui ont exercé leurs droits civiques, sur des sujets
les concernant.
Les Genevois, lit-on, seraient prêts à donner à ces
étrangers le passeport qu'ils n'ont pas obtenu à Lucerne. Berne
verra affluer des propositions pour dépouiller la commune
bourgeoise du droit jamais contesté de choisir les siens.
Ce comportement qui se prétend ouvert et généreux
permet d'observer la manifestation d'un moralisme laïc bien
hypocrite en vérité. Il s'agit en fait d'imposer non pas le bon
usage de la loi civile, mais un nouveau code de conduite étrangement
estampillé.
En rejetant la loi divine comme norme suprême des
Etats, on a prétendu accéder à cette Liberté majusculaire qui
renversait tous les interdits' Mais la nature a horreur du vide.
L'homme «Iibéré» se forge de nouvelles chaines. Il prétend rejeter
le joug salutaire de la morale chrétienne; il se muselle et
s'enchaîne en réalité avec les interdits arbitraires de nouvelles
puissances. La loi de Dieu fait place aux manipulations des
droits de l'Homme.
Il ne faut dès lors pas s'étonner si nos contemporains,
prétendant posséder le droit d'exclure de naissance leurs propres
enfants et déjà séduits par le délire euthanasique, veulent
imposer à nos communautés les agrégations automatiques de
populations allogènes sans égard à leur degré d'intégration.
René Berthod
Le canton de Vaud, si gai et si beau, est souvent appelé
"pays", parce qu'il est constitué des trois éléments qui caractérisent
le territoire helvétique : le Plateau, le Jura et les Alpes, et
que de plus, et surtout, il possède le sel. C'est donc vraiment un
pays complet.
De ce qui précède, on pourrait conclure que ce pays a
aussi sa culture, son architecture, y compris son architecture
sacrée. Qu'on se détrompe, tel n'est pas le cas de ce dernier
domaine, car tout au long de son histoire, ce pays a subi de
nombreuses influences extérieures par le fait qu'il se situe aussi
à la croisée d'importants chemins physiques et culturels et ce
depuis toujours. Les historiens de l'art et de l'architecture sacrée
ont l'habitude de découper et de structurer le temps chrétien en
périodes stylistiques bien précises :
&endash;La naissance paléochrétienne :
&endash;L'enfance carolingienne qui en architecture sacrée, est
la version nordique de l'art basilical qui surgit complet, parfait,
autour du bassin méditerranéen après le fameux édit de l'empereur
romain Constantin:
&endash;La jeunesse romane, pleine de spontanéité et d'inventions
:
&endash;L'adolescence gothique, téméraire comme l'est souvent
cette période de notre vie, et qui lance dans le ciel les plus
audacieuses structures jamais connues et réalisées en la matière
:&endash;L'adulte Renaissance, qui à force de se prendre au
sérieux s'enlise dans l'orgueilleuse impasse de l'humanisme et
de la Réforme :
&endash;La saine réaction baroque, qui s'achève dans l'exubérance
rococo :
Et puis le grand vide et l'entassement de ruines laissées
par ceux &endash;révolutionnaires&endash;qui ont voulu construire une société
sans Dieu :
&endash;Le style de tous les néo-gothique, -roman, -byzantin,
-classique, qui s'achève dans une catastrophe aussi dramatique
que celle de 1789, la Grande Guerre de 14-18 au delà de laquelle
il faut repartir à zéro:
Donc le temps de l'art nouveau, durant lequel le génie
artistique bouillonne et prépare un avenir plein de promesses,
brutalement interrompu, d'une part par la seconde guerre mondiale
et d'autre part et surtout, en matière d'architecture sacrée,
par l'apparition désordonnée et iconoclaste de directives pastorales
post-conciliaires (Vatican II). Celles-ci ont eu pour effet
d'enlever à la dite architecture tout ce qu'elle contenait de sacré,
comme ces mêmes directives ont enlevé à la Sainte Liturgie tout
ce qu'elle contenait de saint.
Si l'on se réfère à cet impressionnant inventaire, il faut
bien l'admettre, l'histoire de l'architecture sacrée en pays de
Vaud comporte de vastes lacunes, comblées ici ou là par les
fouilles archéologiques qui nous révèlent des traces, mais bien
pauvrettes par rapport à certains chefs d'oeuvres que l'on peut
encore admirer ailleurs.
Nous devons sauter à pieds joints sur les premières
manifestations de l'architecture sacrée. C'est en effet sur la
presqu'île de Reichenau (Lac de Constance), qu'il faudra se rendre
pour visiter et admirer quelques beaux spécimens del'architecture basilicale carolingienne. En pays vaudois, on
entre de plain-pied dans l'architecture sacrée avec le style dit
roman et dès lors on oublie sans remord l'absence d'ouvrage
plus ancien, car en la matière nous avons été gâtés à cette
période-là : Payerne, Romainmôtier d'obédience bénédictine,
Bonmont pour les Cisterciens et puis une multitude d'oeuvres
plus modestes dans nos bourgs et villages : le prieuré de Saint-
Sulpice, Moncherand et ses apôtres, Grandson et ses chapiteaux
auvergnats, etc.
La période gothique est chapeautée par une oeuvre
maîtresse d'importance internationale : la cathédrale Notre-
Dame de Lausanne, dont la perfection de son style, sa rose et
son porche peint méritent la plus grande attention et l'admiration
la plus enthousiaste.
Ensuite un grand vide de quelques siècles correspondant
à la période réformée bernoise que compensera, il faut le
dire, le retour de l'architecture sacrée à la fin du XIX
°
siècle.
Une sorte d'éclosion qui n'est pas sans rappeler celle des premières
basiliques après la reconnaissance de l'Eglise par
l'empereur Constantin (Edit de Milan, 313), qui mettait un
terme aux persécutions impériales.
Echappant aux désastres de la première et de la
seconde Guerre Mondiale, la Suisse a été un foyer important de
recherche en matière d'architecture sacrée dont le chef-d'oeuvre
absolu reste à mon sens et à coup sûr l'église du Christ-Roi à Fribourg
(Bd. De Pérolles). Le pays de Vaud n'est pas en reste avec,
par exemple, la très intéressante église paroissiale Saint Martin
à Paudex.
Mais le canton a payé depuis un lourd tribut à la désacralisation
post-conciliaire avant que l'Etat, laïc, ne réagisse
avec fermeté face au laxisme épiscopal. Celui-ci était prêt à
abandonner aux mains des "modernistes" iconoclastes la célè-bre fresque ´"futuriste" de Sévérini, représentant Notre-Dame
de Lausanne au choeur de la basilique du même nom, que les
catholiques avaient édifiée dans le quartier du Valentin lors de
leur retour d'exil forcé.
Voilà, très succintement résumée, l'histoire et le contenu
de l'architecture sacrée en pays vaudois. Qu'en dire
maintenantÝ? Car telle est la demande qui m'a été faite
lorsqu'on m'a prié d'aborder le sujet dans les pages de
FINALITES.
Comme c'est généralement le cas, c'est la qualité qui
remplace la faible quantité. L'architecture sacrée vaudoise est,
en effet, composée dans sa majeure partie de chefs-d'oeuvre
dont le rayonnement dépasse largement les frontières cantonales.
Les illustrations insérées dans ce texte sont là pour nous en
convaincre.
"L'art que nous appelons roman parvint à sa plus
grande hauteur dans l'architecture. Car le but ultime de l'effort
artistique était au XIIè siècle de construire une église, un bâtiment
où put se dérouler en pleine magnificence l'office divin. Le
monument exprime l'ordre de Dieu par chacune de ses parties,
par les rapports numériques qu'elles entretiennent entre elles et
qui règlent leurs proportions. Ceux qui le bâtirent voulurent
qu'elles fussent, à l'instar des psalmodies grégoriennes, des
représentations prophétiques de l'harmonie divine." (Georges
Duby). L'architecture romane et le chant grégorien sont un seul
et même art,"
à la fois le plus populaire et le plus raffiné, parce qu'il
est un langage de l'âme pour l'âme disait André Charlier en passant
par une sensibilité qui touche juste assez la terre pour nous hausser
avec force et douceur vers les hauteurs de la Terre désirable
". (Dom
Gérard, Père Abbé du monastère Sainte Madeleine du Barroux).Le modeste mais sereinement divin chevet de l'église
de l'ancien prieuré de Saint-Sulpice (près de Lausanne), s'inscrit
parfaitement dans ces finalités.
Les cathédrales se construisent en ville. Elles implantent
au cur de la cité terrestre l'image de la Jérusalem céleste
telle que décrite dans l'Apocalypse de l'apôtre St Jean, qui en
avait eu la vision surnaturelle. "
Ces églises s'élèvent comme un
vertige de la foi
." (Pierre Duhamel).
Même surprise, même choc, même gloire nous attendent
à l'intérieur de ces édifices. "
Laissons-nous gagner à cette
sensation comme physique d'un air plus léger, jusqu'alors jamais respiré
dans un espace clos, comme si la matière, ici, avait cessé de peser
sur l'esprit. Allié à la somptuosité des cérémonies, nous comprenons
que l'homme du Moyen-Age ne devait avoir aucune peine à se représenter,
à l'image de sa propre cathédrale, la Jérusalem céleste aux
parois faites de pierres précieuses, parée comme l'épouse pour l'époux.
La cité n'a besoin ni du soleil, ni de la lune pour l'éclairer car la gloire
de Dieu l'illumine
".
La cathédrale de Lausanne, qui a un grave défaut, affirmait
un historien de l'art d'Outre-Jura, celui de ne pas être en
France, s'inscrit elle aussi dans la parfaite finalité de l'époque.
On peut la résumer par ce petit dialogue entre l'évêque, maître
de l'ouvrage, et son architecte, maître d'oeuvre : "Je ne doute
pas de ton talent et de ta science qui m'ont été recommandés, ni
de ta passion de la mettre en oeuvre. Mais je te parle de Dieu et
de son service. Il s'agit de sa gloire et non pas de celle du bâtisseur.
La beauté de ton édifice doit rapprocher mes hommes de
Dieu."
Rapprocher les brebis du Bon Pasteur, telle est aussi
bien des siècles plus tard, la finalité architecturale sacrée dévolue
à la Basilique Notre-Dame implantée au cur du quartier
du Valentin à Lausanne, au sein de laquelle la "
Bénie entre toutesles femmes
" est bien présente comme elle l'avait été au cur de
la cathédrale. Ce dernier exemple nous révèle une tradition
venue de la nuit des temps. Lorsqu'ils construisent pour Dieu,
les croyants ont toujours mis le meilleur d'eux-mêmes pour édifier
et célébrer la gloire de Dieu.
Par le biais de ces trois exemples &endash; il y en aurait bien
d'autres encore &endash; que pouvons-nous conclure ? Que l'architecture
sacrée en pays de Vaud s'inscrit dans la droite ligne de la
grande tradition catholique. La religion dont la foi a été révélée
une fois pour toutes et qui ne change pas. Cette permanence
n'est en aucun cas un paramètre négatif comme s'évertuent à
nous le rabâcher les "progressistes" de tous bords. Bien au contraire,
elle est source de créativité et de génie inventif à même
d'enthousiasmer les artistes dans l'esprit de ce que sa Sainteté le
Pape Jean-Paul II leur écrivait le 18.02.84 ( Lettre aux artistes):
"Cherchez une juste proportion entre la beauté des oeuvres et la
beauté de l'âme." L'architecture sacrée en pays de Vaud dévoile
que lorsqu'ils croyaient, fermement, les Vaudois ont toujours su
magnifiquement relever ce défi pontifical, qui est celui de tout
art sacré. Exemple à suivre et à méditer !
Claude NICOD
Architecte
Lausanne
NB : Les illustrations suivantes sont de l'auteur du présent
article.