Procès-verbalPage 1
Cercle civique européen
Conseil d'Administration, à Morges, le 11 Décembre
19 99, rédigé à Rome, le 22 dëcembre 1999
Fax des destinataires:
Chers amis,
Je vous envoie le procès-verbal du Conseil d' Administration
qui a eu lieu à Morges le 11 décembre 1999.
Présents: Luigi Coda Nunziante, Jean de Siebenthal,
Michel de Poncins, Daniel Raffard de Brienne, Jean Bernard
Leroy, Emmanuel Tremblay, Roberto de Mattei.
Absents. Winfried Wuermeling, Alain Rostand, François
de Siebenthal.
Tableau 1 :
Michel de Poncins 0033-1-45 04 31 11
Daniel Raffard de Brienne 0033-3-20 57 17 6
Emmanuel Tremblay 0033-1-40 82 93 05
Alain Rostand 0033-1-49 11 17 76
Jean Bernard Leroy 0033-1-45 25 38 84
Francois de Siebenthal 0041-21-616 88 81
Winfried Wuermeling 0033-1-34 12 02 68
Jean de Siebenthal, 0041-21-652 04 37
Cercle civique européen
Page 2
1 . Régularisation des cotisations: on établit que M. de
Siebenthal envoie au président la liste des adhérents avec leur
adresse, le montant de la cotisation pour l'an 2000 et le numéro
de compte-courant, afin que le Président puisse envoyer une
lettre pour inviter les adhérents à régulariser leurs cotisations.
2. On suggère de fermer le compte en France et de
l'unifier avec celui en Suisse afin d'avoir une seule administration
et donc une idée plus précise de la situation financière.
3. Après un bref échange d'opinions, on propose une
réunion à Paris en automne 2000 sur le thème de la Famille en
dressant un tableau de la situation dans les différents pays
d'Europe. M. Raffard de Brienne se propose de "piloter" cette
opération à Paris.
4. On établit, en vue de cela, une réunion à Paris au
mois de janvier pour examiner le projet de M. Raffard de
Brienne et prendre des décisions sur d'autres initiatives.
5. Il est suggéré que M. de Siebenthal remette à jour le
document de prospection sur le Cercle Civique Européen pour
obtenir de nouvelles adhésions d'associations.
6. Actes des Congrès. On suggère de publier ensemble
les Actes des deux derniers Congrès. M. de Siebenthal pourrait
mettre, au mois de janvier, les administrateurs au courant de la
négociation avec l'Age d'Homme.
Dans l'attente de vous revoir à Paris au mois de janvier,
je vous envoie tous mes meilleurs voeux pour les prochaines
fêtes de Noel et de la Nouvelle Année, avec mes souvenirs les
meilleurs
Luigi Coda Nunziante
Jean de Siebebnthal
Page 3
Paresse des chrétiens
Le récent congrès du cercle civique européen des 11 et
12 décembre 1999 intitulé Famille, clé de l'avenir, a attiré 50
personnes et s'est déroulé à la satisfaction générale. Les prestations
des conférenciers, résumées dans "Finalités"no 250 ont
édifié les participants sur le délabrement de l'Europe, en les stimulant
à agir positivement.
Au cours d'une discussion, un participant fit remarquer
que la notion d'ennemi était curieusement estompée, ce
qui incita un ecclésiastique présent à constater qu'en fait,
l'ennemi existe, mais qu'il est le plus souvent à l'intérieur de
nous -mêmes. C'est vrai, mais quand même! L'ennemi est-il seulement
intérieur? N'est-il pas aussi puissamment extérieur ?
Qu'on le veuille ou non, la vie est un combat, et pas
seulement contre ses propres tendances. Tant qu'il y aura des
hommes, il y aura des groupes antagonistes, des armées, donc
des exercices tactiques, où l'on pratique la "mimoterrenie", afin
d'apprécier une situation donnée.
- Quelle est ma mission ?
- Quels sont mes moyens ?
- Qu'en est-il du terrain ?
- Que sait-on de l'ennemi ?
Cela permet de prendre une décision, selon une idée
de manoeuvre, aboutissant à une donnée d'ordre. Impossible
d'ignorer l'ennemi ! Impossible de résumer l'appréciation de
situation en disant brièvement : "l'ennemi est en ça, nos troupes
sont en là, messieurs, faites votre devoir" ! Une vie chrétienne
ne saurait se passer d'une appréciation analogue. Malheureusement,
la plupart des fidèles demeurent inconscients devant les
menaces pourtant graves qui se profilent.
Paresse des chrétiens
Page 4
Par exemple, on s'extasie devant la prolifération des
musulmans partout en Europe sans se rendre compte qu'avec
un quorum suffisant, ceux-ci prendront purement et simplement
le pouvoir en appliquant la chari'a. Mesdames, préparez
un tchador, et vous tous chrétiens tièdes, allez bientôt reconnaître
que Jésus n'est que fils de Marie, et non Fils de Dieu. C'est
votre salut éternel qui est en jeu.
On prône les vertus des attitudes éminemment ouvertes.
Permettez au géomètre de faire observer que plus un angle
est ouvert et plus il est obtus... Une ouverture mal sélectionnée
cause un discernement imprudent, tandis qu'un angle correctement
aigu amène une pénétration meilleure. Le chrétien ne
saurait ignorer délibérément les règles posées par St Ignace de
Loyola, quoi qu'en pensent les théologiens "éclairés".
-Mission : l'homme est créé pour louer, honorer et servir
Dieu, notre Seigneur, et par ce moyen, sauver son âme.
Oui, il y a un risque de perte éternelle, nonobstant les
théologiens tellement sûrs d'eux-mêmes selon lesquels, le salut
a lieu pour tous sans conditions, même pour Satan en
personne1.
-Moyens : Les choses qui sont sur la terre sont créées
pour l'homme, pour l'aider. Les hommes en particulier sont
créés dépendants les uns des autres.
-Le terrain : c'est l'univers, le temps et l'espace. Chaque
instant, chaque lieu, ici et maintenant, sont là pour nous.
-L'ennemi: c'est la Révolution, ce sont les esprits mauvais
qui rôdent dans le monde pour perdre les âmes. Certains
chantent: "allez dire à tous les hommes, le royaume est parmi
1.Entendu dans une homélie dans une paroisse lausannoise.
Jean de Siebebnthal
Page 5
vous "; attention, ce n'est pas si simple . Y a-t-il des bons et des
méchants? Au niveau des purs esprits, c'est évidemment le cas.
Certains sont soumis au feu éternel, et les autres à la béatitude
éternelle, Au niveau humain, tout homme peut au dernier instant
de sa vie se tourner vers Dieu, par grâce, quels que soient
ses antécédents, tel le bon larron. On connaît l'histoire de ce
saint aumônier de prison exclu de la béatification pour avoir dit
une fois «allons voir comment va mourir exécuté ce damné»,
doutant ainsi de la miséricorde divine.
St-Ignace illustre notre combat permanent par la méditation
des deux étendards ; celui de Jésus-Christ et celui de
Satan. En fait, chacun se range consciemment ou non sous l'un
d'eux. Le chrétien honnête, rattaché à Jésus vrai Dieu et vrai
homme, observateur régulier des commandements, du Décalogue,
dans l'esprit des béatitudes, se range sous le bon étendard.
La plus grande masse ne veut trop savoir ce qui se passe, et
oscille d'un étendard à l'autre. Mais il est certain que l'étendard
de Satan regroupe les fervents de la Révolution, cette négation
systématique de Jésus considéré comme l'Infâme. Là est
l'Ennemi et une saine "mimoterrenie" doit nécessairement étudier
sa tactique, ses ruses. Une bonne partie des «Exercices de St
Ignace» est dévolue à ce discernement.
La télévision trop souvent se range sous l'étendard corrupteur.
Nombre de séquences sont carrément diaboliques, et
celles qui sont acceptables ne sont là semble-t-il que pour faire
mieux avaler le poison. La radio, elle, présente un caractère différent.
Les émissions nettement culturelles peuvent élever le
niveau de beaucoup de personnes.
On dit que les autorités de l'Eglise préparent un texte
sur la mise en pratique de la doctrine sociale chrétienne. Si l'on
cherche un ennemi à l'intérieur de soi-même, le voici ; la paresse
des chrétiens dans l'étude de l'arme incomparable que constitue
leur doctrine sociale. La paresse consiste précisément dans cette
obstination à se contenter des éléments issus de la presse courante,
tout imbibée de l'ambiance de la Révolution. Allez leur
dire de se mettre à l'étude des sains principes. «Moi, chrétien
{catholique} j'ai la vérité, donc je ne fais rien». Or les sectateurs
de la Révolution, eux, travaillent, se réunissent, observent leur
progression. Les textes d'un Marx, d'un Rousseau, d'un Lénine
les stimulent, les nourrissent même.
Tandis que ceux d'un Léon XIII, d'un Pie XI : dépassés!
Malgré la parole du Christ : "Ma nourriture est de faire la
volonté de celui qui m'a envoyé" (Joh. 4, 34). Ou celle du Psalmiste
: "Ton serviteur ruminera tes statuts"(Ps.118, 3).
Mais une analyse tenace, efficace du principe de subsidiarité,
qui s'en préoccupe? Les conférences de nos Congrès
contiennent déjà tout ce qu'il faut pour redresser la situation.
Rassemblez tout de suite deux, trois, quatre amis pour une
étude hebdomadaire attentive, laissez tomber les réunions inutiles,
si sympathiques soient-elles. Réduisez les voyages
purement touristiques. Cancelez la plupart des émissions télévisées
si néfastes. Paresseux ? Non, trois fois non !
Jean de Siebenthal
Slobodan Despot
Page 7
Kosovo: un génocide ethnique,
religieux et culturel
(sous les yeux des occupants occidentaux)
Comme l'on pouvait s'y attendre, l'occupation de la
province méridionale de la Serbie par les troupes de l'OTAN n'a
résolu aucun des problèmes qui furent avancés, au printemps
dernier, pour la justifier.
Pour ceux qui l'auraient oublié, rappelons les circonstances
qui ont conduit à la situation actuelle.
Depuis le 24 mars 1999 et durant 78 jours, les 19 pays
les plus riches de la planète se sont acharnés à détruire, par des
bombardements aériens massifs, l'un des pays les plus pauvres
d'Europe. Jugeant trop périlleux de s'attaquer directement aux
forces armées serbes, les Etats-Unis et leurs alliés ont entrepris
la destruction systématique de l'infrastructure civile - 59 ponts,
des dizaines d'usines, quelque 350 bâtiments scolaires, etc. - et
ont rapidement transformé leur intervention en un acte de terrorisme
à grande échelle, où dix millions de civils européens
furent pris en otages et torturés dans le but de faire plier leur
gouvernement. Pour cela on les priva d'électricité, de carburant
et d'eau, et l'on alla jusqu'à bombarder des complexes pétrochimiques
de la banlieue de Belgrade (Baric, Pancevo), provoquant
une pollution durable des sols et du Danube, des intoxications
à la dioxine et aux chlorures et des traumatismes psychologiques
incurables au sein de la population, en premier lieu parmi
les enfants. Quelque 2500 civils y laissèrent leur vie, tandis que
l'armée sortait de l'épreuve pratiquement indemne: moins de
600 morts, la plupart tués dans les combats contre la guérilla
albanaise, et seulement une dizaine de blindés détruits, ainsi
que deux chasseurs-bombardiers Mig-29.
Kosovo: un génocide ethnique, religieux et culturel
Page 8
Se rappelle-t-on encore que l'alibi de ce désastre militaire
et humain était la défense des droits de l'homme dans une
petite province séparatiste de ce pays dévasté au Kosovo?
De l'ingérence «humanitaire» au chaos généralisé.
Inaugurée d'une manière aussi criminelle, l'ingérence
«humanitaire» des Euro-Américains ne pouvait qu'aggraver
une situation déjà mauvaise. Mais l'ineptie des nouveaux maîtres
du monde est allée au-delà de tout ce qu'on pouvait
imaginer. Sous la responsabilité de l'ONU et de son administrateur
spécial Bernard Kouchner, et sous les yeux des soldats de
l'OTAN armés jusqu'aux dents, toutes les populations nonalbanaises
(Serbes, Gitans, Turcs, Croates, Roumains, Juifs) ont
été expulsées du Kosovo, à l'exception de quelques «ghettos»
quotidiennement harcelés. Contrairement aux promesses de
l'OTAN, l'UCK, organisation terroriste financée par le trafic de
drogue, n'a pas été désarmée, mais au contraire officialisée
comme police du Kosovo.
Alors que, durant les deux années précédant la guerre
de mars 1999, les combats entre police serbe et milices albanaises
avaient fait quelque deux mille morts, les cinq premiers
mois de «pax americana» se soldent par environ 480 assassinats
arbitraires, frappant aussi bien les civils serbes que les Albanais
coupables d'avoir «collaboré». Chaque semaine, des personnes
sont kidnappées et disparaissent sans laisser de trace. Un interprète
bulgare est assassiné en pleine rue pour avoir parlé serbe.
Les maisons serbes (et autres) sont pillées et brûlées, les propriétés
agricoles mises à sac. Vidé de son personnel technique,
administratif et médical, le Kosovo est - comme le fut l'Albanie
deux ans plus tôt - livré à l'anarchie des gangs.
Slobodan Despot
Page 9
Incapables d'admettre l'étendue du désastre qu'ils ont
provoqué, les Occidentaux s'abritent derrière une propagande
grossière, diffusée à l'unisson par la plupart des médias, et se
condamnent à la fuite en avant. Avec une indécence totale, on a
ainsi décerné le Prix Nobel de la Paix à l'organisation «Médecins
sans frontières» alors que cette dernière a précisément refusé
son aide aux populations du Kosovo durant la guerre «pour ne
pas faire le jeu de la propagande serbe». De même, le «Tribunal
pénal international» de La Haye, cour politique financée essentiellement
par les USA et certains Etats musulmans, s'évertue,
avec une remarquable insensibilité au ridicule, à rechercher les
preuves d'un «génocide» virtuel dont serait coupable le gouvernement
yougoslave, tout en fermant les yeux sur les crimes de
guerre et contre l'humanité commis dans sa zone de compétence
par l'OTAN et par son infanterie locale, l'UCK.
La destruction du patrimoine culturel et religieux
Le sort des Serbes du Kosovo est admis par les responsables
et les médias occidentaux, qui, ne pouvant cacher ce
génocide ethnique et culturel, le justifient désormais comme
une « compréhensible vengeance » et le ramènent à une simple
vendetta provinciale . Dans leur mépris et leur irresponsabilité,
ils laissent dans l'ombre un aspect fondamental de cette violence:
son aspect religieux.
Depuis le premier jour de l'occupation du Kosovo par
l'OTAN et l'UCK, le personnel ecclésiastique et les monuments
religieux serbes ont été les cibles premières de la violence et du
vandalisme. Hormis le fanatisme islamique désormais largement
répandu dans le milieu albanais, il est un facteur politique
qui explique cette virulence: c'est que, même en l'absence de
populations serbes, les nombreux sanctuaires chrétiens, remontant
jusqu'au IXe siècle, témoignent de l'appartenance
confessionnelle et culturelle de cette région. Au début de ce siè-
Kosovo: un génocide ethnique, religieux et culturel
Page 10
cle, sur le territoire de Kosovo-Métobie (grand comme deux
départements français), on dénombrait ainsi 1300 monuments
chrétiens orthodoxes en fonction ou en ruines. Car il ne faut pas
oublier que le Kosovo abrite la plus forte densité de sanctuaires
chrétiens au monde !
Pour occulter le fait que la prépondérance albanaise
dans cette région est relativement récente (fin XIXe-début XXe
siècle), et qu'elle s'est réalisée au travers d'une expulsion brutale
de la population serbe, slave et orthodoxe, il importe de faire
taire ces témoins silencieux mais irréfutables que sont les
uvres d'art.
Après cela, il ne restera plus qu'à « rebaptiser » les milliers
de toponymes (noms de lieux) qui demeurent aujourd'hui
encore, et malgré une « albanisation de surface», désespérement
et indiscutablement slaves...
Depuis le 13 juin 1999, le « nettoyage culturel » s'est
mis en route à une cadence qui trahit une volonté délibérée et
systématique. Depuis le monastère de la Sainte-Trinité de
Musutiste, joyau du XIVe siècle rasé à la dynamite, jusqu'aux
plus humbles églises de village, aucun symbole de la présence
chrétienne au Kosovo n'est épargné par les vandales.
Sur leur site internet, unique lien avec le monde, les
moines du monastère de Decani tiennent la chronique de cette
barbarie que l'Europe refuse de voir. Leurs informations ne sont
contestées par personne; elles sont même reprises ici ou là en
Occident. Pourtant, elles sont accablantes: du 13 juin au 20 octobre
1999, ce ne sont pas moins de 70 sites religieux chrétiens qui
ont été exposés au vandalisme, au pillage, ravagés par le feu et
l'explosif.
Certes, les édifices les plus illustres, tels que le Patriarcat
de Pec et les monastères de Gracanica et Dccanî, sont
Slobodan Despot
Page 11
aujourd'hui protégés par de puissants cordons militaires de
l'OTAN. Mais chacun là-bas sait ce qu'il adviendra d'eux si cette
protection se relâche. Cet argument est du reste utilisé par
l'administration étrangère pour dissuader les représentants
ecclésiastiques et civils serbes de quitter le «Conseil du
Kosovo», instance falote destinée à fournir une caution démocratique
au régime arbitraire albano-américain. Le chantage
auquel sont soumis Mgr Artemije, l'évêque du Kosovo, et ses
frères, leur est exposé sans détours: « si vous quittez le Conseil,
nous ne répondons plus de la sécurité de vos églises ».
La cathédrale de Prizren de nouveau
défigurée en mosquée?
Le sort de la Mère de Dieu de Ljevica, à Prizren, fournit
un exemple particulièrement révoltant de cette expropriation
menée au vu et au su de tous. En septembre dernier, un « Institut
pour la culture nationale du Kosovo », créé en toute hâte par
les autorités albanaises de la province, exigeait de l'ONU la
«réintégration » de cette église dans le patrimoine culturel albanais
et l'expulsion consécutive des moines orthodoxes qui en
ont la charge.
Le directeur de cet institut appuyait sa requête d'une
photographie du début du siècle où l'on voyait la célèbre église
surmontée d'un minaret - car, à l'instar de la basilique de Sainte-
Sophie à Constantinople; la cathédrale avait été « islamisée »
par l'adjonction de cet élément d'architecture - et le badigeonnage
à la chaux des fresques qui en couvraient l'intérieur. Il est
par ailleurs notoire que l'édifice original fut construit vers 950
par un empereur byzantin, puis agrandi et remodelé en 1307
par le roi serbe Milutin, fils de la princesse Hélène d'Anjou et
grand mécène religieux, dont le nom et le portrait figurent dans
l'église, avec les noms de l'architecte et du peintre qui firent de
Kosovo: un génocide ethnique, religieux et culturel
Page 12
cette église un chef d'oeuvre de l'art chrétien médiéval. Détournée
de sa vocation par les Turcs, l'église fuit restaurée dans son
aspect originel en 1923 - et c'est alors qu'on a démantelé le minaret
ajouté par l'occupant.
Nous ignorons quelle suite les Nations-Unies ont donnée
à cette requête. Le simple fait qu'on ait eu l'impudence de la
formuler - et que les autorités d'occupation ne l'aient pas écartée
d'emblée - est suffisamment révélateur de l'état des choses dans
la région. En dehors de l'argument du nombre et de la protection
momentanée des Etats-Unis, les séparatistes albanais n'ont
aucun droit à faire valoir pour la confiscation du Kosovo. Ils
s'empressent donc d'en éradiquer toutes les traces de culture
non islamique et non albanaise - autrement dit l'essentiel du
patrimoine culturel et artistique, le principal monument islamique
de cette région, la mosquée de Sinan Pacha à Prizren, ayant
lui-même été bâti avec les pierres d'un monastère chrétien
détruit.
Devant des populations occidentales hébétées, pour
qui les cathédrales gothiques, les châteaux de la Loire et la chapelle
Sixtine ne représentent désormais guère plus que des buts
d'excursion, c'est un véritable génocide ethnique et culturel qui
est en train de se réaliser sous la bannière de l'« ingérence humanitaire
» et de la « démocratie ». Les pays qui ont voulu et mis
en place l'occupation du Kosovo en porteront la responsabilité.
Faut-il penser que plus personne, en Occident, ne se sent concerné
par cette part si précieuse de notre patrimoine à tous ?
Faut-il croire qu'on laissera demain saccager Notre-Dame de
Paris comme on abandonne aujourd'hui Notre-Dame de
Prizren?
Slobodan Despot
Extraits de Journal Franz Weber . Oct./Nov./Déc. 1999
Ulrich Schluer
Page 13
Menace sur l'indépendance
Normalement 1999 devrait être une année jubilaire
pour la Suisse car eu égard à l'histoire c'est une des plus importantes
dates-souvenir .
Il y a exactement cinq cents ans que la Confédération
devint de fait indépendante de l'Empire germanique à la faveur
des guerres souabes.
Survol historique
Regardons comment on en est arrivé là : en 1291 c'était
au Grütli le serment de ne plus accepter de domination étrangère.
En 1315 la jeune alliance prouva à Morgarten qu'elle
pouvait rivaliser avec les Habsbourg. En 1386 à Sempach,
bataille déterminante pour l'avenir, le pouvoir habsbourgeois
sur ce qui allait devenir la Suisse, sur l'Argovie, la Suisse centrale,
Berne et Zurich était définitivement anéanti. Une centaine
d'années plus tard, le roi Maximilien 1er allait essayer à Worms
(1495) de réformer l'empire et de lui imposer (y compris le territoire
de la Conféderation) une fiscalité et une justice
uniformes. C'est la cause de la guerre qui éclate en 1499. Le 22
juillet 1499 à Dornach les Confédérés obtiennent une victoire
décisive en écrasant l'armée royale pourtant supérieure en hommes
et en matériel. Par la paix de Bâle, le 22 septembre 1499,les
Confédérés obtiennent de ne pas être liés par les décisions
impériales de Worms. Ainsi la Confédération se détache de
facto de l'administration impériale.
1499 est une date capitale dans la lutte confédérée pour
que la Suisse détermine elle-même son ordre politique indépendamment;
de l'empire ou de l'empereur. La route est encore
longue jusqu'à la démocratie directe d'aujourd'hui, mais ces vic-
Menace sur l'indépendance
Page 14
toires de 1499 sont le fondement de la Suisse libre et à la base de
ce qu'on appelle le "Sonderfall" suisse.
Pas de célébration !
Pourquoi est-ce que la Suisse ne commémore pas officiellement
cette date ? Berne n'a même pas accepté la requête de
sortir un timbre-poste consacré à 1499. On répond en haut lieu
que le rappel d'événements cimentant notre indépendance est
inopportun au moment où le Conseil fédéral a comme buts stratégiques
l'entrée dans l'Union europeenne et l'adhésion aux
Nations Unies . Nous sommes en droit de demander à ces beaux
Messieurs de Berne si nous devrions maintenant avoir honte de
notre indépendance. Est-il devenu inconvenant de se souvenir
que la Confédération indépendante a forgé une forme d"Etat
unique en son genre ? Est-ce que les jours de la démocratie
directe sont comptés ? Est-ce que les jours de la co-décision de
proximité, de la co-décision de chaque canton, de chaque commune,
de chaque citoyenne et de chaque citoyen sont comptés ?
Le Conseil fédéral qui veut nous lier toujours un peu plus à
Bruxelles esquive. Certes nous pourrons toujours décider de la
largeur des trottoirs, mais de plus en plus quand Bruxelles aura
parlé autrement, nous ne pourrons plus nous faire entendre
dans les décisions fondamentales de monnaie, d'économie, de
droit du travail, d'immigration, d'agriculture.
A cela le Conseil fédéral a une étrange «Solution» toute
trouvée et issue des cogitations du Fonds national : le domaine
réservé de Bruxelles pourra être contré par une campagne d'initiative
portant le joli nom de «fonction discursive positive»!
...Ulrich Schlüer, conseiller national
Du "Schweizerzeit" 24/9/99
Traduction offerte par Denis Helfer
P. Arthur Lewis
Page 15
Le monde extérieur
...Le vaste monde extérieur n'est pas si heureux. Et nos
pensées ont été détournées de l'Afrique que nous aimons par
trois choses.
La première fut l'horreur indicible de la tragédie de la
Turquie, suivie par celle de la Grèce. Les tremblements de terre,
au moins, ne peuvent pas être attribués à la folie et à la méchanceté
humaines et, grâce à Dieu, la réaction internationale est à
mettre au crédit de l'humanité et de tous les secouristes, chrétiens
ou autres, qui se sont précipités à l'aide.
La seconde a été la situation menaçante en Irlande du
Nord, à notre propre porte. Cette province fait partie du
Royaume Uni par la volonté clairement exprimée et la loyauté
évidente de sa population. La terreur marxiste qui y règne ne
peut être justifiée par n'importe quelles circonstances. (Le conflit
a très peu de rapport avec la religion.) La culture et les
traditions de l'Irlande du Nord sont cependant différentes de
celles du continent et il est difficile pour les Anglais de les comprendre.
D'énormes efforts, des sacrifices et des prières ont été
investis dans la recherche de la paix avec, apparemment, de
maigres résultats. Je ne sais pas ce que sera la situation quand
cette lettre sera entre vos mains. Certains d'entre nous soupçonnent
le gouvernement britannique de capituler finalement
devant la terreur, comme en Rhodésie. Mais il est vain de croire
que cela amènera la paix. Nous pouvons seulement prier Dieu
qu'il montre l'issue qui échappe aux efforts humains.
La troisième chose qui a éloigné mes pensées de l'Afrique
fut l'attaque préméditée par l'Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord (19 pays les plus fortement armés de l'histoire)
contre un minuscule Etat souverain de Yougoslavie; un
Etat qui n'interférait dans les affaires d'aucun de ses voisins. En
Le monde extérieur
Page 16
fait, l'OTAN signifiait naturellement les Etats-Unis et l'Angleterre
ou M. Clinton et M. Blair. Cette attaque fut un crime si
odieux et d'une si grande ampleur qu'elle place ces deux hommes
dans la catégorie qu'ils sont si prompts à condamner: ceIle
des criminels de guerre. Ce terrible bombardement de civils
d'une hauteur de 10.000 mètres a duré 79 jours, réduisant une
grande partie du pays en décombres - tout en épargnant par
inadvertance la plus grande partie de l'armée qu'il prétendait
attaquer. Les médecins opéraient sur place jour et nuit. Les
bombes ont détruit des stations de TV, des hôpitaux, des églises,
des raffineries de pétrole, des ponts, des usines électriques,
des réservoirs d'eau, des usines d'épuration et par-dessus tout
les vies d'innombrables personnes qui croyaient que nous
étions leurs amis. Ils ont détruit aussi la démocratie qu'ils
avaient espérer instaurer. L'épuration ethnique que nous prétendions
arrêter a été aggravée mille fois. Le titre d'un article
d'Harold Pinter dans le Sunday Telegraph du 2 mai disait: "Nous
sommes des bandits coupables de meurtres."
Un massacre inutile
Ce qui est à peine croyable, c'est que cette attaque ait
été planifiée d'avance de sang froid. Pourtant il semble qu'il y
ait peu de doute que le très secret Groupe de Bilderberg ait commencé
ses plans lors de son assemblée en 1996 et les ait très
probablement complétés à Turnberry, en Ecosse, en mai 1998.
L'OTAN, créée comme alliance défensive s'est transformée
en policier du monde, prêt à intervenir là où les
machinations des Mondialistes sont menacées. La Charte des
Nations Unies et celle de l'OTAN de même que les lois internationalesont
été simplement mises de côté. Le pouvoir de l'argent
a régné en maître.
P. Arthur Lewis
Page 17
Malheureusement le secret du Groupe Bilderberg est si
bien gardé qu'il est impossible d'identifier son noyau dirigeant
des invités à qui l'on demande de participer simplement en raison
de leur utilité.
Il est vrai qu'en M. Milosevic le Groupe a choisi d'attaquer
un vilain.
Mais les ennemis dans sa guerre civile - dans laquelle
ils ont choisi d'intervenir - sont à peine moins vilains. Le facteur
déterminant était l'intérêt du gros argent et sa détermination à
détruire la souveraineté nationale. Les armements étaient là et
il fallait les utiliser et naturellement les remplacer à un coût
énorme. (Il y a toujours de l'argent pour des armes, qui peuvent
être vendues aux deux parties.) Des missiles de croisière, des
bombes anti-personnelles qui mutilent des enfants longtemps
après que la paix soit revenue, des bombes au graphite qui plongent
le pays dans l'obscurité - il n'y a pas de fin à la panoplie des
armes modernes. Ni à la grande misère qui enrichit une toute
petite "élite" des inspirateurs et des agitateurs.
Les media réduisent déjà sélectivement notre résistance
à d'autres interventions dans des endroits troubles
ailleurs dans le monde.
La stratégie communiste
Bien entendu, j'ai inévitablement simplifié. Qu'en est-il
des communistes qui sont supposés avoir disparu mais qui parfois
semblent être la main dans la main avec les géants
financiers? La nouvelle tolérance des pays de l'est à l'égard des
chrétiens est la bienvenue. Mais les forces militaires de la Russie
n'ont pas diminué, et il en est qui croient que les Etats de
l'ancienne URSS feignent seulement la faiblesse pour recevoir
l'aide occidentale.
Le monde extérieur
Page 18
De plus, qui est derrière la stratégie communiste, associée
avec celle d'Antonio Gramsci, de la "longue marche à
travers les institutions"? Ces institutions étant évidemment celles
de l'Occident. "Emparez-vous de la culture" était le cri de
bataille de Gramsci. Regardez ce qu'il est advenu des systèmes
d'éducation du monde occidental, des media et de l'industrie
des divertissements et par-dessus tout des Eglises. Quelle est la
nécessité d'avoir des armées et des armes si vous pouvez pourrir
un pays de l'intérieur?
Il semble que les communistes de l'est pensent qu'ils
mènent la barque, tandis que les conglomérats financiers de
l'ouest qui tiennent les cordons de la bourse pensent le
contraire!
Don McAlvany du "McAlvany Intelligence Advisor"
américain fait quelques ccmmentaires intéressants. "Les communistes
ont utilise la stratégie de Gramsci pour préparer le
peuple dAfrique du Sud à une prise de pouvoir totale par les
communistes sur une période d'environ 15 ans a partir de 1978.
Ils ont si bien réussi a miner la culture, le patriotisme, la morale
et la vie spirituelle du peuple sud-africain, qu'en avril 1994 ils
ont effectivement élu les ccmmunistes au gouvernement (c'està-
dire le Congrès National Africain "ANC et l'Alliance du Parti
ccmmuniste sud-africain "SACP").
De plus: "La plaie mondiale de la drogue a pu se développer
librement sans contrainte parce que le blanchiment de
l'argent sale a été organisé ... par la ccmmunauté- financière
internationale."
Certains ont prétendu que 1"arrivée de réfugiés albanais
en Angleterre complète la route de la drogue d'Afganistan
au Royaume Uni!
P. Arthur Lewis
Page 19
Malgré tout
Tout cela donne une idée de la tâche énorme à laquelle
les chrétiens sont confrontés aujourd'hui. Il est particulièrement
encourageant de savoir qu'à la Conférence de Lambeth de
l'année passée, les évêques du tiers-monde - évangélisés à l'origine
par l'Occident - se sont battus contre la tentative de prise
de pouvoir des "libéraux" dans les Eglises occidentales. Cette
prise de pouvoir est un des buts du mouvement mondialiste
pour lequel la religion doit être utilisée (et unifiée) au service du
Nouvel Ordre Mondial. Alors, elle pourra être mise de côté.
Cependant, un de mes amis au Zimbabwé m'écrit:
"Une ferme attitude de méfiance est en train de se faire jour."
Les nouvelles que je reçois de notre propre mission St Peter à
Mandea sont mitigées, mais il est évident que l'évangélisation
n'a pas diminué. De nouvelles stations extérieures continuent
d'être fondées et il est évident qu'un gouvernement proche du
communisme,qui a apporté beaucoup de misère, n'a pas tué le
christianisme.
En Afrique du Sud aussi, la constitution (made in
America) la plus "libérale" du monde a été tout à fait incapable
de faire taire les Eglises qui continuent de gagner des hommes
et des femmes pour Dieu.
Naturellement l'avenir est incertain et inconnu. A ce
jour personne ne peut savoir quel sera l'impact du bogue de l'an
2000 , même dans les pays avancés. "Tout est en ordre" nous
assurent nos gouvernements. Nous verrons. "Ici nous n'avons
pas de cité permanente mais nous cherchons celle qui est à
venir." (Heb.13,14) Les chrétiens sont plus réalistes au sujet de
l'avenir que leurs frères séculiers et n'ont pas d'utopie. Notre
citoyenneté est dans le ciel.
Le monde extérieur
Page 20
J'ai peu parlé de l'Angleterre. Nous avons eu un été
magnifique, contrairement à beaucoup d'autres dans le passé.
Mais le moral du pays est une autre affaire.
Nous avons maintenant en Angleterre et au Pays de
Galles 90.000 cas par année de grossesses chez des adolescentes,
le chiffre le plus élevé d'Europe. Environ 7.700 concernent des
enfants de moins de 16 ans, dans certains cas des fillettes de 12
ans. Cela conduit à 56.000 naissances, des milliers d'avortements
et à des misères sans fin dans la vie des jeunes filles et de
leurs familles. Bien entendu, le christianisme n'est plus enseigné
dans les écoles.
Son influence est remplacée par une éducation sexuelle
amorale qui crée de grands ravages.
- Un dessin satirique dans un récent numéro du "Telegraph"
montrait une affichette sur le siège avant d'un bus
disant: "Les passagers âgés sont priés de céder ce siège si une
enfant enceinte en a besoin."
Comme je n'ai pas l'intention de vous écrire encore une
fois cette année, Gladys et moi aimerions vous souhaiter maintenant
déjà un joyeux Noël et une nouvelle année bénie.
L'enfant de la crèche nous a montré l'issue du labyrinthe de la
méchanceté et de la folie contemporaines. Mais ce Noël sera différent
des Noëls passés. Il marquera les 2000 ans du
christianisme. Il peut sembler que le message de l'Evangile est
vieux et en recul: mais cela n'est vrai que dans l'Occident moribond.
En Afrique et dans la plupart des pays de l'hémisphère
sud, il est neuf et frais et vivant et gagne des millions d'adeptes.
En fait, des gens d'autres races commencent déjà de venir en
Europe pour nous ramener à la foi qui nous a fait grands et pour
nous sauver de la fosse d'aisance dans laquelle nous sommes
plongés.
P. Arthur Lewis
Page 21
Dans les flux et reflux de l'histoire, Notre Seigneur et
Son Eglise souffrent de revers mais pas de défaite. L'Eglise a
rendu possible la plus grande civilisation et celle-ci, à son tour,
a pavé le chemin d'un développement scientifique sans précédent.
Mais ces réalisations ne sont que des sous-produits. Le
vrai travail - le travail de Notre Seigneur - se fait dans les coeurs
et les âmes des gens. Quand certains se révèlent infidèles, Il
passe son chemin.
Père Arthur Lewis
Lettre aux amis
P.O. Box 430, Chingford
Londres E4 9SQ (Angleterre). Octobre 1999.
"Intacte sur le Rocher éternel " se tient la cité éternelle.
Des copies de cette traduction peuvent être obtenues
auprès de Mme S. Perrenoud, Voitats 10, 2533 Evilard (Suisse)
Dora maar, la razzia de l'Etat
Page 22
Dora maar, la razzia de l'Etat
Une grande vente a eu lieu à Paris : cela peut arriver.
C'était celle de la succession de Dora MAAR, succession composée
d'un grand nombre de Picasso. Le titre ci-dessus est celui
du Figaro. Il ajoute : "La place de Paris a-t-elle un avenir ?"
Saluons cette franchise qui est rare dans la grande presse dont
ce journal fait partie.
Les gouvernements socialistes qui se succèdent depuis
cinquante ans, tout en se prétendant parfois de droite, sont parvenus
à détruire les plus belles activités françaises : l'informatique,
la construction navale, le cinéma, le transport aérien, la
banque, l'agriculture, l'éducation et bien d'autres.
Tout cela le public le sait plus ou moins malgré la
désinformation permanente dont il est victime. Il sait moins
bien ou pas du tout que Paris a perdu sa place de leader dans
le marché de l'art et dans la création artistique.
La vente des Picasso a montré une nouvelle fois comment
les hommes de l'Etat s'y prennent pour détruire le
marché. Une grande partie des oeuvres fut retirée tardivement
de la vente pour cause de paiement des droits de succession.
Comment attirer des acheteurs du monde entier dans une telle
incertitude?
Les fêtes publiques, qui sont l'objectif ultime et le couronnement
de l'enrichissement personnel des élus, coûtent
chaque année environ 100 milliards de francs ; ce chiffre, qui
dépasse largement le montant des drois de succession, ne sera
jamais donné par la grande presse. On peut donc dire sans se
tromper que dans l'immense bazar de la République Fromagère
les droits de succession servent à payer ces fêtes. Responsables
de dizaines de milliers de chômeurs; ils détruisent en plus le
marché de l'art. Ensuite, suivant le journal, il y eut "omnipré-
Michel de Poncins
Page 23
sence de l'Etat français, qui, via les préemptions, s'est servi
royalement". Certains acheteurs potentiels déçus parlaient
ouvertement et bruyamment dans la salle des ventes de "racket".
Il est évident que ces pratiques quasi mafieuses ruinent la
France et le marché de l'art en même temps.
Le droit de préemption est, en effet, une nouvelle
incertitude ; pourquoi se déranger si un fonctionnaire incompétent
par nature va, en levant le doigt, vous empêcher d'acheter
ce qui vous plaît ? En outre, combiné avec l'autorisation de sortie,
c'est l'indication clairement donnée aux grands collectionneurs
qu'il ne faut surtout pas stationner la collection en
France ou venir vendre des oeuvres d'art en France. Enfin, le
droit de préemption repose sur de l'argent pris par la force aux
citoyens ; 50 000 Francs d'impôt supplémentaire, c'est un chômeur
de plus quelque part et c'est des moyens enlevés aux
petits et grands collectionneurs. Le bon plaisir des hommes de
l'Etat assèche les possibilités de collection jusqu'aux petites
collections.
Il en est de cette législation comme de tout acte socialiste
: elle est contraire à ses objectifs tels qu'ils sont affichés.
Voulant soi-disant préserver le patrimoine artistique de la
France, elle le fait, tout au contraire, fuir à l'étranger ou empêche
de le constituer.
Au même moment, Roland Lienhards, avocat au barreau
de Paris, sort un livre intitulé : "Cultivez-vous, il en restera
toujours quelque chose" et dénonce la pieuvre étatique dans la
culture. Sur 1,5 milliards prétendument destinés aux artistes,
seuls 200 millions parviennent effectivement à destination. Le
reste sert à l'enrichissement personnel des fonctionnaires, élus
et autres parties prenantes.
Il ne dit pas, mais les lecteurs de TOCQUEVILLE
MAGAZINE le savent, que dans la mesure modeste où de
Dora maar, la razzia de l'Etat
Page 24
l'argent public parvient aux créateurs, c'est pour encourager
des créations dont aucun de ces lecteurs ne voudraient dans sa
cuisine.
Michel de Poncins
(1) Voir LA REPUBLIQUE FROMAGERE, de Michel
de PONCINS.
Editions Première Ligne et Odilon-Media , 6 boulevard
Voltaire 75011 PARIS, tel : 01 48 06 59 57
Pour en savoir plus, lire tout de suite et chaque mardi
TOCQUEVILLE MAGAZINE
adresse : WWW.EASYNET.FR/LIBECO
Fri, 6 Nov 1998 07:30:21 +0100
ecolib@easynet.fr (<first> <last>)
5 novembre 1999